AFL-CIO

« 1 / 2 21 octobre 1964 Série N• 15 Fiche N• 170 AFL-CIO 1.

L'American Federation of Labor (AFL) et le Congress of lndustrial Organizations (CIO) ont fusionné le 5 décembre 1955, mettant fin à une division du mouvement syndical américain qui durait depuis vingt ans et créant l'organisation la plus repré­ sentative des intérêts ouvriers aux Etats-Unis.

Avec ses 13 millions de membres, I'AFL-CIO groupe la majorité des syndiqués américains (17 millions), mais une petite minorité des salariés (70 millions).

Parmi les syndicats indépendants de I'AFL-CIO, l'International Brotherhood of Teamsters (camionneurs), qui a été exclu de ses rangs, est le plus nombreux et le plus puissant des Etats-Unis.

2.

L'AFL-CIO n'est en effet qu'une union d'unions.

Sa structure, comparable à celle du Trade Unions Congress britannique, est beaucoup plus lâche que celle des confé­ dérations syndicales européennes.

Elle est formée sur le plan vertical de 131 organi­ sations professionnelles (métallos, ouvriers de l'automobile, etc.) et, sur le plan horizontal de 60 000 unions locales.

3.

Un conseil exécutif de 29 membres dirige I'AFL-CIO.

Il comprend le président (M.

George Meany), assisté d'un trésorier et de 27 vice-présidents (le plus influent est M.

Walter Reuther, président du syndicat des ouvriers de l'automobile).

4.

Les unions affiliées conservent une large liberté d'action, mais elles sont tenues statutairement à n'avoir aucune attache avec " des escrocs, des communistes et des fascistes ».

Une Commission du comportement moral veille à ce que cette règle soit observée.

5.

Une autre commission importante est celle de l'« éducation politique» (Commit­ tee on Political Education = COPE), qui entretient des rapports étroits avec le parti et l'administration démocrates.

C'est par son intermédiaire que I'AFL-CIO a participé à l'élaboration du programme économique et social du président Kennedy et qu'elle apporte un soutien électoral décisif au président Johnson.

Dans une large mesure, il y a identité de vues entre les dirigeants de I'AFL-CIO et du Parti démocrate.

6.

Un désaccord se manifeste cependant au sujet de l'effort que l'Etat américain devrait accomplir pour réaliser le plein emploi.

Très préoccupée par les progrès de l'automation et la persistance d'un chômage important (plus de 5% de la main­ d'œuvre disponible), I'AFL-CIO réclame d'une part l'accroissement des dépenses publiques, dans des travaux assurant l'emploi des chômeurs, et d'autre part la réduction de la semaine de travail de quarante à trente-cinq heures.

Ce dernier point notamment est rejeté par l'administration Johnson.

7.

En dépit du regroupement de 1955, deux tendances existent au sein de I'AFL-CIO, correspondant à chacune des organisations constituantes: une tendance de droite (AFL) et une tendance de gauche (CIO).

La lutte d'influence qui en résulte met parfois en péril l'unité reconstituée.

8.

Le meilleur ciment de I'AFL-CIO est l'anticommunisme, exprimé principalement dans les activités à l'étranger, qui absorbent plus du quart des revenus de l'orga­ nisation. 2 / 2. »