Alfred de Vigny: les principales oeuvres résumée

« PRINCIPALES ŒUVRES Poèmes antiques et modernes (1826).

Ce recueil, dont une première ébauche avait paru en 1822 sous le titre de Poèmes, comprend vingt et une pièces divisées en trois groupes.I.

Livre mystique : Moïse a pour thème la solitude de l'homme de génie.

Eloa ou la Soeur des anges est l'histoired'une vierge née d'une larme du Christ, et qu'une tendre compassion attire vers Lucifer.

Par amour pour lui, elleaccepte de se perdre.

Le Déluge est, comme Eloa, un "mystère".

— II.

Livre antique : La Fille de Jephté, La Dryade,etc.

— III.

Livre moderne : La Neige, Le Cor, etc. Cinq-Mars (1826) : roman. Le jeune marquis de Cinq-Mars, voulant se rendre digne de Marie de Gonzague qu'il aime, accomplit des exploits quilui valent la faveur du roi Louis XIII.

Il tente de renverser Richelieu avec l'appui des Espagnols.

Mais Richelieureprend son ascendant sur le roi.

Cinq-Mars et son ami de Thou sont exécutés à Lyon. Othello, le More de Venise (1829) : adaptation en cinq actes et en vers du drame de Shakespeare.

L'oeuvre est précédée d'une Lettre à Lord***, où Vigny expose ses idées sur le théâtre. La Maréchale d'Ancre (1831).

Ce drame en prose a pour sujet la disgrâce et l'assassinat, sous Louis XIII, de Concini et de Léonora Galigaï, son épouse. Stello (1832) : roman Stello parut d'abord sous ce titre : Les Consultations du Docteur-Noir.

Stello, première consultation.

Ce Docteur-Noir, "médecin des âmes", raconte au poète Stello, atteint de spleen, destin tragique de trois écrivains mortsincompris : Gilbert, Chatterton, Chénier.

En guise de conclusion, il dicte une ordonnance, dont la prescriptionessentielle est un conseil de solitude : Séparer la vie poétique de la vie politique ». Chatterton (12 février 1835) : trois actes en prose.

Adaptation au théâtre du second épisode de Stello. Chatterton, jeune poète exalté, loge dans la maison de l'industriel John Bell.

Pour sortir de la misère, il sollicite dulord-maire un emploi.

La réponse arrive : c'est l'offre d'un emploi de valet.

Humilié, désespéré, Chatterton se tue.Kitty Bell, femme de John, qui l'aimait dans le secret de son coeur, ne peut lui survivre.L'action est d'une simplicité racinienne.

"C'est, dit Vigny, l'histoire d'un homme qui a écrit une lettre le matin et quiattend la réponse jusqu'au soir; elle arrive et le tue." Servitude et grandeur militaires (1835).

Cette oeuvre, qui raconte trois aventures de soldats, en grande partie réelles, fait pendant à Stello, qui racontait trois destins de poètes. I.

Laurette ou le Cachet rouge.

Le commandant d'un navire de guerre fait exécuter, conformément à des ordresreçus, l'un de ses passagers, pour lequel il s'était pris de sympathie.

— II.

La Veillée de Vincennes.

Responsabled'une poudrière, qui va être inspectée le lendemain, un vieux sous-officier, poussé par l'excès de son zèle,entreprend de vérifier pendant la nuit tous ses obus.

Un accident.

se produit, provoquant l'explosion de la poudrière.— III.

La Canne de jonc.

Le capitaine Renaud, prisonnier sur parole, a repoussé la tentation de s'évader, manquantainsi une carrière qui s'annonçait brillante.

En 1830, blessé dans un combat de rues, il meurt obscurément. Les Destinées (1864).

Six de ces onze poèmes avaient paru du vivant de Vigny dans la Revue des Deux Mondes. La Mort du loup (1838), La Colère de Samson (1839), Le Mont des Oliviers (1839) ont été écrits par Vigny dans unephase douloureuse de son existence.

Son pessimisme religieux ne s'atténuera pas, comme le montre le poème desDestinées, qui a donné son titre au recueil.

Mais déjà La Maison du berger (1844) laisse voir une conception de lavie moins amère.

La Bouteille à la mer (1847) et L'Esprit pur (1863) offrent à l'homme un idéal non pas certes de1Donheur, mais de grandeur intellectuelle. Journal d'un poète (1867) : réflexions notées au jour le jour par Vigny de 1824 à 1863.

Le titre, d'une exactitude discutable, n'est pas de lui, mais de son exécuteur testamentaire, Louis Ratisbonne. Daphné (écrit en 1837, publié en 1912).

Ce récit touffu est le premier épisode d'un ouvrage resté inachevé, où Vigny expose ses conceptions religieuses.

Il admet l'existence d'une vérité éternelle, mais elle est située bien au-dessus des dogmes, lesquels ne servent qu'a maintenir chez l'homme le sens du divin.

La durée de chaque religionest limitée.

Lorsqu'une religion disparaît et n'est pas aussitôt remplacée par une autre, l'humanité tombe dans ledésarroi.

L'exemple que rapporte Daphné est celui du règne de l'empereur Julien.

(Deux autres exemples, priségalement à des époques d'inquiétude religieuse, devaient compléter la démonstration).. »