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AGRIPPA D'AUBIGNÉ: sa vie, son oeuvre

Publié le 09/12/2021

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Fils d'un ardent calviniste AGRIPPA D'AUBIGNÉ est né près de Pons, en Saintonge. Il a huit ans lorsque son père lui montrant, à Amboise, les têtes des conjurés protestants exposées après leur supplice, lui fait prêter serment de venger « ces chefs pleins d'honneur». Il étudie le latin, le grec et l'hébreu. Il est d'une telle précocité qu'à neuf ans il traduit le Criton. Après la mort de son père, il va compléter sa formation à Genève, où il a pour maître Théodore de Bèze. En 1568, il se lance dans la guerre civile. Il échappe par miracle au massacre de la Saint-Barthélemy et devient le compagnon d'Henri de Navarre. Grièvement blessé à Casteljaloux (1577), se croyant sur le point de mourir, il a l'idée d'une sorte de testament spirituel : son poème des Tragiques. Il ne pardonne pas à Henri IV son abjuration. Il se retire alors à Maillezais, en Vendée. Sous la régence, il se mêle à l'agitation protestante. Après le coup très dur porté aux protestants par la bataille des Ponts-de-Cé, il se réfugie à Genève (1620). C'est là qu'il meurt en 1630.

« AGRIPPA D'AUBIGNÉ (1552-1630) Fils d'un ardent calviniste AGRIPPA D'AUBIGNÉ est né près de Pons, en Saintonge.

Il a huit ans lorsque son père luimontrant, à Amboise, les têtes des conjurés protestants exposées après leur supplice, lui fait prêter serment devenger « ces chefs pleins d'honneur».

Il étudie le latin, le grec et l'hébreu.

Il est d'une telle précocité qu'à neuf ansil traduit le Criton.

Après la mort de son père, il va compléter sa formation à Genève, où il a pour maître Théodore deBèze.

En 1568, il se lance dans la guerre civile.

Il échappe par miracle au massacre de la Saint-Barthélemy etdevient le compagnon d'Henri de Navarre.

Grièvement blessé à Casteljaloux (1577), se croyant sur le point demourir, il a l'idée d'une sorte de testament spirituel : son poème des Tragiques.

Il ne pardonne pas à Henri IV sonabjuration.

Il se retire alors à Maillezais, en Vendée.

Sous la régence, il se mêle à l'agitation protestante.

Après lecoup très dur porté aux protestants par la bataille des Ponts-de-Cé, il se réfugie à Genève (1620).

C'est là qu'ilmeurt en 1630. PRINCIPALES ŒUVRES Le Printemps du sieur d'Aubigné (publié seulement en 1874).

Ce recueil contient les vers de jeunesse du poète et, en particulier, les sonnets que lui inspira Diane Salviati, la grande passion de ses vingt ans.

Ces sonnets sont aunombre d'une centaine.

D'où leur titre : Hécatombe à Diane (cent offrandes pour Diane). Les Tragiques, donnés au public par le larcin de Prométhée, au désert, par L.

B.

D.

B. (1616).

Ce poème, publié à Maillé (le désert), sans autre signature que ces quatre initiales, celles du surnom donné à d'Aubigné par sescoreligionnaires, « le bouc du désert », compte 9 274 vers divisés en sept livres. I.

Misères (celle de la France depuis 1562).

— II.

Princes (les fils d'Henri II et leurs compagnons de débauche).

—III.

La Chambre dorée (satire de la justice).

— IV Les Feux (les bûchers).

— V.

Les Fers (les massacres deprotestants).— VI.

Vengeances (châtiment terrestre des coupables).

— VII.

Jugement (fin du monde, résurrection,jugement dernier). Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601.

L'ouvrage, qui avait commencé à paraître en 1616, fut condamné en 1620.Les Aventures du baron de Feneste (1617) : satire des courtisans de Louis XIII. La Confession catholique du sieur de Sancy (1660). D'Aubigné imagine un huguenot (Sancy) converti au catholicisme et il expose le cas de la façon la plus ironique. UN VIOLENT Cet écrivain est incapable de modération.

Son amour malheureux pour Diane lui arrache des plaintesvéhémentes.

Dans le domaine religieux, il.

se refuse à toute concession.

Il dit aux tièdes : « Vous êtes compagnonsdu méfait pour vous taire.

» La haine farouche dont il poursuit les ennemis de Dieu s'exprime avec grandeur dans LesTragiques, avec esprit dans Les Aventures de Feneste et La Confession de Sancy. UN VISIONNAIRE Il a été capable d'écrire : « Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise » Mais son imagination esthabituellement portée vers tout ce qui inspire l'horreur ou l'épouvante.

Déroulant le tableau des guerres, il insiste surles épisodes les plus cruels.

Derrière le masque des apparences, il aperçoit le grouillement des vices.

La Bible lui estsi familière, que les images de la vengeance divine, les scènes d'apocalypse, les visions prophétiques lui viennentnaturellement à l'esprit.

Son évocation de la résurrection des morts au dernier jour du monde est proprementhallucinante. UN BAROQUE La décoration baroque est souvent faite d'un amoncellement d'objets ou de statues qui semblent tenirmiraculeusement en équilibre.

Voici ce que donne chez d'Aubigné cette forme du baroque : « L'air n'est plus querayons, tant il est semé d'anges.

» L'extravagance des images est l'une des constantes du style baroque : « Quandvous auriez les vents collés sous vos aisselles », écrit d'Aubigné.

Ou encore : « Il sort un glaive aigu de la bouchedivine.

» Le fait que ces images aient parfois une origine biblique n'atténue en rien leur caractère baroque.

Dans lamesure enfin où d'Aubigné recherche les effets macabres ou sanguinaires, il fait preuve d'un goût baroque.. »

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