Ailleurs d'Henri Michaux
Publié le 09/12/2021
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Michaux invente dans ce recueil un univers étrange, au coeur de ses préoccupations. Il privilégie les fables et les raisonnements par l'absurde, servis par un langage riche et poéique. Il analyse la religion, le pouvoir et la passion du pouvoir, le sens de l'être qui, tels les Poddemaïs (peuple de Poddema) "vivent dans la pluie, bien obligés, mais ils y tremblent de froid et de désepoir".
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Ailleurs d'Henri Michaux
Recueil de trois ouvrages d' Henri Michaux : Voyage en Grande Garabagne, écrit en 1936, Au pays de la magie, écriten 1941, et Ici, Poddema, écrit en 1946.
ContexteMichaux invente dans ce recueil un univers étrange, au coeur de ses préoccupations.
Il privilégie les fables et lesraisonnements par l'absurde, servis par un langage riche et poéique.
Il analyse la religion, le pouvoir et la passion dupouvoir, le sens de l'être qui, tels les Poddemaïs (peuple de Poddema) "vivent dans la pluie, bien obligés, mais ils ytremblent de froid et de désepoir".
Résumé- Voyage en Grande GarabagneAu cours de son voyage, le narrateur rencontre différents peuples dont il décrit les moeurs et les habitudes de vie.Chez les Hacs, par exemple, la violence est strictement codifiée.
Des combats à mort sont organisés.
On commetdes délits, puis on règle l'amende sans discuter.
La peine de mort est librement choisie comme une délivrance à unevie médiocre.
La récompense suprême est alors d'obtenir l'autorisation "à donner le spectacle numéro 30 quis'appelle la mort reçue dans une cour du Palais".
Même la créativité ne semble pouvoir naître que de la violence : ilexiste ainsi une "Société pour la persécution des artistes".
Vient ensuite une description détaillée de la société desEmanglons : ils pratiquent facilement l'euthanasie, en tuant tous ceux qui éternuent trop obstinément ; ils éliminentégalement les malades et les hommes chastes pour lutter contre le viol et le mysticisme ; leur musique tient du douxsilence ; leur théâtre est celui de la super-distanciation ; leur justice consiste à rendre fou les contrevenants.
Chezles Orbus, on considère l'homme non comme un être, "mais un effort vers l'être".
Le narrateur traversera encore lepays de Langedine, rencontrera l'armée des Halals ou le peuple des Gaurs.- Au pays de la magieTrait d'union entre Voyage en Grande Garabagne et le reste de l'oeuvre de Michaux, le livre ne raconte pas lesmoeurs des hommes, mais invente des images pour pénétrer le secret de toute chose.
Pour cela, il faut d'abordrenverser l'ordre logique des choses : "j'ai vu l'eau qui se retient de couler".
L'invention est sans limite : le pinceau àpaver, le fusil à bâtir, l'épreuve de la confection d'un fagot de serpents...
Mais Michaux invente aussi des mythes :"L'enfant naît avec vingt-deux plis.
Il s'agit de les déplier.
La vie de l'homme alors est complète.
Sous cette forme, ilmeurt.
Il ne lui reste aucun pli à défaire".- Ici, PoddemaPoddema est un Etat parfaitement organisé, où les êtres humains sont cultivés en pots.
Etres éphémères maismultiples, ils constituent une matière vivante mi-animale, mi-végétale..
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