Alexander Pope

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Fils d'un commerçant catholique aisé, Pope naquit à Londres et passa son enfance dans la forêt de Windsor où sa famille s'était retirée. Il fréquenta l'école catholique et reçut à domicile l'enseignement de prêtres, acquérant par lui-même dès douze ans la maîtrise des langues, latin et grec inclus. Il passait de longues heures seul, à écrire des poèmes imitant les grands classiques. Élève autodidacte, il affichait une dévotion pour l'écriture peu commune à cet âge, due en partie à sa santé fragile et à son physique disgracieux de petit bossu. En 1709, il publia ses premières œuvres, Les pastorales, accueillies avec enthousiasme dans les cercles littéraires. Il confirma son talent à vingt-trois ans, avec la parution de son Essai sur la critique, bientôt suivi de La boucle dérobée, fine caricature de la société. En 1713, Pope entreprit la traduction de l'Iliade  et l'Odyssée, qui fera de lui l'un des écrivains les plus éminents de son époque. Ce vaste travail qui l'occupa pendant treize ans, lui assura, dès sa parution, l'aisance financière. S'il eut des détracteurs, la plupart des critiques levées contre son œuvre étaient motivées par des inimitiés politiques, exacerbées par la tension entre les whigs et les tories. Il publia en 1728 La Dunciade, poème satirique tournant en dérision les écrivains médiocres, dans le but de museler ses opposants. Retiré dans sa villa de Twickenham, Pope travailla à ciseler ses vers ; la composition de Brutus  fut interrompue par sa mort en 1744.