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Alain, Propos sur les pouvoirs

Publié le 20/11/2023

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« Alain , Propos sur les pouvoirs [Thème] Cet extrait des Propos sur les pouvoirs traite des notions de résistance et d'obéissance.

La résistance est une manifestation de la liberté et l'obéissance garantit l'ordre. [Problématique] On pense généralement que la résistance et l'obéissance sont deux notions contraires, car il semble qu'obéir aux lois, à un chef - c'est renoncer à sa liberté.

Dans ce texte, Alain nuance toutefois cette idée.

Il apporte une réponse au problème philosophique suivant: La liberté et l'ordre sont-ils, comme on pourrait le penser au premier abord, en opposition? A l'inverse, l'ordre, s'il garantit la liberté, n'est-il pas pleinement légitime ? [Thèse] Alain explique que la liberté et l'ordre sont corrélatifs.

Un citoyen doit obéir pour que l'ordre soit maintenu et, ainsi, pour que sa liberté soit pleinement assurée.

Cela ne lui interdit toutefois pas de critiquer l'Etat: il doit se plier à l'ordre pour être libre, tout en gardant la possibilité de résister, c'est-à-dire de dénoncer les lois si elles sont injustes. [Enjeu] L'enjeu de cet extrait est politique.

Il s'agit, d'une part, de légitimer l'ordre, et d'autre part, de légitimer la résistance. [Annonce du plan] Dans la première partie du texte (1.1 -1.

6), Alain explique que l'ordre n'est légitime que s'il assure la liberté. C'est dans ce seul but qu'il s'agit d'obéir.

Cependant, dans la deuxième partie du texte (1.7 - fin), Alain précise que si le citoyen ne doit pas désobéir, cela ne doit pas l'empêcher de résister, c'est-à-dire d'opposer à l'Etat des critiques. [Introduction partielle] Alain explique d'abord que pour être libre, le citoyen doit obéir, car l'obéissance garantit l'ordre, sans quoi aucune forme de liberté ne serait possible (1.1 à 1.6). En expliquant que la résistance et l'obéissance sont les deux « vertus» (1.1) du citoyen, Alain montre comment un bon citoyen doit agir en société.

De prime abord, on pour penser que tout bon citoyen doit obéir aux lois et aux décisions du souverain sans y opposer de résistance.

On pourrait alors croire qu'obéir, c'est se soumettre à ces lois et à ces décision, et totalement renoncer à sa liberté.

Etre libre, au contraire, ce serait faire ce que l'on veut, sans contrainte, et donc « résister », c'est-à-dire refuser d'appliquer les lois et décisions du souverain.

Pourtant, Alain explique ici le contraire, et ne sépare pas l'obéissance de la résistance, l'ordre de la liberté.

Dès lors, l'ordre assure-t-il la liberté ? C'est cette idée que soutient Alain.

Il critique en effet l'idée d'une liberté naturelle et illimitée, exclusivement fondée sur un « jeu de forces» (1.3).

Une telle conception de la liberté consisterait à penser qu'être libre, c'est faire tout ce que ma force me permet de faire.

Alain montre que cette forme de liberté conduit à la « guerre privée à toute minute » (1.3).

Cela signifie que si l'on s'autorise à faire tout ce que notre force nous permet de faire, alors il n'existe aucune limite à ce que je peux faire à autrui et à ce qu'il peut me faire en retour.

Si ma force me le permet, alors je peux voler à autrui ce qui lui appartient et je peux faire de lui mon esclave.

Inversement, autrui peut faire usage de la force pour me voler mes biens et faire de moi son esclave.

La conséquence d'une telle définition de la liberté conduit à un paradoxe : une conception de la liberté fondée uniquement sur la force et sur la loi du plus fort détruit la possibilité même d'être libre.

Elle « n'enferme aucune liberté », car elle ne rend possible aucune forme de possession ou d'action. On comprend alors mieux pourquoi Alain écrit que l'ordre et la liberté sont «corrélatifs » (1.5) : seul l'ordre nous permet d'être libre, de jouir de ce que l'on possède, d'agir sans crainte, car l'ordre écarte le danger et prescrit à chacun ce qu'il a le droit de faire et ce qu'il n'a pas le droit de faire.

Il faut cependant insister sur le fait que l'ordre n'est légitime que s'il assure la liberté. C'est ce que Alain nous invite à comprendre en écrivant que « l'ordre ne vaut rien sans la liberté ».

Valoir quelque chose, c'est avoir de la valeur..... »

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