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ANALOGIE

Publié le 06/12/2021

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ANALOGIE

Du grec « analogia « : proposition — au sens mathématique, égalité de rapports unissant deux à deux les termes de plusieurs couples. Connaissant trois termes, on peut calculer le quatrième :

A C

— = —

B D

Plus généralement, l'analogie est la ressemblance entre deux ou plusieurs termes en fonction de leur rapport commun avec un autre : la vie est comme un fleuve, car tous deux s'écoulent. Les opérations scientifiques peuvent être considérées comme la trans¬formation d'une analogie en concept..

Sa fonction d'obstacle. Gaston Bachelard. et l'épistémologie contemporaine ont donné le nom d'obstacle épistémologique à l'analogie qui veut se donner pour scientifique (voir l'article : l'Epistémologie) : par exemple, la comparaison faite par Aristote entre le rôle du sang dans le corps et les canaux d'irrigation d'un verger n'est qu'une métaphore dans la mesure où elle s'introduit dans une conception scientifique de la fonction du sang : aussi la découverte de la circulation par Harvey présuppose-t-elle une prise de conscience de ce qu'il y a d'analogique dans le pseudo-concept scientifique d'irrigation, puisque l'eau d'un canal se perd dans le sol au lieu de circuler. Plus que l'expérience elle-même, c'est la transformation de l'analogie (glissée comme métaphore) en concept. qui produit une connaissance scientifique à partir d'une connaissance idéologique..

Sa fonction de découverte. Inversement, l'analogie sciemment utilisée joue un rôle primordial dans la découverte scientifique, dans la mesure où c'est d'abord par la reconnaissance de parentés que le désordre des phénomènes commence à se structurer pour la connaissance. Cette utilisation rationnelle de l'analogie joue un rôle éminent dans la cybernétique., où l'étude de la machine fournit des modèles. à l'étude de l'homme, notamment en ce qui concerne la théorie. de l'information. (voir l'article : la Pensée

15. Spitz : le Non et le oui, la genèse de la communication humaine (P.U.F., Paris, 1962).

2 - Philosophie t. 1

 

technique). Le modèle est fructueux pour la connaissance scienti-fique, mais la transformation d'une analogie en identité essen¬tielle (identité de nature) entre les deux termes de l'analogie est le glissement de la recherche scientifique à l'idéologie.

Sa fonction esthétique. L'analogie est aussi un des acteurs fon-damentaux de la création. et de la contemplation esthétiques..

En effet, l'objet. esthétique — ainsi que Sarte l'a montré dans

—, qu'il soit naturel ou artificiel, oeuvre ou acte, figuratif ou abstrait, fonctionne comme un équivalent analogique (ou analogon) de l'univers imaginaire qui lui donne sens : c'est donc un intermédiaire corporel, sensible, entre la « vision « de l'artiste — qui n'existe d'ailleurs qu'exprimée — et celle de l'utilisateur. On peut aisément prolonger cette analyse par une investigation d'ordre psychanalytique qui montrerait que l'affect. (le plaisir) provoqué par une oeuvre d'art provient d'analogies inconscientes ; et si l'on se souvient que I'« art «, tel que nous le pratiquons, s'est constitué par différenciation à partir des conduites magiques ou religieuses primitives, il est normal de retrouver, dans la production esthétique, les traces d'une participation vécue à l'unité et à l'intimité du monde, à son « secret «, participation qui repose elle-même sur la croyance en une causalité non pas rationnelle mais mystique ou analogique, où la partie représente le tout, où le même s'identifie à l'autre, où le symbole est ce qu'il désigne. En témoigne la poétique baudelairienne, fondée sur les correspondances, « l'universelle analogie « de Paracelse, et des « illuministes « du XVIII' siècle. « La Nature est un temple où de vivants piliers / laissent parfois sortir de confuses paroles ; / l'homme y passe à travers des forêts de symboles / qui l'observent avec des regards familiers... « (C. Baudelaire. « Sonnet des cor¬respondances «, in les Fleurs du mal.)


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