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ACTE V, scène 2: Commentaire - Dom Juan de Molière

Publié le 23/01/2021

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Mais pourquoi cette « conversion » à la tartufferie ? Parce que, selon Don Juan, c'est la meilleure façon de se protéger dans la société et d'accomplir impunément ses méfaits. Pour être tranquille, il suffit de jouer « le personnage d'homme de bien » (1. 37). Don Juan sait qu'il ne pourra toujours provoquer les hommes, et que l'impunité attachée à sa condition d'aristocrate rencontrera des limites. Les frères d'Elvire le traquent et son père a juridiquement le pouvoir de mettre fin à ses écarts de conduite, en demandant au roi l'embastillement de son fils par lettre de cachet [= lettre au cachet du roi qui contient un ordre d'emprisonnement ou d'exil sans jugement]. Mentir est donc pour lui « nécessaire », s'il veut conserver sa liberté intérieure.

« ACTE V, scène 2[La« conversion » à l'hypocrisie] SGANARELLE /Ah! Monsieur, que fai de joie de vous voir converti ! Il y a longtemps que fattendais cela, et voilà, grâce au Ciel, tous mes souhaits accomplis.

DON JUAN / La peste le benêt! SGANA- 5 RELLE / Comment, le benêt? · DON JUAN / Quoi? tu prends pour de bon argent ce que je viens de dire, et tu crois que ma bouche était d'accord avec mon cœur? SGANAREU.E / Quoi? ce n'est pas ...

Vous ne ...

Votre ...

Oh ! quel ho�e ! quel ho�e ! quel homme ! 1 ODON JUAN / Non, non, je ne suis point changé, et mes sentiments sont toujours les mêmes.

SGANA­ RELLE / Vous ne vous rendez pas à la surprenante merveille de cette statue mouvante et parlante? DON JUAN / Il y a bien quelque chose là-dedans 1 5 que je ne comprends pas ; mais quoi que ce puisse être, cela n'est pas capable ni de convaincre mon esprit, ni d'ébranler mon âme, et si j'ai dit que je voulais corriger ma conduite et me jeter dans un train de vie exemplaire, c'est un dessein que fai 2 0 formé par pure politique, un stratagème utile, une grimace nécessaire où je veux me contraindre, pour ménager un père dont f ai besoin, et me mettre à couvert, du côté des hommes, de cent fâcheuses aventures qui pourraient m'arriver.

Je veux bien, 2 5 Sganarelle, t'en faire confidence, et je suis bien aise d'avoir un témoin du fond de mon âme et des véri­ tables motifs qui m'obligent à faire les choses.

SGANARELLE / Quoi ! vous ne croyez rien du tout, et vous voulez cependant vous ériger en homme de 3 0 bien ? DON JUAN / Et pourquoi non? Il y en a tant d'autres comme moi, qui se•mêlent de ce métier, et qui se servent du même masque pour abuser le monde ! SGANARELLE / Ah ! quel homme ! qu el. »

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