Algatron

« 1 / 2 1" septembre 1965 Série No 59 Fiche No 704 Algatron 1.

Le laboratoire de génie sanitaire de l'Université de Californie vient de mettre au point un appareil expérimental destiné à approvisionner en oxygène et en eau pen­ dant une durée illimitée les futurs véhicules spatiaux habités.

Ce système présente la particularité de fonctionner selon un cycle biologique: il consomme le gaz carbo­ nique et les excréments humains et produit de façon continue de l'oxygène et de l'eau.

2.

La partie biologiquement active du système est une association d'algues et de bactéries, cultivées en couche mince dans un récipient hémisphérique muni d'une coupole transparente.

Les bactéries digèrent les déjections animales, et les algues, à leur tour, tirent leur subsistance des déjets rejetés par les bactéries, du gaz carbo­ nique expiré et de la lumière que laisse passer la coupole.

L'eau et l'oxygène produits par les algues sont consommés par l'homme (ou les animaux), ce qui complète le cycle.

3.

Baptisé Algatron par ses inventeurs, cet appareil n'est pas le premier à utiliser la culture des algues pour la production d'oxygène.

Mais ses prédécesseurs avaient l'inconvénient d'être lourds et d'avoir un faible rendement dans les transferts de gaz (absorption de gaz carbonique et libération d'oxygène).

En effet, la culture d'algues y était enfermée entre deux plaques transparentes pesantes, dans l'intervalle des­ quelles la circulation de l'air était difficile.

4.

Au contraire, dans I'Aigatron, les algues sont cultivées sur un seul plateau, ce qui permet une économie de poids.

La culture est maintenue en place par les forces centrifuges nées de la rotation du plateau.

Le continuel mouvement relatif des algues et de l'atmosphère accélère également les échanges gazeux, donnant à l'ensemble un taux de fonctionnement élevé.

5.

Des souris ont été enfermées dans I'Aigatron pendant six semaines sans montrer aucun signe de mauvaise santé.

Des expériences sont en cours avec des excréments humains pour déterminer la capacité d'échange de l'appareil expérimental.

D'après les premiers résultats, les inventeurs estiment qu'un Algatron de 500 kilos suffirait aux besoins d'un homme dans l'espace.

6.

Constituée d'une dizaine d'éléments contenant chacun environ 30 kilos du mélange algues-bactéries, la batterie d'Aigatron serait reliée à une cabine d'habitation, l'ensemble ayant une hauteur de 5 mètres.

Chaque élément peut digérer un tiers des excréments solides et 70% des excréments liquides rejetés quotidiennement par un homme.

Mais une dizaine d'éléments sont nécessaires pour absorber le gaz carbo­ nique expiré en un jour et produire la quantité correspondante d'oxygène.

Le premier appareil destiné à des expériences au cours desquelles un homme serait enfermé coOtera 40 000 dollars. 2 / 2. »