Allemagne 2005-2006: La grande coalition à l'épreuve du pouvoir
Publié le 10/09/2020
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Allemagne
2005-2006
La grande coalition à l'épreuve du pouvoir
L'année 2005-2006 a été marquée par la campagne pour les élections anticipées au
Bundestag (Chambre basse du Parlement) et par les premiers mois d'exercice du
gouvernement de grande coalition entre les partis de l'Union CDU-CSU (Union
chrétienne démocrate-Union chrétienne sociale) et le Parti social démocrate
(SPD).
Cette alliance gouvernementale, la seconde de l'histoire de la RFA, a
succédé à la coalition SPD/Verts qui gouvernait le pays depuis 1998.
Contrairement aux premières attentes et en dépit d'une campagne intense, les
élections anticipées au Bundestag, organisées le 18 septembre 2005, n'ont pas
permis de départager clairement les forces politiques en présence.
Les deux
principaux partis ont perdu des suffrages en proportions équivalentes par
rapport aux précédentes législatives (– 4,3 % pour le SPD et – 3,3 % pour la
CDU-CSU) et se sont retrouvés au coude à coude avec un très court avantage pour
l'Union (35,2 % des voix contre 34,2 % pour le SPD).
Le Parti libéral (FDP),
bénéficiant de la désaffection à l'égard de la CDU-CSU, est arrivé en troisième
position avec 9,8 % des suffrages.
Il était suivi par le Parti de gauche
(Linkspartei), alliance électorale réunissant pour l'occasion le Parti du
socialisme démocratique (PDS, héritier de l'ancien Parti communiste au pouvoir
en RDA) et des déçus du SPD rassemblés autour d'Oskar Lafontaine au sein de
l'Alternative électorale Travail et justice sociale (WASG).
Grande surprise de
ce scrutin, la percée du Linkspartei (8,7 %), aux dépens du SPD, a inquiété les
partis traditionnels et nourri chez les militants de l'ancien PDS l'espoir d'une
extension à l'Ouest, même si l'ensemble des partis représentés au Bundestag
continuait d'exclure toute coopération à l'échelon national avec cette formation
issue de l'ancien parti dirigeant est-allemand.
Enfin, les Verts (Die
Grünen-Bündnis 90) restaient stables avec 8,1 % des voix.
Accord de gouvernement équilibré
La manœ uvre risquée et contestée du chancelier Gerhard Schröder (SPD) d'appeler
à des élections anticipées, après les revers enregistrés par son parti lors des
récentes élections régionales s'est révélée relativement payante en permettant
au SPD de participer substantiellement au nouveau gouvernement.
L'arrivée à la
Chancellerie d'Angela Merkel, première femme et première Allemande de l'Est élue
à cette fonction le 22 novembre 2005, a marqué la fin de carrière politique de
G.
Schröder.
La négociation de l'accord de coalition entre la CDU-CSU et le SPD
s'est conclue sur une répartition équilibrée et cohérente des portefeuilles
ministériels entre les deux principales formations : sept ministères pour la
CDU-CSU, huit pour le SPD.
L'ancien président du SPD, Franz Müntefering, s'est
ainsi vu confier les postes de vice-chancelier et de ministre du Travail et des
Affaires sociales.
Le nouveau gouvernement entendait infléchir les réformes lancées par G.
Schröder
(Agenda 2010) en recentrant son action sur la lutte contre le chômage et la
réforme du système de santé.
La popularité rapidement acquise par la nouvelle
équipe et plus précisément par A.
Merkel a limité les dissensions entre les deux
partenaires gouvernementaux et a pesé sur les trois élections régionales
organisées le 26 mars 2006.
Les scrutins de Bade-Wurtemberg et de Saxe-Anhalt
ont vu une nette victoire de la CDU.
En revanche, le SPD a remporté la majorité
absolue en Rhénanie-Palatinat, pouvant, dès lors, y gouverner sans le FDP.
Kurt
Beck, vainqueur de l'élection, a été élu à la présidence du SPD, le 10 avril
2006, en remplacement de Matthias Platzeck, démissionnaire pour raison de santé
après cinq mois d'activité.
Dans ce contexte d'élections, la grande coalition a pu faire aboutir une réforme
très attendue sur les relations entre la Fédération et les Länder.
Dans le cadre.
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