Albanie
Publié le 16/05/2020
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«
1 / 2 13 janvier 1965 Série No 26 Fiche No 310
.
Albanie
1.
Ce petit pays au relief tourmenté (de sauvages montagnes dépassant 2000 m.
dans
le Nord et le Centre couvrent les deux tiers du territoire), enfermé par les traités dans
des limites parcimonieuses, peuplé de 1
900 000 habitants qui vivent pauvrement sur
leurs 29 000 km 1 , entouré de frontières hostiles; est aujourd'hui un des pays les plus
Isolés du monde.
2.
L'histoire de l'Albanie est celle de la résistance de son peuple aux invasions, emprises, empiéte
ments et convoitises de ses voisins.
L'invasion turque l'a profondément marquée: les deux tiers de ses habitants sont Islamisés.
Livré à son propre destin pendant de très courtes périodes (telle celle où le célèbre héros national, Scanderberg, a pu secouer le joug des Turcs au XV• siècle), ce pays n'a accédé à l'Indépendance réelle que le 28 novembre 1912; encore la perd-il une première fois pendant la guerre 1914-1918, et une seconde fois après l'invasion italienne du 7 avril 1939.
3.
Ces vicissitudes ont laissé chez les Albanais un très vif souci de leur sécurité et
une grande méfiance à l'égard de leurs voisins grecs et yougoslaves (pourtant Yougo
slaves et Albanais ont lutté ensemble dans la résistance pendant la dernière guerre).
Leurs frontières ne les satisfont guère qui laissent des centaines de milliers d'Albanais
hors de leur pays.
Les Albanais émigrent d'ailleurs volontiers: un nombre égal à celui
de la population tout entière vit à l'étranger, dont 800 000 en Yougoslavie, dit-on à Tirana.
4.
L'Albanie dispose de ressources très médiocres.
Les principales, l'agriculture et
l'élevage, nourrissent maigrement un peuple habitué aux privations.
Depuis la guerre, un effort Intense d'industrialisation a permis d'exploiter pétrole, lignite, fer, cuivre,
chrome et nickel et ressources hydro-électriques.
Mais cet effort, dans un pays ravagé
par la guerre, et auparavant abandonné
à la féodalité des beys (le roi Zog était un de
ces chefs tribaux), partait de zéro.
5.
Les résistants communistes que dirigeait Enver Hodja, chef réel du pays aujour
d'hui, firent de l'Albanie une démocratie populaire.
Leur «Front démocratique., obtint tous les sièges à l'Assemblée constituante qui proclama la République, le 11 janvier 1946.
Le parti communiste albanais (appelé officiellement Parti du travail)
s'est toujours distingué par la rigueur de ses conceptions, son austérité et son intran
sigeance dogmatique.
Il a connu des épurations sévères et sanglantes et s'est montré,
après l'expulsion de la Yougoslavie du Kominform, particulièrement acharné à déno!'l cer et à combattre le déviationnisme titiste.
6.
Les dirigeants albanais comptaient sur l'appui de l'URSS pour relever leur pays.
Toute aide soviétique leur fut retirée après la brouille en 1961 avec le grand allié qu'ils
accusent de trahison (rejetant surtout la faute sur M.
Khrouchtchev).
Ce n'est que par
une austérité sans défaillance qu'ils ont pu surmonter cette crise et qu'aujourd'hui ils commencent à voir poindre des jours meilleurs.
7.
L'aide chinoise s'est substituée, mais dans une mesure moins grande et avec
moins d'efficacité, à l'aide russe.
Isolée du monde communiste, presque sans relations
avec l'Occident (seules la France et l'Italie entretiennent des ambassades à Tirana),
l'Albanie semble pourtant n'avoir d'autre but que de préserver son indépendance
perpétuellement menacée.
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