Albert MARQUET:NOTRE-DAME SOUS LA NEIGE.

« Albert MARQUET NOTRE-DAME SOUS LA NEIGE Marquet voyait Paris de haut.

Depuis son appartement du quai Saint­ Michel, il reproduit sans cesse la même vue de Notre-Dame.

Comme le note Germain Bazin, «il est l'homme d'un seul tableau».

«C'est une ritournelle, p oursu it Germ ain Ba zin en évoqua nt l' art de Marque t, mais une ritournelle dont on se se lasse , · amais.

Un tableau n'est-il pas inépuisab e? A-t-on l ·amais fini de nuancer les gris, de silhouetter es brouillards?» .

Mar quet ne voulai t a ucu n obs t ac le entr e lui et son m otif .

Il cherch a it au tan t à capt er les vo lume s que l 'atmosph ère impalpabl e.

«Entre Marquet et Paris, person­ ne n'avait à s'interposer» , dira son épo u se.

L'ŒUVRE Do ns l es tabl eaux de Marqu et, les homm es sont en g énéra l rédu its à la ta ille de fou rmis, un p e u co mm e do ns la cé lè b re toile de M one t Bou leva rd des Capuci nes, pe inte depu is l'ate ­ l ier de Nad or.

Seul co mpt e à ses ye ux l'envi - Après la neige, la pluie.

Marquet a représenté ici le même motif en reculant simplement son chevalet de quelques mètres.

Albert MARQUET 1875-1947 .Notre-Dame sous la neige • Huile sur toile 165 cm x 81 cm • Signé en bas, à droite, «Marquet» • Peint vers 1913 • Localisation: musée d'Art moderne de la Ville de Paris ro nne m en t: ic i, la Se ine et Notre-Dam e.

«La construction , éc rit Marce l Sa nd oz, se ramène toujours à un schéma simple, net et clair: le jeu des horizontales, verticales et obliques y est toujours dans le même registre.

Il y a une architecture préalable à l'espace, une sorte de catégorie spontanée qui s'imposerait à l ' artiste.

» Ce lle-ci est perç ue à travers un voi le subti l q ui brouill e le s dé tails d es édifices, tou t en réaffirm a nt leurs vo lu m es.

Dons une éton­ nante série de table aux simi laires br ossés du mêm e endro it, Ma tisse s'a mu ser a lui au ssi à ce je u géomé triqu e, ré dui sant No tre-D am e à de simp les vo lu me s.

L'HOMME M arq ue t aff ic ha it une p ai sib le i g no ra nce sur t o utes les théo ries a rti stiqu es.

Il affirm ait n 'avoir rie n à dire sur ce sujet.

«Ponctuel et tranquille, on le prendrait pour un receveur des contributions en retraite», note Ger main Baz in .

En fa it, cet te attitud e ca cha it so ns dou te une g ron de t imidi té et au ssi, po ur ce t h om m e q ui co nnut les ho rreurs de deux g ue r­ r e s mondi ales, une certaine a mertume à l'égard du ge nre hum ain.

LA COTE Il y a beaucoup d'œuvres de Marquet en circulation.

Quai des Grands Augustins, effet de pluie et de neige, datant de 1905, s'est vendu 1,3 million de francs français (236000 dollars) en 1993.

Une œuvre plus tardive (1946) représentant le Pont-Neuf a atteint 450000 FF (80000 dollars) en 1991.. »