Algérie 1998-1999 Présidentielle pluraliste pour candidat unique
Publié le 10/09/2020
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Algérie 1998-1999
Présidentielle pluraliste pour candidat unique
Les Algériens, traumatisés par sept années de violences et désenchantés par la
corruption et une crise économique aiguë qui frappe des pans entiers de la
société, ont été une nouvelle fois appelés à se rendre aux urnes pour une
présidentielle qui s'est transformée en vote pluraliste pour un candidat unique.
Soutenu par les partis gouvernementaux et par la majorité des décideurs
militaires, Abdelaziz Bouteflika (61 ans), ancien ministre des Affaires
étrangères (1965-1978) de Houari Boumediène, est donc devenu, le 15 avril 1999,
à l'issue d'un scrutin marqué par le retrait spectaculaire des six autres
candidats en raison "des fraudes massives" lors des premiers votes au Sahara et
dans les casernes et une participation électorale "réelle" plus que médiocre, le
cinquième président élu post-indépendance après Ahmed Ben Bella, Houari
Boumediène, Chadli Bendjedid et Liamine Zéroual.
Le 11 septembre 1998, à la surprise générale, ce dernier avait annoncé
solennellement sa décision de quitter ses fonctions avant la fin d'un mandat qui
devait s'achever normalement à la mi-novembre 2000.
Dans la foulée, et sans plus
expliquer sa décision que par un "souci d'alternance démocratique", L.
Zéroual
avait promis des élections "pluralistes, équitables, transparentes et ouvertes"
pour le choix de son successeur.
Ceci expliquant peut-être cela, le chef de
l'État algérien avait été, auparavant, au travers de son plus proche conseiller
le général Mohamed Betchine, la cible d'une campagne médiatique d'une extrême
violence dénonçant officiellement la corruption mais dont, en fait, les
véritables motifs puisaient racine dans l'aggravation des luttes au sein du
sérail militaire.
Comment préparer une réconciliation nationale?
La gestion très musclée de la lutte anti-terroriste a porté ses fruits même si
les attentats et actes de violence isolés ont perduré, ensanglantant les
campagnes profondes.
Le régime semblait donc avoir gagné la partie sur le plan
militaire mais montrait des signes évidents d'usure sur le plan politique.
Préparer et enclencher la réconciliation nationale, passage obligé pour tenter
de juguler la crise économique, a en effet attisé les divergences entre les
différents clans de l'armée.
Par ailleurs, l'islamisme politique, s'il a perdu
de sa pugnacité, est resté prégnant dans la masse des laissés-pour-compte,
continuant à représenter l'un des enjeux d'un retour à la paix ardemment désiré
par la majorité d'une population n'en pouvant plus des violences, de
l'effondrement du pouvoir d'achat et de la détérioration des prestations des
services publics.
Le 15 décembre 1998, le chef de l'État avait chargé un technocrate de 68 ans,
bien au fait des affaires du sérail, Smaïl Hamdani, de succéder au Premier
ministre Ahmed Ouyahia pour préparer l'élection présidentielle, laquelle à bien
des égards aura été édifiante.
Bien que s'étant engagés à une neutralité
absolue, les "décideurs" militaires - dont les divisions pouvaient être un gage
d'élections véritablement pluralistes - n'ont finalement pas voulu ou pu mettre
en application leurs assurances de vote démocratique et ont fait resurgir les
vieux démons de l'ancien système du parti unique (le Front de libération
nationale, FLN).
Sept candidats, pour la plupart anciens barons du FLN, avaient été retenus par
le Conseil constitutionnel pour briguer les suffrages de 17,5 millions
d'électeurs: Abdelaziz Bouteflika, Hocine Aït-Ahmed, leader du Front des forces
socialistes (FFS), Ahmed Taleb-Ibrahimi, ancien ministre sous les présidences de
Boumediène et de Chadli, Mouloud Hamrouche, ancien Premier ministre de Chadli au
lendemain des émeutes d'octobre 1988 et artisan des réformes économiques et.
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