Afghanistan (1989 - 1990)
Publié le 10/09/2020
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Afghanistan 1989-1990
Après la fin de l'occupation par l'Armée rouge en février 1989, la guerre qui a
commencé à la fin des années soixante-dix s'est poursuivie entre le régime
prosoviétique de Mohammed Najibullah et la résistance.
Mais les divisions
ethniques et les conflits de personnes l'ont emporté, dans les deux camps, sur
la dimension idéologique de la guerre.
Du côté de la résistance, le "gouvernement intérimaire d'Afghanistan" (AIG),
formé à Peshawar (Pakistan) en février 1989 sous la direction de Sibghatullah
Mojaddedi, n'était qu'une émanation de l'Alliance sunnite des moujahidinafghans,
essentiellement composée de Pachtounes.
Étroitement contrôlé par les services
secrets de l'armée pakistanaise, ce gouvernement fut incapable d'élargir sa base
ethnique et religieuse.
Les chiites de la résistance, basés à Téhéran et
encouragés par l'Iran à trouver un compromis avec Peshawar, n'obtinrent pas un
partage équitable des sièges.
De même, les grands commandants de l'intérieur
furent exclus de ce gouvernement.
La tentative d'établir une administration dans
les zones libérées, sous l'égide du gouvernement intérimaire, se solda par un
échec.
Parallèlement, un conflit plus politique opposa le Hezb-e-Islami, dirigé par
Gulbuddin Hekmatyar, aux autres forces de la résistance.
Bénéficiaire privilégié
de l'aide américaine jusqu'en août 1989, et de l'aide saoudienne même après
cette date, le Hezb ne cacha plus sa volonté hégémonique, procédant en
Afghanistan à des assassinats de commandants (surtout membres du parti Jamiat,
majoritaire chez les Tajiks) et boycottant les réunions du gouvernement
intérimaire à Peshawar.
En janvier 1990, le gouvernement intérimaire annonça un
plan d'élections générales afin de constituer un nouveau "Grand conseil", plus
représentatif sur le plan ethnique et n'excluant plus les partisans de l'ancien
roi Zaher.
G.
Hekmatyar refusa ce plan.
Pendant ce temps, le régime de Kaboul procéda, au moins à la campagne, à une
perestroïka à l'afghane, confiant le pouvoir local à des notables ou à des
moujahidin plus au moins ralliés.
Le président Mohammed Najibullah tenta aussi
une ouverture ethnique, en rappelant par exemple comme Premier ministre le
chiite Sultan Ali Keshtmand.
Les radicaux de la tendance Khalq du PDPA (Parti
démocratique du peuple afghan), opposés à la faction Parcham de M.
Najibullah,
qui recrutent essentiellement parmi les Pachtounes Ghilzays, se regroupèrent
derrière le ministre de la Défense, le général Shah Nawaz Tanaï.
Une première
tentative de coup d'État échoua en novembre 1989.
Une conjonction des extrêmes, fondée à la fois sur l'identité pachtoune ghilzay
et sur le refus de l'ouverture politique, rapprocha le ministre de la Défense,
S.
N.
Tanaï, et le dirigeant du Hezb, G.
Hekmatyar.
Mais le coup d'État préparé
en commun pour renverser M.
Najibullah échoua le 6 mars 1990, et celui-ci épura
son régime des radicaux du Khalq, nommant comme ministre de la Défense un khalqi
plus modéré, Mohammed Watanjar.
M.
Najibullah sortit provisoirement renforcé de
la crise.
En février 1990, les Américains, conscients qu'une victoire militaire était
désormais impossible, cessèrent de faire du départ de M.
Najibullah un préalable
à tout règlement.
Les Soviétiques n'ayant jamais fait mystère de leur désir de
parvenir à un règlement politique, les positions des pays impliqués dans le
conflit se sont donc considérablement rapprochées, à l'exception des Saoudiens
pour qui Hekmatyar reste le meilleur rempart contre les Iraniens..
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