action paintingaction painting, littéralement « peinture d'action », courant pictural américain apparu au début des années cinquante à New York.
Publié le 18/05/2020
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action painting , littéralement « peinture d’action », courant pictural américain apparu au début des années cinquante à New York.
Les peintres qui pratiquent l’ action painting privilégient l’exécution et le procédé, mettent en avant l’acte même de peindre, l’énergie investie dans le geste pictural : l’ action painting est une peinture d’« instinct », à la gestualité spontanée.
À ce courant sont attachés en particulier les noms de Jackson Pollock, Willem de Kooning, Franz Kline et William Baziotes.
Censé, à l’origine, concurrencer l’appellation abstract expressionism (expressionnisme abstrait), le terme action painting a été proposé en 1952 par le critique américain Harold Rosenberg.
Il prendra finalement un sens spécifique, concernant plus
précisément le courant de l’abstraction gestuelle, tandis que celui de color field painting (Mark Rothko, Barnett Newman, Clyfford Still) désignera l’autre tendance, également issue de l’École de New York.
« Ce qui doit passer sur la toile, dit Rosenberg, n’est pas une image, mais un fait, une action » : l’expérience de l’exécution de l’œuvre devient le thème même de celle-ci, tandis que l’action de peindre se déploie sans idée préconçue du résultat final.
Il est surtout question, en effet, du hasard opérant dans les gestes de l’artiste manipulant la peinture, gestes rapides et incontrôlés qui trouveront leur archétype dans le dripping de Pollock.
Celui-ci consiste à projeter all over la couleur sur la toile
(généralement de très grand format et posée à même le sol) avec des pots de peinture percés, ou appliquée avec des bâtons, des brosses, etc.
Même si tous les protagonistes de l’ action painting ne tiennent pas la position radicale de Pollock vis-à-vis de la figure, qui d’ailleurs affleure dans les dernières toiles de celui-ci, la technique du all over génère l’absence de figure et de point focal.
C’est
donc par la seule expression de la matière picturale que l’artiste doit aller au plus profond de l’émotion, et libérer son inconscient en pratiquant l’automatisme gestuel, dans un investissement corporel parfois violent.
Cherchant à exprimer le « possible pur », le peintre de l’ action painting est le visionnaire de la réalité intérieure, celui qui donne forme à l’informe de son inconscience, qui ose prendre des risques, tel un héros combattant dans « l’arène » de la toile,
et sa vocation est quasi sacrée et mystique.
À travers l’ action painting, l’artiste redevient donc une figure romantique.
Cette interprétation existentialiste de Rosenberg marquera durablement celle du travail de Pollock.
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