ADOLESCENCE
Publié le 05/12/2021
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Période de la vie qui sépare l'enfance de l'âge adulte. Ses limites varient selon le sexe (12 à 18 ans en moyenne chez la fille, 14 à 20 chez le garçon), le milieu (influence climatique), la race, le type individuel, l'environnement social. Ce qui caractérise d'abord l'adolescence, c'est une poussée biologique brusque, entraînant au début un déséquilibre des fonctions, une accélération de la croissance, le développement des organes génitaux et des caractères sexuels secondaires.
Evolution psychologique. L'adolescence succède en général à une période de calme et de candeur où l'instinct sexuel est en sommeil, les conflits de la petite enfance oubliés. L'adolescent ressent une sorte d'effervescence affective dont il ne comprend pas bien la cause ni le but. Il commence à s'interroger, à percevoir son individualité. C'est la découverte du moi en même temps que la prise de conscience du monde extérieur comme distinct de soi-même. Certains adolescents se complaisent dans le narcissisme, la contemplation de soi, la solitude. Mais normalement, à cet âge, la vie sociale s'élargit, dépasse le cadre familial. L'adolescent va à la recherche de partenaires qui l'aideront à se définir. C'est l'époque où l'on se donne un modèle (héros, champion, vedette), où l'on se réunit en bande. Il va sans dire que cette richesse affective, cet enthousiasme peuvent être exploités à des fins discutables. La générosité de l'adolescence est sans équivalent. Tout lui est bon, pourvu qu'elle trouve à s'épanouir. Elle a besoin de nouveauté et adopte tout ce qu'on lui propose.
C'est ce que Maurice Debesse a appelé la crise d'originalité juvénile : titre d'un de ses ouvrages (P.U.F. 1941). L'adolescent s'oppose aux parents, aux idées reçues, ce qui l'amène souvent à substituer un nouveau conformisme à l'ancien. En fait, il cherche à découvrir des valeurs qui lui soient propres, à intérioriser les règles morales. C'est l'âge où se développe le sens de l'esthétique, le mysticisme.
L'adolescent devient aussi « raisonneur «. Son intelligence abstraite achève de se former mais son jugement reste sommaire ; il n'a pas le sens du relatif, il prend des positions arbitraires, exagérées. Sujet aux revirements, aux contradictions, il est impulsif, hypersensible. Son comportement paraît heurté, souvent inexplicable, si on ne comprend pas les transformations profondes qui le sous-tendent.
Les poussées sexuelles dont il est l'objet créent en lui un dynamisme nouveau, dont le sens lui échappe. La recherche d'un partenaire sexuel et la conquête de l'autonomie constituent ses objectifs. Mais l'amour ne s'épanouit pas toujours d'une façon naturelle. Pour des raisons qui peuvent tenir au complexe d'Œdipe (respect de la mère en tant que femme), on observe souvent une dissociation entre l'amitié, la tendresse, l'amour sentimental, d'une part, et le désir sexuel, d'autre part.
L'adolescence s'achève quand le sujet acquiert un statut social, professionnel (d'où l'importance d'une bonne orientation) et quand la vie sentimentale se stabilise sans sentiment de culpabilité. On peut dire que certains adultes sont des adolescents prolongés — bien que leur développement biologique soit réalisé depuis longtemps -- lorsque les conditions de stabilisation ne se réalisent pas de façon satisfaisante.
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- « Les lectures de l'adolescence ont beaucoup avancé ma formation. Il fut un temps où les personnages des romans m'étaient plus familiers et mieux connus que les humains. Julien Sorel, Fabrice Del Dongo, Rastignac, Emma Bovary, Anna Karénine, David Copperfield étaient mes compagnons d'esprit ; il m'arrivait de me guider sur eux. » Gabriel Chevallier, L'envers de Clochemerle.
- Après avoir évoqué brièvement tous les liens qui attachent un jeune au cadre de son enfance, de son adolescence, dégager les diverses raisons qui, en 1982, peuvent l'inciter à « partir », à quitter le milieu où il a vécu. (Une trentaine de lignes.)
- GIDE, André Paul Guillaume(22 novembre 1869-19 février 1951)EcrivainUne enfance et une adolescence réservées, sinon tristes, hantées par lepéché, sont " l'héritage " que Gide doit à ses origines, protestantes parson père, catholiques par sa mère.