Adonnais (extrait)Percy Bysshe ShelleyIJe pleure Adonnais... il est mort !
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Adonnais (extrait)
Percy Bysshe Shelley
I
Je pleure Adonnais… il est mort ! Oh ! pleurons Adonnais ! quoique nos larmes ne
puissent faire fondre la glace qui enchaîne une tête si chère ! Et toi, Heure triste, choisie
d'entre toutes les années pour pleurer notre perte, éveille tes obscures compagnes,
apprends-leur à partager ton propre chagrin, dis-leur : “ Avec moi est mort Adonnais !
Jusqu'à ce que l'Avenir ose oublier le Passé, son destin et sa renommée seront un écho
et une lumière dans l'éternité ! ”
II
Où étais-tu, puissante Mère, quand il était couché, quand ton fils était couché, percé
d'un trait qui vole dans les ténèbres ? Où était la solitaire Uranie, quand Adonnais
mourut ? Ses yeux voilés, au milieu des Échos attentifs, elle était assise dans son
Paradis, pendant que de son doux souffle énamouré l'un d'eux rallumait toutes les
mélodies évanouies, avec lesquelles, semblables à des fleurs qui se moquent du cadavre
qu'elles recouvrent, il avait embelli et voilé l'approche du spectre de la Mort.
III
Oh ! pleurons Adonnais ! Il est mort ! Veille, ô mélancolique Mère, veille et pleure ! Et
cependant, pourquoi ? Éteins plutôt dans leur lit brûlant tes larmes enflammées, et que
ton c œur plein de murmures garde, comme le sien, un sommeil muet et sans plaintes ;
car il est allé où descendent toutes choses sages et belles.
Oh ! ne rêve pas que l'abîme
amoureux voudra le rendre encore à l'air vital ; la Mort se repaît de sa voix muette et rit
de notre désespoir..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Percy Bysshe Shelley par Pierre Emmanuel " Tous ceux qui me connaissent ou entendent parler de moi - hormis, jecrois, cinq personnes tout au plus - me regardent comme un rare prodige decrime et de pollution ", écrit Shelley à son ami Peacock en 1819.
- Percy Bysshe Shelley La carrière de Shelley pâtit de la complexité de sa vie privée, dirigée par sesamitiés et ses amours.
- Le Dit de Pouille (extrait)Ce Seigneur Dieu qui fit air, feu et terre et mer,Et qui pour notre mort sentit le mors amer,Donne saint paradis, qui tant fait à aimer,A tous ceux qui orront mon dit sans diffamer !
- La Mort à VeniseThomas MannChapitre IV (extrait)Il ne s'était pas attendu à la chère apparition : elle venait à l'improviste et il n'avaitpas eu le temps d'affermir sa physionomie, de lui donner calme et dignité.
- La Bête humaine ( 1890 ) , Emile Zola Commentaire Littéraire : extrait du chapitre X ( la « mort » de la Lison )