Databac

Alaric II

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Alaric II Ce document contient 1109 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Histoire-géographie.

« Alaric II Le début du Ve siècle avait connu les ravages d'Alaric Ier.

Un siècle plus tard, l'un de ses successeurs, porteur du mêmenom, se heurta à la jeune monarchie conquérante de Clovis et son échec à Vouillé marque la fin de l'occupationwisigothique en Gaule. Petit-fils et fils de rois (Théodoric Ier, 418-451 et Euric 466-484), Alaric (484-507) était en Occident maître d'un vasteterritoire qui allait des Colonnes d'Hercule à la Loire, et s'étendait à l'est jusqu'à la Provence.

Toulouse en était la capitale. Moins habile politique et moins bon tacticien que son père, Alaric allait se heurter à la forte personnalité et aux vuesambitieuses de Clovis.

Lorsque celui-ci eut défait le Romain Syagrius, qui, au-delà de la disparition de l'Empire en Occident,maintenait encore une présence romaine au nord de la Loire (bataille de Soissons 486), Alaric n'osa pas refuser auvainqueur le Romain qui avait cherché asile dans ses États. Le roi ostrogoth Théodoric le Grand, beau-père d'Alaric, mesurait parfaitement la faiblesse de ses voisins.

Non seulementles Wisigoths, "engourdis par la paix", ainsi que le disait Cassiodore (Var., III, I), ne pouvaient opposer une résistancesolide aux Francs, mais, à l'intérieur du royaume, la vieille population gallo ou hispano-romaine n'offrait aucun appui au roi.Aux différences ethniques et à l'inégalité de situation entre envahisseurs et occupés, s'ajoutait l'opposition religieuseentre les Wisigoths ariens et les "Romains" catholiques. Euric, puis Alaric II s'étaient montrés sévères pour le clergé catholique, exilant les plus illustres évêques, se refusant àlaisser pourvoir les sièges vacants.

Peut-être d'ailleurs la persécution s'expliquait-telle par des motifs politiques plus quepar une conviction religieuse.

L'Église apparaissait, non sans raison, comme le rempart de la Romania.

L'épreuve fut entout cas moins rude et moins sanglante que dans l'Afrique vandale.

Vers la fin de son règne, Alaric, mesurant les dangersde la rupture, rappela quelques-uns des exilés et autorisa en septembre 506 la tenue d'un concile à Agde, au cours duqueltrente-quatre prélats ou leurs délégués prirent d'importantes mesures disciplinaires pour organiser la jeune Église dansl'État wisigoth. Mais, quelques mois plus tard, Clovis attaquait les Wisigoths.

A l'ambition politique se mêlait un esprit de croisade durécent baptisé contre le roi arien.

Peut-être le lointain empereur Anastase avait-il appuyé un projet qui tendait à affaiblir lapuissance des Goths.

Toujours est-il que les Burgondes de Gondebaud soutinrent les Francs, envahissant l'Auvergne et leLimousin.

Clovis rencontra son adversaire à Vouillé, à quelques kilomètres au nord-ouest de Poitiers.

Alaric y fut tué, sonarmée mise en fuite (507).

Peu après, Toulouse tombait.

L'enjeu de la campagne était grave.

La défaite d'Alaric entraînaitla fin de la domination wisigothique en Aquitaine, son rejet au-delà des Pyrénées, à la seule réserve de sa persistance enSeptimanie. Le rêve d'une vaste domination gothique s'étendant sur les péninsules italique et ibérique et sur la Gaule méridionaledisparaissait, tandis que se précisait l'unification de la Gaule sous la maîtrise mérovingienne.

Elle sera réalisée quelquesannées plus tard lorsque les Francs se rendront maîtres du royaume burgonde. Si le règne d'Alaric se solda politiquement par un échec, il fut marqué par un travail juridique important, qui, bien qu'il n'aitpas été l'œuvre personnelle du roi, devait assurer à son nom un éclat durable.

Comme son voisin Gondebaud quelquesannées plus tard, Alaric voulut donner une loi aux populations "romaines" de ses États.

Ce fut la "loi romaine desWisigoths", plus connue sous le nom de Bréviaire d'Alaric (506). Un important travail législatif avait déjà été mené chez les Wisigoths dans les dernières années du Ve siècle.

Euric avaitfait compiler un "code" et l'on se demande aujourd'hui si l'édit traditionnellement attribué à Théodoric le Grand, roi desOstrogoths d'Italie, ne devrait pas être tenu pour l'œuvre de Théodoric II (453-466), frère et prédécesseur d'Euric.

Mêmesi cette attribution reste douteuse, il paraît certain que dès avant Euric un travail législatif ait été prescrit par lessouverains wisigoths. C'est en s'inspirant de ces exemples et pour faire un code plus complet que ne l'était celui d'Euric qu'Alaric chargea unecommission composée "d'évêques et de nobles" et présidée par le comte Goiaricus de reprendre dans les textes de droitromain en usage en Gaule (c'est-à-dire avant tout dans le Code théodosien et les Sentences de Paul ) ce qui était utilisépar la population romaine de l'État wisigoth, et au besoin de corriger les textes pour les rendre plus clairs et plus justes.Le travail de la commission fut authentifié par le référendaire royal Anianus à Aire-sur-l'Adour et promulgué par Alaric danssa résidence toulousaine. Simple "compilation" comme les autres œuvres législatives de cette époque (y compris les célèbres Compilations deJustinien, postérieures au Bréviaire de quelques décades), la loi romaine des Wisigoths est faite d'emprunts massifs auCode théodosien, aux Sentences de Paul, à un Epitomé de Gaius auxquels s'ajoutent quelques autres textes.

Lesrédacteurs du Bréviaire ont adjoint aux textes du Code théodosien et des Sentences de Paul des "Interprétations", qu'ilsont vraisemblablement trouvées dans des commentaires juridiques qui circulaient en Gaule à la fin du Ve siècle.

Négligeanttout ce qui, dans le Code théodosien, concernait l'organisation administrative de l'Empire romain, le Bréviaire, par lesœuvres juridiques qu'il reproduit, traite des sources du droit, de l'administration et des finances, du droit pénal et desprincipales matières du droit privé. Les imperfections du Bréviaire sont évidentes.

Elles témoignent de la médiocrité des juristes de la Gaule au début du VIesiècle.

Néanmoins, très supérieur par son ampleur aux compilations analogues qui l'avaient précédé, le Bréviaire d'Alaricdevait connaître en Gaule un succès dont témoignent les multiples manuscrits qui nous en sont parvenus.

Au cours duVIIIe siècle, plusieurs abrégés (Epitome du Bréviaire) en furent faits, qui attestent également le prestige de l'œuvred'Alaric.

C'est par son intermédiaire presque exclusivement que le droit romain a été connu en Gaule, en Espagne et dansles pays germaniques jusqu'à ce que, vers le milieu du XIe siècle, on retrouve en Italie la compilation justinienne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles