Aldo Moro

Les Brigades rouges se manifestent pour la première fois en Italie en 1970. Il ne s'agit alors que d'un banal tract communiqué aux journaux de Milan. La suite sera moins souriante. Entre 1970 et 1977, les Brigades rouges revendiqueront un peu moins de mille ac¬tions criminelles.

Les Brigades rouges se situent dans le mouvance de la Bande à Baader fondée près de trois ans auparavant. Son fondateur, Renato Curcio, est un étudiant ayant milité parmi les néo-fascistes avant de s'adonner au marxisme. Il cherche à fonder et imposer une "avant-garde prolétarienne". Une deuxième influence provient d'Alberto Franceschini, représentant du milieu ouvrier. Les premiers attentats visent des usines et ne cherchent pas à faire de victimes. Mais bientôt, le groupe se radi¬calise. En 1972, l'enlèvement du juge Sossi marque un

tournant; l'action des Brigades rouges devient plus dure et plus politique. Le juge Sossi n'est relâché qu'après 35 jours de détention.

Après avoir été noyautées par la police italienne, les Brigades rouges subissent des pertes. Curcio et Frances-chini sont arrêtés. Toutefois, à la tête d'un commando, la femme de Curcio attaque la prison où ils sont enfermés et libère son mari. Il sera repris un an plus tard.

Le 9 mars 1978, le procès de quarante-cinq membres des Brigades rouges commence. Il n'a pas démarré sans difficulté, car de nombreux jurés se sont désistés, par peur de représailles, ou ont été récusés. En fin de compte, le 23 juin 1978, 29 condamnations sont pro¬noncées. Curcio est condamné à 15 ans de prison. Le procès est cependant marqué par un événement tra¬gique. Le 16 mars 1978, Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne, est enlevé par les Brigades rouges. Quarante-deux jours plus tard, après que les autorités italiennes aient refusé de négocier sa libéra¬tion, il est exécuté.

Le radicalisme s'accroît au sein du mouvement. La se-conde génération des Brigades rouges, dirigée jusqu'en 1981 par Mario Moretti, est beaucoup plus dure que la précédente.

Les Brigades rouges se manifesteront encore par des attentats et ce jusqu'en 1986. Par la suite, elles sont af¬faiblies par des diverses arrestations, notamment celle de Giovanni Senzani, nouveau leader du groupe. Les Brigades rouges se font peu à peu discrètes.