Anacaona, Acte III, scène 7, Jean Métellus (1937-2014)
Publié le 28/04/2021
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Anacaona, Acte III, scène 7, Jean Métellus (1937-2014) Au XVIIIe siècle, un nouveau genre littéraire s’implante au cœur des colonies françaises : le théâtre. Qu’il soit lu ou représenté sur scène, cet art lointain a pour mission de dénoncer les mœurs d’une société, par des représentations théâtrales catégoriques, à visées polémique ou argumentative. Pour cela, il met en scène des acteurs qui représentent des scènes à caractères religieux, social ou politique. Cependant il peut représenter des scènes sentimentales (émotionnelles), qui délivrent au public (spectateur), un message qui ne le laissera pas indifférent. Didactique, la représentation théâtrale édifie les lecteurs-spectateurs, en leurs transmettant des savoirs et des valeurs. En effet, elle met en relief les notions philosophiques préalablement centrées sur la liberté, l’égalité et la citoyenneté. Le théâtre est le lieu privilégié de l’expression humaine, en passant par les passions ou par les sentiments. D’ailleurs, aux Caraïbes, le théâtre retrace à travers des jeux scéniques et littéraires, l’histoire de l’Esclavage, et des conséquences qui affectent le peuple noir. C’est une création artistique et riche, cependant peu connue du grand public qui apprécie entre autres, le théâtre populaire comique, la poésie et le roman. Mais il existe également, la dramaturgie antillaise qui garantit aussi, une évolution et un enrichissement de la langue française. Effectivement, le théâtre caribéen reste un sujet récurrent, qui suscite l’intérêt et la fascination chez de nombreux spécialistes littéraires, par-delà nos frontières. Ainsi, de nombreux auteurs comme Aimé CÉSAIRE, Derek WALCOTT, ou encore Georges MAUVOIS, ont œuvré pour la mise en lumière de l’histoire du théâtre caribéen. À son tour, Jean MÉTELLUS met en relief la spécificité de la dramaturgie antillaise, à travers l’une de ses pièces de théâtre, Anacaona (1998). ___________________________________________________________________________ Anacaona (1986) est une œuvre célèbre et singulière, un long poème dramatique versifié, présentant quatre Actes divisé en vingt-cinq scènes, de Jean Métellus (1937-2014). Lue (1985), puis représentée au Théâtre de Chaillot (1988) par Antoine Vitez, Anacaona reste l’idée novatrice et la signature de l’auteur haïtien. En effet, si Anacaona interpelle encore, jusqu’à faire l’objet de nombreuses c’est parce qu’elle est mêlée de subtilités et de finesse, allant au-delà d’une simple pièce de théâtre, à caractère exotique. Aussi, tout au long de cette pièce, Métellus fait preuve de complicité avec le lecteur, en partageant sa passion pour la littérature en général, et la poésie en particulier. D’ailleurs, ayant pris conscience d’une société dévastée par la colonisation et la dictature des DUVALIER (1959), METÉLLUS partage un fragment historique empreint de nostalgie qu’est Anacaona, afin d’éveiller les mémoires haïtiennes. Anacaona est le récit épique qui retrace l’histoire de la résistance haïtienne, face à l’invasion des conquistadors espagnols. Ce drame est représenté par la figure d’Anacaona, Reine taïno emplie d’espoir et de vaillance qui a dirigé son peuple, avec le vers et la plume. Ainsi, l’Acte III scène 7 (Anacaona), expose une organisation événementielle commanditée par Anacaona et inspectée par Altabeira, pour accueillir Ovando et ses hommes. Par ce geste pacifiste, Anacaona désire apaiser les Caciquats voisins, établir une filiation amicale avec les Conquistadors, et unifier le royaume d’Ayti (Haïti), afin de développer une nouvelle relation interculturelle. En quoi cette scène met-elle en valeur, l’engagement de Métellus et son respect pour les traditions poétiques ? D’une part, il s’agira d’étudier la structure et les procédés littéraires et stylistiques, de cette scène. Ensuite, il faudra relever les différents contextes. Puis, nous analyserons les caractéristiques des personnages, pour enfin, saisir la portée symbolique de cette œuvre. _____________________________________________________________________ D’abord, la scène 7 de l’Acte III est une scène d’exposition, qui ouvre sur une tirade royale et officielle. En effet, le dramaturge la commence par une entrée hâtive (Anacaona) - « N’oubliez aucun de nos apprêts : arrangez la salle avec les meilleurs décors de la cour », (l.1-2, p.117), qu’il poursuivra pour alourdir et clôturer son extase, par « C’est dans cette atmosphère que je recevrai Ovando, dignitaire d’Espagne », (l.64-65), pour accrocher le lecteur. De plus, nous pouvons remarquer que la première réplique de la Reine à Altabeira, débute par un impératif présent, « N’oubliez », « Préparons », « Mettons », « Préparez », « Tissons », « Essayons », « Alignons », qui indiquent le début et le déroulement des préparatifs pour cette célébration. Ce temps verbal permet au lecteur de situer cette scène, qui le plonge in media res, au cœur du récit théâtral. Aussitôt, l’auteur choisit de l’écourté (p. 117-119), et lui donne la forme d’un dialogue, entre la Reine et Altabeira, (pp 119-120). Dans cette scène, la position que prennent les personnages (Anacaona, Altabeira, le peuple taïno et Ovando), diffère du fait de leurs rôles, leurs statuts, et leurs attitudes. La scène 7 de l’Acte III, indique des précisions concernant le lieu, le temps et les personnages. Nous pouvons alors supposer, que les festivités de la Reine organisées pour le Gouverneur Ovando et son armée, débuteront le lendemain. Concernant la structure de cette scène, la tirade d’Anacaona est organisée en paragraphes divisés en « blocs » clairs, et équilibrés. Elle est composée de nombreux procédés stylistiques et littéraires, contrairement à celle d'Altabeira qui est quasi inexistante, courte et rapide, « Ils font construire aussi une salle bien spacieuse pour vous recevoir », (l.66-67) ; « Non », (l.70). Les répliques d’Altabeira sont faibles et sont sans effet, contre celles de sa souveraine. Certes, la tirade de la Reine est longue, mais elle est fluide, dû au fait qu’elle est une grande oratrice (vers facile). Ses années de règne lui ont permis de maîtriser une harmonie et stabilité entre les cacicats amérindiens, en ayant recours à différents moyens, pour chaque situation. Tout ceci, en associant la stratégie à la séduction, « Le souffle des flûtes, l’ardeur du jour, la fraîcheur du vent (…) Enivreront Ovando », (l.40-42), « Notre courtoisie défiera tout procès », (l.43). Ambitieuse et perfectionniste, Anacaona relègue ses ordres et ses attentes, à Altabeira sa confidente. La tirade d’Anacaona montre bien une réelle intention, de charmer Ovando et ses hommes, « Que brille le Xaragua durant ces jours de fête ! » (…) Que resplendissent les corps, les cheveux et les visages ! », (l.8-10). Ensuite, au niveau de l’embellissement de l’extrait, les faits argumentaires employés par Métellus, au travers du personnage principal sont nombreux.
Anacaona, Acte III, scène 7, Jean Métellus (1937-2014) Au XVIIIe siècle, un nouveau genre littéraire s’implante au cœur des colonies françaises : le théâtre. Qu’il soit lu ou représenté sur scène, cet art lointain a pour mission de dénoncer les mœurs d’une société, par des représentations théâtrales catégoriques, à visées polémique ou argumentative. Pour cela, il met en scène des acteurs qui représentent des scènes à caractères religieux, social ou politique. Cependant il peut représenter des scènes sentimentales (émotionnelles), qui délivrent au public (spectateur), un message qui ne le laissera pas indifférent. Didactique, la représentation théâtrale édifie les lecteurs-spectateurs, en leurs transmettant des savoirs et des valeurs. En effet, elle met en relief les notions philosophiques préalablement centrées sur la liberté, l’égalité et la citoyenneté. Le théâtre est le lieu privilégié de l’expression humaine, en passant par les passions ou par les sentiments. D’ailleurs, aux Caraïbes, le théâtre retrace à travers des jeux scéniques et littéraires, l’histoire de l’Esclavage, et des conséquences qui affectent le peuple noir. C’est une création artistique et riche, cependant peu connue du grand public qui apprécie entre autres, le théâtre populaire comique, la poésie et le roman. Mais il existe également, la dramaturgie antillaise qui garantit aussi, une évolution et un enrichissement de la langue française. Effectivement, le théâtre caribéen reste un sujet récurrent, qui suscite l’intérêt et la fascination chez de nombreux spécialistes littéraires, par-delà nos frontières. Ainsi, de nombreux auteurs comme Aimé CÉSAIRE, Derek WALCOTT, ou encore Georges MAUVOIS, ont œuvré pour la mise en lumière de l’histoire du théâtre caribéen. À son tour, Jean MÉTELLUS met en relief la spécificité de la dramaturgie antillaise, à travers l’une de ses pièces de théâtre, Anacaona (1998). ___________________________________________________________________________ Anacaona (1986) est une œuvre célèbre et singulière, un long poème dramatique versifié, présentant quatre Actes divisé en vingt-cinq scènes, de Jean Métellus (1937-2014). Lue (1985), puis représentée au Théâtre de Chaillot (1988) par Antoine Vitez, Anacaona reste l’idée novatrice et la signature de l’auteur haïtien. En effet, si Anacaona interpelle encore, jusqu’à faire l’objet de nombreuses c’est parce qu’elle est mêlée de subtilités et de finesse, allant au-delà d’une simple pièce de théâtre, à caractère exotique. Aussi, tout au long de cette pièce, Métellus fait preuve de complicité avec le lecteur, en partageant sa passion pour la littérature en général, et la poésie en particulier. D’ailleurs, ayant pris conscience d’une société dévastée par la colonisation et la dictature des DUVALIER (1959), METÉLLUS partage un fragment historique empreint de nostalgie qu’est Anacaona, afin d’éveiller les mémoires haïtiennes. Anacaona est le récit épique qui retrace l’histoire de la résistance haïtienne, face à l’invasion des conquistadors espagnols. Ce drame est représenté par la figure d’Anacaona, Reine taïno emplie d’espoir et de vaillance qui a dirigé son peuple, avec le vers et la plume. Ainsi, l’Acte III scène 7 (Anacaona), expose une organisation événementielle commanditée par Anacaona et inspectée par Altabeira, pour accueillir Ovando et ses hommes. Par ce geste pacifiste, Anacaona désire apaiser les Caciquats voisins, établir une filiation amicale avec les Conquistadors, et unifier le royaume d’Ayti (Haïti), afin de développer une nouvelle relation interculturelle. En quoi cette scène met-elle en valeur, l’engagement de Métellus et son respect pour les traditions poétiques ? D’une part, il s’agira d’étudier la structure et les procédés littéraires et stylistiques, de cette scène. Ensuite, il faudra relever les différents contextes. Puis, nous analyserons les caractéristiques des personnages, pour enfin, saisir la portée symbolique de cette œuvre. _____________________________________________________________________ D’abord, la scène 7 de l’Acte III est une scène d’exposition, qui ouvre sur une tirade royale et officielle. En effet, le dramaturge la commence par une entrée hâtive (Anacaona) - « N’oubliez aucun de nos apprêts : arrangez la salle avec les meilleurs décors de la cour », (l.1-2, p.117), qu’il poursuivra pour alourdir et clôturer son extase, par « C’est dans cette atmosphère que je recevrai Ovando, dignitaire d’Espagne », (l.64-65), pour accrocher le lecteur. De plus, nous pouvons remarquer que la première réplique de la Reine à Altabeira, débute par un impératif présent, « N’oubliez », « Préparons », « Mettons », « Préparez », « Tissons », « Essayons », « Alignons », qui indiquent le début et le déroulement des préparatifs pour cette célébration. Ce temps verbal permet au lecteur de situer cette scène, qui le plonge in media res, au cœur du récit théâtral. Aussitôt, l’auteur choisit de l’écourté (p. 117-119), et lui donne la forme d’un dialogue, entre la Reine et Altabeira, (pp 119-120). Dans cette scène, la position que prennent les personnages (Anacaona, Altabeira, le peuple taïno et Ovando), diffère du fait de leurs rôles, leurs statuts, et leurs attitudes. La scène 7 de l’Acte III, indique des précisions concernant le lieu, le temps et les personnages. Nous pouvons alors supposer, que les festivités de la Reine organisées pour le Gouverneur Ovando et son armée, débuteront le lendemain. Concernant la structure de cette scène, la tirade d’Anacaona est organisée en paragraphes divisés en « blocs » clairs, et équilibrés. Elle est composée de nombreux procédés stylistiques et littéraires, contrairement à celle d'Altabeira qui est quasi inexistante, courte et rapide, « Ils font construire aussi une salle bien spacieuse pour vous recevoir », (l.66-67) ; « Non », (l.70). Les répliques d’Altabeira sont faibles et sont sans effet, contre celles de sa souveraine. Certes, la tirade de la Reine est longue, mais elle est fluide, dû au fait qu’elle est une grande oratrice (vers facile). Ses années de règne lui ont permis de maîtriser une harmonie et stabilité entre les cacicats amérindiens, en ayant recours à différents moyens, pour chaque situation. Tout ceci, en associant la stratégie à la séduction, « Le souffle des flûtes, l’ardeur du jour, la fraîcheur du vent (…) Enivreront Ovando », (l.40-42), « Notre courtoisie défiera tout procès », (l.43). Ambitieuse et perfectionniste, Anacaona relègue ses ordres et ses attentes, à Altabeira sa confidente. La tirade d’Anacaona montre bien une réelle intention, de charmer Ovando et ses hommes, « Que brille le Xaragua durant ces jours de fête ! » (…) Que resplendissent les corps, les cheveux et les visages ! », (l.8-10). Ensuite, au niveau de l’embellissement de l’extrait, les faits argumentaires employés par Métellus, au travers du personnage principal sont nombreux.
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Chéryl RAFFIN L2 Lettres Modernes
UEO 8.3
THÉÂTRES FRANCOPHONES et CARIBÉENS
M .
ARTHÉRON
Université des Antilles | Pôle Martinique
Année universitaire : 2021-2022.
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