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Activité commentaire composé d'un extrait du "Le barbier de Séville".

Publié le 28/02/2024

Extrait du document

« EAF LE COMMENTAIRE LITTERAIRE THEATRE ACTE PREMIER (Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées sont grillées.) Scène I LE COMTE seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu.

Il tire sa montre en se promenant. Le jour est moins avancé que je ne croyais.

L’heure à laquelle elle a coutume de se montrer derrière sa jalousie est encore éloignée.

N’importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l’instant de la voir.

Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d’une femme à qui je n’ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d’Isabelle.

— Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur.

Il est pour moi dans le cœur de Rosine.

— Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? — Et c’est cela même que je fuis ! Je suis las des conquêtes que l’intérêt, la convenance ou la vanité nous présentent sans cesse.

Il est si doux d’être aimé pour soi-même ! et si je pouvais m’assurer sous ce déguisement… Au diable l’importun ! Scène II FIGARO, LE COMTE, caché. FIGARO, une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main. Bannissons le chagrin, Il nous consume : Sans le feu du bon vin Qui nous rallume, Réduit à languir, L’homme sans plaisir Vivrait comme un sot, Et mourrait bientôt… Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein. Et mourrait bientôt. Le vin et la paresse Se disputent mon cœur… Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble… Se partagent… mon cœur… Dit-on se partagent ?… Eh ! mon Dieu ! nos faiseurs d’opéras-comiques n’y regardent pas de si près.

Aujourd’hui, ce qui ne vaut pas la peine d’être dit, on le chante. (Il chante.) Le vin et la paresse Se partagent mon cœur… Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l’air d’une pensée. (Il met un genou en terre et écrit en chantant.) Se partagent mon cœur : Si l’une a ma tendresse… L’autre fait mon bonheur. Fi donc ! c’est plat.

Ce n’est pas ça… Il me faut une opposition, une antithèse : Si l’une… est ma maîtresse, L’autre… Eh ! parbleu ! j’y suis… L’autre est mon serviteur. Fort bien, Figaro !… (Il écrit en chantant.) EAF LE COMMENTAIRE LITTERAIRE THEATRE Le vin et la paresse Se partagent mon cœur : Si l’une est ma maîtresse, L’autre est mon serviteur, L’autre est mon serviteur, L’autre est mon serviteur. Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale, si je ne sais ce que je dis… (Il aperçoit le comte.) J’ai vu cet abbé-là quelque part. (Il se relève.) Beaumarchais, Le Barbier de Séville , 1775. VOUS TROUVEREZ CI-APRÈS UN EXEMPLE DE COMMENTAIRE COMPOSÉ RÉDIGÉ. Il est composé d'une introduction, d'un premier axe développé en 3 sous-parties, d'une transition, d'un second axe développé lui aussi en 3 sous-parties et d'une conclusion. Consigne : - Utiliser des codes couleurs pour identifier la structure des axes et des sous-axes du commentaire composé :  Idée de l’axe  Idée du sous-axe.  Procédé/ citation/ exemple  Analyse du procédé/ exemple  Bilan et transition EAF LE COMMENTAIRE LITTERAIRE THEATRE Au théâtre, les premières minutes sont importantes.

Dès le lever du rideau, le spectateur voit le décor.

Puis il découvre les premiers personnages qui arrivent sur la scène.

Les costumes de ces personnages, les accessoires qu'ils portent, leur attitude et leurs premières répliques servent de signes pour le public.

Tous ces éléments renseignent sur l'identité et la personnalité des personnages. Ils définissent aussi une certaine atmosphère pour la pièce.

Les scènes d'exposition sont donc particulièrement soignées par les dramaturges.

C'est le cas justement du Barbier de Séville écrit par Beaumarchais en 1775.

Comment l'auteur parvient-il à nous faire comprendre dès les premières scènes qu'il s'agit d'une comédie ? Nous verrons d'abord en quoi ces scènes 1 et 2 correspondent à une exposition de comédie.

Nous étudierons ensuite l'opposition entre les deux personnages, qui participe justement à la tonalité comique de ce début de pièce. Ces scènes 1 et 2 de l'acte I correspondent à une exposition de comédie.

Nous allons donc montrer que c'est une scène d'exposition.

Nous constaterons ensuite que c'est une comédie. Il s'agit d'un début de pièce qui fixe le cadre spatio-temporel et présente les personnages.

En ce qui concerne le lieu, on apprend que la scène représente « une rue de Séville » comme c'est indiqué dans la didascalie initiale.

On sait donc que la scène se passe dans la rue.

De plus elle se tient en Espagne, à Séville.

On connaît donc la ville et le pays.

Le monologue du Comte le confirme quand il s'exclame « suivre une femme à Séville ».

Il précise même qu'il est loin de « la cour » à « cent lieues de Madrid » et pense qu'avec son déguisement on pourrait le prendre pour un « Espagnol du temps d'Isabelle ».

Le spectateur dispose donc de plusieurs éléments pour savoir où se passe la scène.

Le cadre spatial est très clairement posé.

Concernant le cadre temporel, le spectateur a également des renseignements.

Il comprend que la scène se passe à l'aube.

« Le jour est moins avancé que je ne croyais » affirme le Comte dans sa première réplique.

Ainsi nous nous trouvons au petit matin.

La pièce commence en début de journée, ce qui paraît logique.

Le spectateur peut imaginer qu'il va suivre le déroulement de toute une journée, du matin au soir, avec de nombreux rebondissements.

A propos des personnages, l'onomastique est significative : le Comte n'a pas de nom et est désigné seulement par son titre.

On ne peut donc pas avoir de doute sur son rang social.

Il est noble.

D'ailleurs sa fréquentation de la « cour » le prouve.

Le personnage Figaro est également nommé dans la didascalie mais aussi par lui-même car il se félicite à voix haute en disant « Fort bien, Figaro ! ».

Ici Beaumarchais utilise la double énonciation du langage au théâtre et la double destination des répliques.

Les mots s'adressent en vérité non pas à Figaro mais au public,.... »

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