Alors j’ai tiré… A. Camus, l’étranger
Publié le 15/05/2022
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«
Alors j’ai tiré… A.Camus, l’étranger
Le meurtre n’était pas prévisible, ni prémédité.
Il semble dû à un concours de
circonstances.
La scène ressemble à une scène de duel par la montée de l’intensité et l’absence
presque totale de mouvement: le narrateur fait quelques pas (l.
2) puis un seul pas
(l.
9-10) (sans essuyer ses larmes), son être s’est tendu (l.
18) et sa main s’est
crispée sur le revolver (l.
19).
Champ lexical de la chaleur : Les notations de chaleur sont très nombreuses:
Meursault semble réagir à un malaise causé par le soleil (l.
4-7, 9, 11-21).
b) La
chaleur provoque de la sueur et le soleil qui se réverbère sur la lame de l’Arabe
provoque des larmes: c’est pour mettre fin à cette souffrance causée par la brûlure
que Meursault agit, réagit en pressant la détente.
Meursault ne semble se réveiller de cet état de torpeur qu’au moment où il entend le
bruit du revolver: alors il comprend qu’il a commis l’irréparable, puisqu’il parle de son
bonheur au plus-que-parfait (l.
22).
Il continue de tirer comme pour mettre un terme
définitif à ce qu’il a commencé.
A-t-il été victime d’une insolation? D’une crise de
somnambulisme éveillé?
Meursault a seulement réagi à différents facteurs: le soleil, la chaleur, la présence de
l’Arabe près de la source, la brûlure causée par la réverbération de la lumière sur le
couteau, un souffle ardent venant de la mer.
Mais il sait qu’il a détruit quelque chose
et qu’il va en payer les conséquences: il a frappé quatre coups sur la porte du
malheur.Il est soudainement conscient de son acte et de ses répercussions.
FORME :
La lumière sur le couteau est comparée à une blessure causée par une lame
étincelante et elle gicle comme un liquide (l.
11); la sueur forme un voile sur les yeux
(l.
12-13), un rideau de larmes et de sel (l.
14); le soleil frappe comme des
cymbales (l.
14) ou comme le ferait un glaive, une épée brûlante (l.
16).
La
mer transporte un souffle (l.
17).
Meursault semble répondre à une attaque
déjà faite par l’Arabe (auquel cas il serait en état de légitime défense): mais
c’est le soleil qui agresse Meursault, avec une arme plus redoutable que le couteau
de l’Arabe (une épée, un glaive).
On entre ici dans la pensée intérieure du personnage qui explique ce qu’il
ressent (champ lexical: vibrante, brûlure, senti, me faisait mal, battaient,
brûlure, supporter, atteignait, aveuglés, larmes, sentais, brûlante, rongeait,
fouillait, douloureux).
À partir de la l.
18, c’est le champ lexical du mouvement qui
est développé (tendu, crispé, cédé, touché, secoué, tiré, s’enfonçaient, frappais).
Ce meurtre est absurde parce que Meursault venait d’empêcher une bagarre entre
l’Arabe et Raymond en confisquant le revolver, qui se trouve donc en sa possession
par hasard.
Ensuite, il n’en veut pas à l’Arabe, qu’il ne connaît pas.
Et, comme il le
dit, il n’avait qu’un demi-tour à faire et ce serait fini (l.
1).
»
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