Allemagne 1990-1991 Difficiles lendemains de fête
Publié le 10/09/2020
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Allemagne 1990-1991
Difficiles lendemains de fête
L'année 1990 a vu l'unification politique des deux États allemands, mais l'année
1991 ne devait sans doute pas encore voir leur véritable unification économique.
Sur le plan politique, cette unité, intervenue après un demi-siècle de division,
a été acquise en deux temps, après que le Mur de Berlin a été ouvert, à partir
du 9 novembre 1989.
D'abord, le 17 juillet 1990, quand l'Union soviétique a
renoncé, au cours des négociations "2 + 4" (entre les deux États allemands et
les quatre vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale), à exiger un traité de
paix; l'accord final, signé le 12 septembre 1990 à Moscou, étant appelé
"Disposition finale concernant l'Allemagne".
Ensuite, quand le 2 décembre 1990
ont eu lieu dans l'Allemagne unifiée les premières élections qui ont consacré le
triomphe du chancelier Helmut Kohl et de son gouvernement chrétien-démocrate
libéral dans une République fédérale d'Allemagne élargie, depuis le 3 octobre
1990, par l'adhésion de cinq nouveaux Länder de l'"Est" (Mecklembourg-Poméranie
occidentale, Brandebourg, Saxe-Anhalt, Saxe, Thuringe).
L'essentiel de l'actualité de l'année 1990-1991 s'est déroulé à l'Est, dans
l'ancienne RDA (République démocratique allemande), mais ses acteurs venaient le
plus souvent de l'Ouest, de cette RFA (République fédérale d'Allemagne) qui a
conservé son sigle et qui a également pensé pouvoir conserver son train de vie
comme si rien n'avait changé.
De nouvelles tensions
Pendant trois jours au cours du mois d'août 1990, les controverses allemandes
ont permis de révéler les principales tensions à l'oeuvre dans le pays.
Le 18,
les responsables est-allemands se mirent finalement d'accord sur les modalités
des élections panallemandes du 2 décembre 1990.
Ils signaient ainsi l'acte de
décès du système politique de la RDA.
Le 19, ils annoncèrent la fin de toute
collaboration avec l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) en ce qui
concerne la formation militaire de ses cadres.
Or, on apprendra dans les
semaines qui suivront que la Stasi (Staatssicherheitsdienst), service secret du
régime et son pilier pendant quarante ans de surveillance et de répression,
n'avait pas limité ses bons conseils à cette organisation palestinienne, mais
avait aussi protégé et équipé en RDA les terroristes ouest-allemands de la RAF
(Fraction armée rouge), responsables d'attentats et de meurtres en RFA pendant
les années soixante-dix et quatre-vingt.
Le 20 août, enfin, un Allemand de
l'Ouest, Detlev Carsten Rohwedder, grand patron de Hoechsstwerke à Francfort -
ancien secrétaire d'État du gouvernement social-démocrate de Helmut Schmidt dans
les années soixante-dix, et qui sera victime d'un attentat de la RAF le 1er
avril 1991 -, était nommé chef du holding de la Treuhand, l'organisme créé par
le gouvernement est-allemand de Hans Modrow (en exercice de novembre 1989 à mars
1990) pour assurer la privatisation des entreprises nationales à l'intérieur de
la RDA.
Cette nomination fut vivement critiquée par le Parti du socialisme
démocratique (successeur du Parti socialiste unitaire (SED, communiste) qui
qualifia D.
Carsten de "fossoyeur" de l'économie est-allemande.
L'abdication d'un régime et de son système; le règlement d'un passé plus que
douteux dominé par l'emprise de la Stasi; la transformation, enfin, d'une
économie planifiée et peu performante en économie de marché prise en charge par
de grands administrateurs et patrons ouest-allemands: ces trois jours ont donné
la mesure de la politique intérieure de l'Allemagne réunifiée.
Quelle politique extérieure?
La politique extérieure, en 1990-1991, a été largement dominée par les
impératifs internes.
Hans Dietrich Genscher, ministre (libéral) des Affaires
étrangères de la RFA et vieux routier de l'Ostpolitik sous H.
Schmidt et H..
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