Adalbéron, archevêque de ReimsIl donne le trône aux Capétiens ?
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Adalbéron, archevêque de Reims
Il donne le trône aux Capétiens ? -988
Adalbéron, neveu de l'évêque de Metz
du même nom, issu d'une grande famille
lorraine, intelligent et pieux, homme
d'action autant qu'ambitieux, est pro
mu archevêque de Reims à la fin de 969.
Aussitôt,
il réforme son chapitre, en res
taure le temporel et entreprend des tra
vaux à la cathédrale; peu après, il réfor
me des abbayes de sa province, réunit un
synode et
se rend à Rome.' Mais la situa
tion politique requiert bientôt son atten
tion.
Reims occupe en effet une position
clef entre l'Empire, qui
se fortifie grâce
au dynamisme de la nouvelle dynastie
des Ottons, et la
«Francie», où les der
niers rois carolingiens résistent mal à la
pression des Robertiens; ces deux partis
vont solliciter l'appui impérial.
En 979, Adalbéron favorise une alliance
entre
le roi carolingien Lothaire et Otton Il; mais ce dernier meurt peu après.
Lo
thaire reste donc seul face aux intrigues
du Robertien Hugues Capet.
Ayant pris
le parti d'Otton III, succes
seur d'Otton Il, Adalbéron doit faire
pièce à Lothaire qui cherche à profiter
du jeune âge du nouvel empereur pour
s'emparer de la Lorraine et de l'Alsace.
L'archevêque
se rapproche donc des
Robertiens, aux prétentions illégitimes,
et, par conséquent, trahit Lothaire dont
il est le vassal.
Le roi le fait alors traduire
devant une grande assemblée réunie à
Compiègne; Adalbéron
n'a même pas à
prendre la peine de se justifier, car
l'intervention d'Hugues Capet à la tête d'une petite armée disperse la Cour et
met fin au procès.
A la mort de Lothaire, Adalbéron rentre facilement
en grâce auprès du nouveau
roi,
le jeune Louis V; en effet, se sentant
menacé, ce dernier s'est rapproché de
l'Empire.
Peu après, rassuré, il change
d'attitude, prend l'archevêque en haine
et vient l'assiéger dans Reims.
De nou
veau accusé de trahison, Adalbéron est
encore cité à Compiègne, mais Louis V
meurt
le 22 mai 987, à 20 ans à peine, ne
laissant pour héritier que son oncle
Charles de Lorraine.
Adalbéron profite
alors de la présence des grands à Com
piègne
pour faire écarter Charles du
trône et soutenir la candidature d'Hu gues Capet.
La cour impériale favorise
cette manœuvre.
En effet, Hugues pa
raît beaucoup moins dangereux que les
Carolingiens aux yeux des conseillers
d'Otton III, parmi lesquels Gerbert,
ancien maître de l'école épiscopale de
Reims, compagnon fidèle d'Adalbéron
et futur pape.
Une nouvelle assemblée
à Senlis, puis à Noyon proclame roi
Hugues Capet qu'Adalbéron sacre lui
même à Reims,
le 3 juillet 987.
Pour payer les services d'Adalbéron, le nou
veau roi doit renoncer à la Lorraine et
conclure une paix définitive avec l'Em
pire.
Non sans réticences, l'archevêque
rend un dernier service à Hugues Capet
en acceptant d'associer au trône Robert,
le fils de ce dernier.
Puis il meurt le 23 ianvier 988.
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