Alcuin: Le père de l'école
Publié le 18/05/2020
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ALCUIN (York, v. 735-Tours, 804). Religieux et savant anglo-saxon, il joua un rôle important dans la renaissance carolingienne. Collaborateur de Charlemagne à partir de 782, il enseigna à l’école du palais d’Aix-la-Chapelle et exerça un magistère intellectuel sur l’Empire, encourageant la reprise de l’enseignement des arts libéraux et la multiplication des ateliers de copie.
Savant anglo-saxon. Il étudia à l'école abbatiale d'York, où il accéda à la maîtrise en 766. Chargé par l'archevêque d'York d'une mission de confiance auprès du pape, il fut présenté à Charlemagne à Pavie, en mars 781, et dès l'année suivante commença d'enseigner la grammaire et les arts libéraux à la cour. Comptant parmi ses élèves de grands prélats, des conseillers et des parents du souverain, les fils de l'empereur et parfois Charlemagne lui-même, il fut l'un des principaux artisans de la renaissance carolingienne ; il joua aussi un grand rôle religieux en intervenant dans la réforme liturgique et en luttant contre l'hérésie adoptianiste. Membre de l'Académie palatine, où il portait le surnom d'Horace, il entretint des relations épistolaires avec l'empereur. Il se retira vers 796 à Saint-Martin de Tours : il y réunit une importante bibliothèque et fit de son école la première de l'Occident.«
1 / 2 Alcuin
Le père de l'école
Alcuin, de son vrai nom Albinus Alch
win, fut le conseiller culturel de Charle
magne.
Ce moine, d'origine angle
saxonne,
né à York entre 730 et 735,
était parent d'un des grands missionnai
res
de son temps, Willibrord, et avait
reçu une solide formation classique.
Il était directeur de l'église abbatiale
d'York quand l'empereur l'appela au
près
de lui, à Aix-la-Chapelle, en 782.
Promoteur de la renaissance carolin
gienne avec le Lombard Paul Diacre,
Alcuin inspira surtout la réforme scolai
re de Charlemagne.
Celle-ci institua une
hiérarchie d'écoles à trois niveaux.
Au
bas de l'échelle, au niveau des paroisses,
Alcuin créa
ce que nous appellerions
aujourd'hui des écoles du premier degré,
prescrivant aux curés d'enseigner aux
enfants
le comput et la grammaire
(c'est-à-dire à lire, écrire et compter).
Malheureusement, ces écoles restèrent
rares et
ne survécurent pas au x• siècle.
Au-dessus de ces écoles paroissiales -
trop ambitieuses -, Alcuin mit en place
un réseau d'écoles épiscopales (en ville,
dirigées par un chanoine) et monasti
ques (dans les campagnes, dans
le cadre
des abbayes, et dirigées par un abbé),
qui devaient, elles, survivre largement à
la dynastie carolingienne et connaître un
essor considérable,
ne cessant d'être des
foyers de culture pendant tout le Moyen
Age.
Alcuin les avait bien équipées avec
un
scriptorium, c'est-à-dire un atelier où
l'on copiait les textes en minuscules
carolines, et une bibliothèque où, à côté
des bibles et des ouvrages patristiques,
on trouvait
les auteurs profanes anti-
Vers 732-804
ques (Cicéron, Suétone, Tite-Live, Virgile ...
); ces écoles pouvaient grouper une
centaine d'adolescents répartis en clas
ses (on disait alors en
chœurs) sous la
direction d'un écolâtre.
Alcuin lui-même
s'occupa personnellement d'un de ces
foyers .culturels, celui de l'abbaye de
Saint-Martin de Tours, où Charlemagne
le nomma abbé.
Au-dessus, au niveau
supeneur, l'école palatine d'Aix-la
Chapelle était une pépinière de savants
et
de futurs chefs.
Alcuin ne fut pas seulement le conseiller
du souverain.
Ce théologien et exégète
fut aussi un historien qui nous a laissé
des poèmes à la gloire de l'empereur,
d'un style, à vrai dire, assez médiocre.
Plus intéressante est sa correspondance
avec Charlemagne, qui nous est heureu
sement parvenue.
Mais son mérite reste
incontestablement d'avoir préservé et
transmis à la postérité l'héritage intellec
tuel
de l'Antiquité et, notamment, le programme des sept arts libéraux: tri vium = grammaire, rhétorique et dialec
tique, quadrivium = arithmétique, géo
métrie, astronomie et musique, qu'il
nommait les
«Sept Colonnes du temple de Salomon».
Alcuin demeura sur le continent jusqu'à sa mort, survenue en
804.
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