Alcuinvers 730-804Traduisant un sentiment très répandu, nombreux sont les historiens
Publié le 23/05/2020
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Alcuin
vers 730-804
Traduisant un sentiment très répandu, nombreux sont les historiens qui, s'essayant à
caractériser le rôle joué par Alcuin auprès de Charlemagne, ont vu en lui, outre un
“ conseiller très écouté ”, un “ directeur de conscience ” et un “ maître à penser ”, un
“ homme d'État ” en général et, plus hardiment, un “ ministre des Cultes ”, un “ ministre
intellectuel ”, voire un “ ministre des Affaires culturelles ”.
Sans insister sur les illusions que ce vocabulaire moderne appliqué aux institutions
carolingiennes n'a pas manqué d'entraîner, on peut tenter, derrière les mots, d'atteindre les
réalités.
Mieux qu'une biographie ancienne trop hagiographique, l' œ uvre écrite d'Alcuin, et
surtout sa correspondance, le recueil des capitulaires de Charlemagne et les renseignements
épars dans l'historiographie du temps justifient, à tout le moins, une tentative pour
déterminer selon qu'elle acception et dans quelles limites Alcuin mérite d'être considéré
comme un homme d'État.
Les années d'apprentissage demeurent obscures.
On ignore même à peu près tout des
quelque cinquante ans qui précèdent ses premiers contacts avec Charlemagne.
On ne connaît
pas non plus la date et le lieu de naissance d'Alcuin, né probablement en Northumbrie
quelques années avant la mort du vénérable Bède (mort 735), dans une famille de
l'aristocratie anglo-saxonne, légitimement fière de compter saint Willibrord au nombre de ses
ancêtres.
Comme bien des enfants de son rang, Alcuin fut confié très jeune aux soins de
l'Église, c'est-à-dire, en l'espèce, à l'archevêque d'York, Egbert (732-766), frère du roi de
Northumbrie Eadbert.
L'école capitulaire était alors dirigée par Elbert, un maître aimé, dont
Alcuin a esquissé avec reconnaissance le portrait dans un poème consacré aux hommes
illustres de la métropole d'York.
Il y décrit aussi les richesses de la bibliothèque où se sont
affinées ses conceptions littéraires, élargies ses connaissances théologiques et formées ses
idées politiques.
Nul doute que les auteurs qu'il énumère ne représentent, avec saint
Augustin, Isidore de Séville et Bède en particulier, les sources vives où il a puisé la science qui
fit sa renommée.
Au cours de ces longues années studieuses, partagées entre l'étude, la
lecture et l'enseignement, s'est peu à peu constituée sa philosophie du monde.
Alcuin entreprit un premier voyage en Italie avec Elbert avant que celui-ci succède à Egbert
au siège d'York (766-780).
Alcuin fut ordonné diacre en 766 et cet ordre mineur est le seul
qu'il ait jamais reçu, pour des raisons qui n'ont pas été éclaircies.
Pendant un second voyage
sur le continent, en Rhénanie, vers 778, il entrevit pour la première fois Charlemagne, mais il
ne semble pas qu'il lui ait été présenté.
Devenu un professeur illustre — il avait remplacé
Elbert en 778 — riche en disciples, Alcuin fut chargé par Eanbald, successeur d'Elbert au siège
d'York, de lui rapporter de Rome le pallium. Sur le chemin du retour, à Parme, en mars de
l'année 781, eut lieu l'entrevue célèbre au cours de laquelle Charlemagne, séduit par le
charme, la piété et l'ampleur des connaissances d'Alcuin, et souhaitant se l'attacher, l'invita au
Palais.
Alcuin hésita longtemps : rentré en Northumbrie, il ne devait gagner la cour qu'à la fin
de 781 ou au début de l'année suivante.
Charlemagne séjournait à Quierzy-sur-Oise, entre.
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