Amazonie.

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Amazonie. région du Brésil septentrional, drainée par l'Amazone. L'Amazonie légale, c'est-àdire le périmètre d'aménagement défini en 1966 comme l'aire d'intervention de la SUDAM
(Surintendance du développement de l'Amazonie), s'étend sur 4 874 167 km2, soit 57 % du
territoire brésilien, et ne comprend qu'une partie du bassin hydrographique de l'Amazone. Elle
ne compte que 5 % de la population brésilienne, soit 7 millions d'habitants environ.
Enfer vert ou eldorado, l'Amazonie a une histoire faite d'une succession de périodes de
prospérité et de déclin. Découverte par Francisco de Orellana qui crut y voir le territoire des
mythiques Amazones, elle a d'abord été l'objet d'un contrôle stratégique de la part du
gouvernement brésilien. Entre 1800 et 1910, le boom du caoutchouc fit la fortune des
commerçants des villes portuaires, mais n'entraîna pas un peuplement durable. L'intérêt pour
l'Amazonie renaquit avec l'arrivée des militaires au pouvoir en 1964. Pour mieux affirmer la
souveraineté brésilienne sur ce territoire, ceux-ci s'attachèrent à le désenclaver, à le quadriller
par un réseau de routes et à le surveiller par la mise en place de toutes les infrastructures de
télécommunications. Pour faire face au surpeuplement relatif du Nordeste brésilien et en
même temps pour éviter une réforme agraire, des programmes de colonisation ont été
lancés avec pour slogans : « Des hommes pour les terres sans hommes, des terres pour les
hommes sans terres «.

Le bilan de la mise en valeur.
Celui-ci, actuellement, est pour le moins mitigé. La colonisation publique, qui a été arrêtée
dès 1974 à cause de son coût prohibitif, n'a concerné que quelques milliers de paysans. La
constitution de grands domaines d'élevage par destruction de la forêt s'est révélée sans
grand intérêt économique et, les sols s'épuisant rapidement, très coûteuse sur le plan
écologique. Le réseau routier s'articule autour de deux axes essentiels : la route nord-sud
qui relie Belém à Brasília et la Transamazonienne qui, construite dans le sens est-ouest au
début des années soixante-dix, assure la jonction avec la navigation fluviale. La conquête
de l'Amazonie suscite de violents conflits entre éleveurs et petits paysans migrants. Quant
aux Indiens, officiellement propriétaires de leurs terres, leur statut, promulgué en 1973,
place leurs intérêts au second rang derrière les « intérêts supérieurs de la nation « et ne les
protège pas de l'ethnocide. L'Amazonie s'intègre ainsi au Brésil utile : exploitation
forestière, élevages privés, construction du barrage de Tucurui, exploitation du manganèse,
du nickel, de l'or ainsi que du fer de Carajás, dont le gisement couvre plus de
900 000 km 2. L'Amazonie demeure toutefois l'un des espaces les moins occupés de la
planète.