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Aleksandr Trifonovitch Tvardovski (1910-1971) Né dans la région de Smolensk, fils d'un paysan instruit, il est mort à Moscou.

Publié le 23/05/2020

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TVARDOVSKI Alexandre Trifonovitch. Poète russe. Né le 21 juillet 1910 au village de Zagorié (gouvernement de Smolensk), mort à Krasnaïa Pakhra (près de Moscou) le 18 décembre 1970. Tvardovski a fait ses études à l’institut pédagogique de Smolensk et à la Faculté des Lettres de Moscou (jusqu’en 1939). Son enfance a été tourmentée : son père, qui n’était qu’un simple paysan, forgeron de campagne, est passé pour un « richard » et un exploitateur, un « koulak » et a fini ses jours déporté en Sibérie. Tvardovski au contraire est devenu un chantre de la collectivisation du village. Ses grands poèmes, Voie du socialisme [1931] et Le Pays Mouravia (1936) sont des témoignages naïfs du bon choix des paysans soviétiques qui ont, paraît-il, réussi à surmonter leurs instincts individualistes pour adhérer au système des kolkhoses. Les mêmes idées ont nourri des recueils comme Le Chemin [1938], La Chronique paysanne [ 1939] et Zagorié (1940). Tvardovski a pris part aux campagnes de Pologne et de Finlande en tant que correspondant de guerre. Pendant la guerre soviéto-allemande, il a composé son célébré poème sur un simple soldat, Le Livre du combattant Vassili Terkin (1941-1945) publié en feuilleton dans les journaux quotidiens et lu avec enthousiasme sur le front. Les soldats se retrouvaient dans l’image de Terdin, ce poilu courageux et railleur qui est devenu le symbole même de la résistance populaire et du patriotisme russe. Ce livre « sans commencement ni fin », pullulant de proverbes, de chants populaires, de dictons, de saillies bouffonnes et d’anecdotes, fut appris par cœur par l’armée tout entière, depuis les simples troupiers jusqu’aux généraux. Après la guerre, le ton de la poésie de Tvardovski a brusquement changé : il est devenu poète tragique. Son poème La Maison sur la route (1946) n’a rien de commun avec l’optimisme populaire de « Terkin » : c est l’histoire douloureuse d’une famille paysanne déportée par les Allemands et du soldat Ivan Sintsov, déchiré par le drame de ses proches et de son pays. Un autre grand poème de l’après-guerre, Au-delà des lointains (1950-1960, Prix Lénine 1961) retrace un panorama de la vie soviétique avec ses réussites spectaculaires et ses abîmes monstrueux : Tvardovski fut l’un des premiers à parler du monde concentrationnaire en U.R.S.S., des méfaits de Staline et de son époque et des causes psychologiques du phénomène stalinien. Le « dégel » a permis à Tvardovski la publication d’un poème satirique qui est la suite de « Terkin » : Vassili Terkin dans l'autre monde (1954-1963); écrit au lendemain de la mort de Staline, il n’a pu être publié que dix ans plus tard. Ce poème montre avec amertume ce que le brave soldat a gagné par ses exploits militaires : le règne d'un bureaucratisme totalitaire, d’une misère universelle et d’une terreur sans pareille. Le dernier poème de Tvardovski, Ce qui revient de droit à la mémoire [1967-1969] est la revanche que l’auteur prend sur ses premières œuvres conformistes : il dit enfin la cruelle vérité sur le sort de sa famille, et, à travers l’image de son père, il fait voir les souffrances de la paysannerie russe décimée et détruite par le collectivisme. Ce poème n’a jamais pu être publié en U.R.S.S. D’autre part, Tvardovski est devenu, durant l’après-guerre, une des personnalités centrales de la vie culturelle et littéraire de son pays; il a dirigé pendant quinze ans la revue Novy Mir (1950-1954,1958-1970) qui est devenue comme la pôle de la littérature honnête des années soixante. Après la chute de Khrouchtchev, la revue a pu survivre pendant cinq ans, grâce à l’autorité de Tvardovski, membre suppléant du Comité central du P.C.U.S., député du Soviet suprême et, pardessus tout, Prix Lénine ! Mais, après 1970, le régime n’a pas voulu supporter ce foyer de contestation et de résistance : Tvardovski a été destitué de son poste, et toute son équipe avec lui. Un an plus tard, il succombait a un cancer.

« Aleksandr Trifonovitch Tvardovski 1910-1971 Né dans la région de Smolensk, fils d'un paysan instruit, il est mort à Moscou.

Poète, il écrivit des vers dès son plus jeune âge.

Il commença à publier en 1924.

Tvardovski reconnaît avoir été influencé par Michel Issakovski.

En 1931 paraît un poème : Le Chemin vers le socialisme , où il manifeste la volonté de revenir au langage de la conversation ; en 1933, Préface ; en 1936, Le Pays de Mouravie ; en 1942-1945 un poème consacré à Vassili Tiorkine, type, devenu célèbre, du soldat soviétique moyen ; en 1946, La Maison au bord de la route , sur la guerre vécue, cette fois, par les civils.

Il faut citer encore des vers : La Route , Vers de 1934-1935 , parus en 1938 ; un livre de vers : La Chronique villageoise en 1939.

Dans les années trente, Tvardovski fit paraître une courte nouvelle : Le Journal d'un président de kolkhoze .

Il participa à la guerre de Finlande.

En 1947, parut un livre sur la guerre : La Patrie et la terre étrangère .

Il écrivit encore des lettres, des esquisses et des récits.

En 1961, il a reçu le Prix Lénine pour son poème à la gloire du développement agricole et industriel de l'Union : Par-delà le lointain, le Lointain .

En 1963 paraissait Terkine dans l'autre monde qui avait été écrit au lendemain de la mort de Staline.

La poésie de Tvardovski est bien venue, élégante, humoristique, parfois satirique ; c'est celle d'un homme cultivé.

Il faut ajouter que le rôle de Tvardovski à la tête de la revue libérale “ Novy Mir ” (Nouveau Monde) a été très important ; il y prit notamment la défense de Soljenitsyne.

Seize ans après sa mort a été publié son recueil de poésies De par les droits de la mémoire.. »

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