affranchi, n.
Publié le 07/12/2021
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affranchi, n.m., nom donné dans l'Antiquité grecque ou romaine à un esclave libéré. Les
affranchis, dont le nombre et les droits se modifièrent au fil des siècles, étaient soumis à des
conditions plus difficiles en Grèce qu'à Rome.
En Grèce.
L'esclave pouvait être affranchi : sur décision de son maître, par testament ou vente fictive
à une divinité ; en se rachetant lui-même avec ses propres économies ou de l'argent
prêté ; par décision de l'État, en récompense d'un service rendu à la collectivité (par
exemple dénonciation de complot) ou, en cas de danger, pour être enrôlé comme soldat.
L'affranchi ne devenait pas citoyen. Sans droit politique, assimilé au métèque (étranger
établi dans la cité), il ne pouvait ni posséder de sol ni tester. Il payait à l'État une taxe
annuelle et devait avoir un patron - généralement son ancien maître - qui pouvait le
garder, même libre, à son service à vie. S'il mourait sans enfant, ses biens revenaient à
son patron.
À Rome.
Le maître affranchissait son esclave : per testamentum, par testament ; per vindictam,
c'est-à-dire par simple déclaration en présence de deux magistrats et d'un témoin ; per
censum, en inscrivant l'esclave sur les registres du cens qui dénombraient tous les
citoyens. Les liens unissant l'ancien esclave à son maître demeuraient très étroits.
L'affranchi devenu citoyen prenait le nom de son maître, faisait partie de sa clientèle et
demeurait attaché à son service. Il existait plusieurs catégories d'affranchis qui disposaient
de droits plus ou moins étendus. À la fin de la République, le nombre d'esclaves augmenta,
grossi des Barbares asservis et amenés à Rome lors des guerres de conquête. Afin de
limiter l'influence croissante qu'exerçaient les affranchis, Auguste, puis Tibère
promulguèrent des lois pour restreindre leurs droits et rendre l'affranchissement moins
aisé. Mais, en fait, la puissance des affranchis s'accrut à l'époque impériale. Ils devenaient
souvent médecins, maîtres d'école ou travaillaient dans le commerce et la banque,
branches dédaignées par la noblesse. Certains se consacrèrent à la philosophie et à la
littérature comme Épictète et Phèdre, au Ier siècle de notre ère. Les affranchis impériaux,
comme Pallas et Narcisse sous Claude, possédaient richesse et influence politique. Les
modalités de l'affranchissement furent encore modifiées lorsque l'Empire devint chrétien ;
l'Église poussait à la multiplication de cette pratique. L'empereur Justinien supprima les
diverses catégories d'affranchis : tous devinrent citoyens.
affranchi, n.m., nom donné dans l'Antiquité grecque ou romaine à un esclave libéré. Les
affranchis, dont le nombre et les droits se modifièrent au fil des siècles, étaient soumis à des
conditions plus difficiles en Grèce qu'à Rome.
En Grèce.
L'esclave pouvait être affranchi : sur décision de son maître, par testament ou vente fictive
à une divinité ; en se rachetant lui-même avec ses propres économies ou de l'argent
prêté ; par décision de l'État, en récompense d'un service rendu à la collectivité (par
exemple dénonciation de complot) ou, en cas de danger, pour être enrôlé comme soldat.
L'affranchi ne devenait pas citoyen. Sans droit politique, assimilé au métèque (étranger
établi dans la cité), il ne pouvait ni posséder de sol ni tester. Il payait à l'État une taxe
annuelle et devait avoir un patron - généralement son ancien maître - qui pouvait le
garder, même libre, à son service à vie. S'il mourait sans enfant, ses biens revenaient à
son patron.
À Rome.
Le maître affranchissait son esclave : per testamentum, par testament ; per vindictam,
c'est-à-dire par simple déclaration en présence de deux magistrats et d'un témoin ; per
censum, en inscrivant l'esclave sur les registres du cens qui dénombraient tous les
citoyens. Les liens unissant l'ancien esclave à son maître demeuraient très étroits.
L'affranchi devenu citoyen prenait le nom de son maître, faisait partie de sa clientèle et
demeurait attaché à son service. Il existait plusieurs catégories d'affranchis qui disposaient
de droits plus ou moins étendus. À la fin de la République, le nombre d'esclaves augmenta,
grossi des Barbares asservis et amenés à Rome lors des guerres de conquête. Afin de
limiter l'influence croissante qu'exerçaient les affranchis, Auguste, puis Tibère
promulguèrent des lois pour restreindre leurs droits et rendre l'affranchissement moins
aisé. Mais, en fait, la puissance des affranchis s'accrut à l'époque impériale. Ils devenaient
souvent médecins, maîtres d'école ou travaillaient dans le commerce et la banque,
branches dédaignées par la noblesse. Certains se consacrèrent à la philosophie et à la
littérature comme Épictète et Phèdre, au Ier siècle de notre ère. Les affranchis impériaux,
comme Pallas et Narcisse sous Claude, possédaient richesse et influence politique. Les
modalités de l'affranchissement furent encore modifiées lorsque l'Empire devint chrétien ;
l'Église poussait à la multiplication de cette pratique. L'empereur Justinien supprima les
diverses catégories d'affranchis : tous devinrent citoyens.
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