ALBERT CAMUS: L'ETRANGER (Résumé & Analyse)
Publié le 15/05/2020
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L'Etranger
Albert Camus
PREMIERE PARTIE CHAPITRE I C'est jeudi.
Aujourd'hui, maman est morte dans son asile à Marengo, situé à quatre-vingts kilomètre d'Alger.
Au restaurant de mon ami Céleste, tous avaient de la peine pour moi.
Cependant, dans monesprit, c'est comme si maman n'était pas morte.
Je n'étais pas en deuil.
A deux heures, j'ai pris l'autobus.
Il y avait unechaleur torride.
Mme Meursault, ma mère, vivait assez heureuse à l'asile, car je ne pouvais plus subvenir à nosbesoins.
Le directeur m'a dit : "Je suppose que vous voulez voir votre mère." Il m'a expliqué : "Nous l'avons transportéedans notre petite morgue.
Pour ne pas impressionner les autres.
Chaque fois qu'un pensionnaire meurt, les autres sontnerveux pendant deux ou trois jours." A la morgue, il m'a laissé.
L'enterrement était fixé à dix heures, le lendemainmatin.
Ma mère ne s'était jamais intéressée à la religion et pourtant elle avait demandé d'être enterréereligieusement.
Le concierge m'a proposé de retirer le couvercle de la bière pour que je puisse la voir.
Je ne voulaispas, sans savoir pourquoi.
Le concierge disait "ils", "les autres", en parlant des pensionnaires pourtant guère plus âgéque lui.
J'ai eu envie de fumer.
Pouvais-je le faire devant maman ? Aucune importance.
J'ai offert une cigarette auconcierge et nous avons fumé.
Pour la veillée nocturne, les amis de maman sont venus.
Quand ils sont entrés, laplupart paraissaient gênés.
Il me semblait qu'ils me jugeaient.
Une femme a pleuré longtemps car ma mère était saseule amie.
Elle n'avait plus personne.
Puis le silence fut pénible.
A la longue, j'avais l'impression que ma mère nesignifiait rien aux yeux de ces vieillards.
La nuit a passé.
En repartant, à mon grand étonnement, tous m'ont serré lamain.
J'ai renoncé à voir ma mère comme me le proposait le directeur.
Seul l'un des pensionnaires a eu l'autorisationd'assister à l'enterrement : Thomas Pérez, un vieil ami de maman.
Son visage était blafard, ses lèvres tremblaient.
Unemployé des pompes funèbres m'a demandé si maman était vieille.
Je ne connaissais pas son âge.
On a marchélongtemps.
Je suais à pleines gouttes.
Le goudron noir qui éclatait sous le soleil ; le noir des habits ; le noir de lavoiture ; la fatigue de ma nuit d'insomnie ; la terre couleur de sang ; l'attente : tout était insoutenable.
Ma joie quandl'autobus est rentré à Alger.
J'allais enfin pouvoir dormir… CHAPITRE II Réveil ce samedi.
Je suis allé me baigner.
J'airetrouvé Marie Cardona qui fut dactylo de mon bureau.
J'en avais eu envie à l'époque.
Nous avons nagé ensemble etavons été à deux sur une bouée.
J'ai posé ma tête sur son ventre.
Quand elle a vu mes habits noirs, je lui ai appris quemaman était morte.
Elle a eu un petit recul, mais n'a rien dit.
Je lui ai proposé d'aller au cinéma.
Nous sommes allésvoir Fernandel.
Le film était drôle.
Marie avait sa jambe contre la mienne.
Je lui caressais les seins.
Ensuite, elle estvenue chez moi.
A mon réveil, le lendemain, elle était partie pour aller chez sa tante.
J'ai dormis jusqu'à dix heures.
Jesuis resté couché jusqu'à midi.
Je ne voulais pas déjeuner chez Céleste.
J'ai pris des oeufs sans pain car je ne voulaispas aller en acheter.
Je me suis ennuyé.
J'ai erré dans l'appartement.
J'ai lu un vieux journal.
Puis, je me suis mis aubalcon.
J'ai regardé la rue.
J'ai observé longtemps ces familles en promenade, ces gens rares et pressés, puis le désert.C'était véritablement dimanche.
J'ai fumé deux cigarettes, avalé du chocolat.
J'ai regardé le ciel.
Au soir, j'ai pensé quemaman était maintenant enterrée, que j'allais reprendre mon boulot, et que rien n'avait changé.
CHAPITRE III Lundi.
J'aibeaucoup travaillé au bureau.
A midi, avec Emmanuel, je suis allé manger chez Céleste.
Le soir, j'ai été heureux derentré, en marchant le long des quais.
En arrivant, j'ai vu Salamano, mon voisin de palier.
Il est avec son épagneuldepuis huit ans.
Le vieux Salamano, comme son chien, est couvert de croûtes et a le poil rare.
Salamano ne cesse del'insulter, de le battre.
J'ai aussi vu Raymond Sintès, mon deuxième voisin de palier, aux larges épaules, au nez boxeur.Il se dit magasinier, mais passe son temps avec des femmes.
Il m'a invité à venir mangé chez lui.
Dans son uniquechambre, il m'a raconté qu'il avait eu une bagarre avec le frère de sa maîtresse, un Arabe.
Cette femme dépensait sanscompter l'argent de Raymond.
Alors, Raymond l'a tapée, l'a battue jusqu'au sang, avant de la quitter.
Il voulait quej'écrive pour lui une lettre pour qu'elle revienne.
Ainsi, il coucherait avec elle et "juste au moment de finir", il luicracherait à la figure et la mettrait dehors.
J'ai écrit cette lettre pour contenter Raymond.
J'étais devenu son copain.CHAPITRE IV J'ai travaillé toute la semaine.
Hier, samedi, je suis allé avec Marie sur une plage resserrée entre lesrochers.
Je l'ai embrassée.
Je l'ai tenue contre moi.
Puis, nous sommes allés chez moi, sur mon lit.
Marie est restée cematin.
Nous avons entendu une dispute chez Raymond.
Il frappait une femme.
Un autre locataire a appelé un agent.
Cedernier a dit à la femme de partir.
Quant à Raymond, il allait être convoqué au commissariat.
Plus tard, le chien deSalamano a disparu.
Salamano est venu chez moi.
Il pleurait.
C'est alors que j'ai pensé à maman.
CHAPITRE V
Raymond m'a sonné au bureau pour me proposer de passer la journée de dimanche chez un de ses amis dans uncabanon, près d'Alger.
Marie pouvait venir aussi.
Mon patron m'a proposé de partir bientôt pour Paris, dans un bureauqu'il désirait implanter.
Je lui ai dit qu'on ne changeait jamais de vie, que toutes se valaient.
Ma vie ici ne medéplaisait pas.
Je ne voyais pas de raison de changer ma vie.
Il m'a dit, mécontent, que je n'avais jamais d'ambition.
Le.
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