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Albert Cohen, Belle du Seigneur, chapitre XXXV Le début de la séduction d’Ariane par Solal

Publié le 28/05/2022

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« Albert Cohen, Belle du Seigneur, chapitre XXXV Le début de la séduction d’Ariane par Solal Présentation du texte et lecture de l’extrait Contexte historique et littéraire Belle du Seigneur est un roman publié en 1968, qui assure la consécration littéraire de son auteur, Albert Cohen.

Il est encensé par les critiques, recevant le Grand prix de l’Académie française, et il est acclamé par le public, le livre se vendant particulièrement bien pour une œuvre aussi longue et exigeante. Pour le contexte historique, il semble peu opérant : on pourrait être tenté d’interpréter cette date de mai 1968.

Libération des mœurs, désacralisation et épanouissement des rapports amoureux, négation des hiérarchies sociales et dénonciation du capitalisme, ces différents sujets pourraient sembler communs à l’œuvre comme au temps de sa composition.

Il faut rester prudent : quand Albert Cohen écrit Belle du Seigneur, il a 73 ans, habite Genève, et connaît des difficultés psychologiques graves, notamment névrotiques.

Il ne faut donc pas immédiatement et par réflexe l’associer au mouvement de 1968, grandement porté par l’enthousiasme de la jeunesse. Pour le contexte littéraire, il faut remonter au 19e pour bien comprendre les différentes dynamiques du roman : dans la première moitié du 19e, Balzac invente, avec La Comédie humaine, ensemble de plus de 90 livres, le système de passage de personnages d’un roman à l’autre, pour donner à voir le panorama d’une société entière et son évolution, sur les plans psychologiques et sociaux.

Ce principe d’une œuvre conçue comme une grande fresque romanesque sera repris, sur un mode réduit (20 romans) par Zola, avec les Rougon-Macquart, mais également par Proust avec les sept tomes d’ À La Recherche du temps perdu, publiés entre 1913 et 1927.

Dans cette œuvre majeure du 20e siècle, les livres marquent autant le monde littéraire par la virtuosité de l’écriture, les variations et la liberté de composition des phrases, que par les explorations psychologiques plurielles que permet le roman, Proust déployant le concept défini plus tard par le critique littéraire Bakhtine de polyphonie narrative, la présence dans le roman de plusieurs points de vue. »

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