Aetiusvers 390-454Ce général romain d'origine barbare se dévoua à l'empereur Valentinien III dont il fut letuteur.
Publié le 23/05/2020
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Aetius, Flavius (v. 390-454) ; général de l’Empire romain d’Occident. Né vers 390 à Durostorum (aujourd’hui Silistria, en Bulgarie) d’un père d’origine scythe, Gaudentius, magister equitum pour les Gaules, et d’une mère appartenant à la noblesse romaine, élevé à la cour impériale de Ravenne, A. est donné en otage aux Wisigoths d’Alaric (405-408), puis aux Huns, au-delà du Danube. Chez ces derniers, il apprend leur langue, noue des relations amicales avec Attila et Bleda, les futurs successeurs du roi hunnique Rua. A la mort de l’empereur d’Occident Honorius (423), l’Empire connaissait une paix relative, après la tourmente du début du siècle : en 406, Vandales, Suèves et Alains avaient franchi le Rhin près de Mayence ; en 410, les Goths avaient pris la Ville éternelle qu’ils avaient pillée avant de s’établir en Aquitaine où ils formèrent le premier Etat barbare en terre d’Empire (418); dans le nord de la Gaule, les Francs Saliens progressaient vers la Somme tandis que des Suèves et des Vandales s’étaient installés dans la péninsule Ibérique. Honorius n’avait pas d’enfant. Aussi sa disparition fut-elle suivie de deux années d’incertitude. Soit l’Empire retrouvait un commandement unique, celui de l’empereur d’Orient Théodose II ; soit l'Occident revenait à Valentinien, le fils de Galla Placidia, sœur d’Honorius, mais il n’avait que 4 ans. En définitive, les fonctionnaires auliques de Ravenne proclament empereur l’un des leurs, le primicier des notaires, Jean. A. le soutient et part chercher de l’aide chez les Huns. Lorsqu’il revient, à la tête d’une armée considérable, Jean a été exécuté et Valentinien proclamé Auguste avec l’accord de Théodose II. A. négocie le renvoi des Huns avec la régente Galla Placidia et obtient le titre de magister militum pour les Gaules où, profitant de la crise successorale, les troubles avaient repris. A. fait front de tous côtés aidé de troupes hunniques, dont il fait sa garde personnelle. Il refoule les Wisigoths qui assiègent Arles (425), oblige les Francs à repasser le Rhin (428), bat en Rhétie les Juthunges, alliés des Alamans (430). Ayant évincé à la cour tous ses rivaux, il est nommé patrice (435), titre qui désigne en Occident le chef suprême des armées. La même année, toujours avec l’aide des Huns, il inflige aux Burgondes une grave défaite dont le souvenir est conservé par le poème des Nibelungen. Il les installe alors au sud du lac Léman (443), les utilisant en défense contre leur ennemi commun, les Alamans. Pendant qu’il combattait les Burgondes, d’autres difficultés renaissaient sur ses arrières : Wisigoths de nouveau (438), Bagaudes encore (435-437 ; 442) en liaison avec une révolte de l’Armorique, Francs Saliens en Artois (448). En dépit de ses efforts, il ne peut répondre à des appels à l’aide venus des îles Britanniques (contre les Saxons) ni empêcher les Vandales de s’emparer de Carthage (439) et de créer en Afrique un royaume. En fait, ce troisième « sauveur des Gaules » concentre toute son énergie sur ce seul pays dont il a reconnu l’importance stratégique. À partir de 450, les relations d’A. avec Attila, seul roi des Huns depuis 434, se détériorent sans que l’on sache exactement pourquoi, peut-être parce que la situation militaire en Occident semblait favorable à une grande attaque hunnique au moment même où l’Empire d’Orient durcit sa position vis-à-vis d’Attila. Toujours est-il qu’à la tête d’une forte armée composée de Huns et surtout de Germains, Attila remonte le Danube, franchit le Rhin, brûle Metz et se dirige vers Orléans. Obligé de combattre ses anciens alliés, A. rassemble des Francs, des Burgondes, des Alains, des Wisigoths, refoule Attila qu’il affronte le 20 juin 451 au Campus Mauriacus sur le territoire des Catalauni (bataille dite des champs Catalauniques, vraisemblablement Moirey, près de Troyes). Battu, Attila se replie vers l’Italie du Nord, puis meurt peu après (453). A., lui, est au sommet de sa gloire. Mais on lui reproche de n’avoir pas poursuivi Attila et d’avoir mal gardé les cols des Alpes. Suspecté de vouloir l’Empire pour son fils, Valentinien III le tue de sa propre main en 454. L’année suivante, deux officiers du patrice vengèrent leur chef et assassinèrent Valentinien. Avec A. disparaît le dernier contrôle effectif de la Gaule par Rome. Actif, incorruptible, soucieux de maintenir un pouvoir impérial même au prix d’une entente avec les forces barbares, A. apparaît comme le dernier grand général romain. C’est d’ailleurs de sa mort qu’un chroniqueur illyrien du vie siècle date la fin de l’Empire d’Occident.
Bibliographie : K.F. Wemer, Histoire de France. Les origines, avant l'an mil, 1984, p. 303-315.
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Aetius
vers 390-454
Ce général romain d'origine barbare se dévoua à l'empereur Valentinien III dont il fut le
tuteur.
Après avoir tué le comte d'Afrique Boniface, dont il était jaloux, il accéda lui-même au
titre de comte puis de maître de la milice.
Puis il sut admirablement apaiser, par son esprit
d'organisation et le rayonnement de sa personnalité, les velléités d'hostilité des Barbares alliés
en Gaule, avant d'arrêter l'invasion d'Attila dans la célèbre bataille des Champs catalauniques
en 451.
Tant de succès et de chance excita la jalousie de l'empereur, qui n'en paraissait que
plus médiocre à côté des exploits d'Aetius.
Ce dernier, rappelé auprès de Valentinien III, fut
assassiné, en 454 dit-on, de la main même de l'empereur qui renouvelait le crime commis par
Honorius sur Stilicon..
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