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Alain-Fournier - Le grand Meaulnes: La jeune fille (commentaire)

Publié le 07/09/2020

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ALAIN-FOURNIER (pseud. d’Henri Alban Fournier). Romancier français. Né le 30 octobre 1886 à La Chapelle d’Angillon (Cher), porté « disparu à l’ennemi » le 22 septembre 1914 aux Éparges, près de Verdun. Toute la vie de ce descendant d’instituteurs et de paysans ramène à ses premières années dans la campagne berrichone, à une enfance un peu triste, mais visitée par le merveilleux, par des rêves de paradis perdu au secret de la vie intérieure, qu’Alain-Fournier ne vivra plus que pour ressusciter, faisant de tous les petits événements de son existence une suite de signes, une liturgie qui ne pourra trouver son épanouissement que dans la création littéraire. En 1903, élevé à Paris au lycée Lakanal, il rencontre Jacques Rivière qui prépare comme lui le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Toute la vie d’Alain-Fournier, pendant douze ans, ne sera plus que cette amitié incomparable, qu’on peut suivre dans leur Correspondance, et d’autant plus féconde qu’il existait entre ces deux adolescents de fortes différences de tempérament. Fournier n’a pas le goût des idées, l’intelligence critique, la frénésie livresque de son ami. Il dédaigne l’analyse dont il craint peut-être qu’elle ne vienne troubler les musiques rares et intimes qu’il porte en lui et qu’il commence à entendre. Un jour, un de leurs professeurs leur ayant lu une page d’Henri de Régnier, Alain-Fournier et son ami se trouvent acquis au symbolisme. Alain-Fournier, resté assez indifférent à Barrés dont s’enthousiasme Rivière, assouvit son goût du mystère chez Jammes, Maeterlinck et surtout Jules Laforgue, qui influenceront les poèmes réunis plus tard dans Miracles. La révélation de Claudel, en 1906, apporte à Alain-Fournier l’enrichissement, surtout émotif, d’un art de la totalité, à la fois parole et pensée, un monde extérieur et monde intérieur. Mais, un an plus tôt, sa vie avait été bouleversée, transformée par une banale aventure, qu’on ne peut même pas appeler un incident : une jeune fille aperçue sur le Cours-la-Reine, avec laquelle il n’eut jamais qu’une brève conversation insignifiante, qu’il ne revit jamais plus et dont il n’eut, de temps en temps, que quelques nouvelles, mais dont il fit la figure, soudain vivante, de son rêve. Entre-temps, il avait échoué au concours d’entrée a Normale Supérieure. Il fit son service militaire, entra comme secrétaire de Claude Casimir-Périer, commença de placer quelques articles dans les journaux et des contes dans les revues. L’influence de Gide combattait en lui celle de Claudel; celle-ci le pousse au catholicisme, dont la voie d’ascétisme et d’anéantissement effraie cependant Fournier, qui commençait alors à mettre au jour ses secrets intérieurs : « Je veux, écrivait-il, je veux montrer mon visage ! Je veux atteindre, au milieu de la vie même, ce qui est le plus merveilleux de moi-même. » Pendant l’eté de 1909 cependant, au cours d’un voyage à Lourdes, il paraît saisi par l’angoisse religieuse. Mais la guerre allait survenir, et Alain-Fournier tomber dès les premiers combats. En 1913, cependant, La Nouvelle Revue Française avait publié Le Grand Meaulnes, l’une des œuvres les plus délicates de cette génération de 1910 qui avait respiré les derniers effluves du symbolisme; dans le mariage du réalisme et de la féerie, s’exprimait le besoin d’« idéal », de « spirituel » des jeunes gens de l’époque; c’était le type du « roman poétique », cherchant moins à bâtir une intrigue et des personnages qu’à créer un état d’âme; il aura dans l’après-guerre une certaine postérité, chez des écrivains comme Marcel Arland ou Robert Brasillach.

♦ « Vous irez loin, Fournier. Vous vous rappellerez que c'est moi qui vous l'ai dit. » Charles Péguy, 16 septembre 1911.

♦ «Il serait vain de vouloir distinguer le merveilleux spontané, dans son histoire, et celui qu'il y ajouta lui-même par la simple tournure de son imagination. Elle reste, en tout cas, « à peine réelle », tissée des aventures les moins analysables... Il faut savoir aussi combien il était sobre : matériellement d'abord (jamais il ne sembla prendre à la nourriture le moindre plaisir, il ne lui demandait que de l'entretenir en vie); mais surtout au spirituel : j'ai souvent admiré combien légèrement il goûtait à la réalité et c'était une surprise pour moi, à chaque fois, de voir de quelle impondérable mousse s'emplissait seulement la coupe qu'il y plongeait. » Jacques Rivière

+ « Alain-Fournier fait savoir que va naître une certaine poésie, aussi en allée que la poésie anglaise, et passant aussi près du cœur, mais d'un génie tout français, paysanne, c'est-à-dire simple et obscure, forte et délicate, ancienne et fraîche, avec l'efficace d'une chanson. Peut-être le temps vient-il des valeurs paysannes. Il y a Claudel, il y a Jammes, il y a Ramuz. Mais Alain-Fournier, à dix-huit ans, comprenait tout d'avance. Il rejetait violemment les livres et les théories. C'était bien plus beau; il n'était que de passer dans là contrée étrange, et pour cela il suffisait d'aimer chèrement la campagne, les petites vies et leur mélancolie sans limite. » Henri Pourrat.

♦ « Son livre, quelques phrases déchirantes de Miracles, voilà, avec les livres et le souvenir de Rilke, les analyses musicales de Proust et certains vers du grand tzigane Apollinaire, le plus cher trésor de notre temps, la réponse de notre temps aux mystérieux appels de cuivre de Gérard de Nerval, de Baudelaire et de Rimbaud. » Jean Cassou.

♦ « Cet art si sobre, si direct, si évocateur pourtant, mélange subtil de brume et de lumière, c’est le fruit d’un long effort qui résume toute la vie intellectuelle d'Alain-Fournier. » Paul Archambault.

« La jeune fille Augustin Meaulnes s'est égaré dans la campagne; il trouve refuge dans un étrange manoir où se déroule une fête pour des enfants.

Une promenade en bateau est organisée dans le cadre de cette fête ; au cours de cette prome­ nade, Augustin Meaulnes rencontre la jeune châtelaine Yvonne de Galais.

C'est François Seurel, ami et confident de Meaulnes, qui raconte ...

La vieille dame W resta sur la rive, et sans savoir comment, Meaulnes se trouva dans le même yacht que la jeune châtelaine.

Il s'accouda sur le pont, tenant d'une main son chapeau battu par le grand vent, et il put regarder à l'aise la jeune fille, qui s'était assise 5 à l'abri.

Elle aussi le regardait.

Elle répondait à ses compagnes, sou­ riait, puis posait doucement ses yeux bleus sur lui, en tenant sa lèvre un peu mordue.

Un grand silence régnait sur les berges prochaines.

Le bateau filait avec un bruit calme de machine et d'eau.

On eût pu se croire 10 au cœur de l'été.

On allait aborder, semblait-il, dans le beau jardin de quelque maison de campagne.

La jeune fille sy promènerait sous une ombrelle blanche.

Jusqu'au soir on entendrait les tourterelles gémir...

Mais soudain une rafale glacée venait rappeler décembre aux invités de cette étrange fête.

15 On aborda devant un bois de sapins.

Sur le débarcadère, les passagers durent attendre un instant, serrés les uns contre les autres, qu'un des bateliers eût ouvert le cadenas de la barrière ...

Avec quel émoi Meaulnes se rappelait dans la suite cette minute où, sur le bord de l'étang, il avait eu très près du sien le visage désor- (1) -Une vieille dame accompagnant la jeune châtelaine Yvonne de Galais.. »

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