Acte 2 scène 5 du Malade Imaginaire de Molière
Publié le 04/03/2024
Extrait du document
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Ne pas oublier de rajouter le numéro des lignes pour les citations du texte.
Etude linéaire de l’acte II scène 5 du Malade Imaginaire, de « Allons,
Thomas, avancez…» à « … serviteur et mari » Molière, 1673.
Plan:
1er mouvement: La présentation au père
2 ème mouvement: La présentation à Angélique
Le XVII ème est celui des monarchies absolutistes en Europe.
En e et, les
souverains justi ent leurs puissances en se disant être les représentants de Dieu sur terre.
Dans le même temps, en France, la langue française se stabilise.
C’est le temps de la
naissance des dictionnaires et des grammaires.
A n de xer les règles du français contre
le latin, la littérature se fera avant tout morale.
De 1660 à 1685, le classicisme se posera
comme le mouvement littéraire ayant ce projet.
Représenté par La Fontaine, Molière,
Perrault ou Boileau, les pièces ou fables classiques respecteront des règles très précises.
Si Molière vise des traits de caractère, (L’Avare, Le Misanthrope), une de ses cibles
favorites sont les médecins.
Ils seront l’une des cibles favorites de Molière dans sa
dernière pièce, Le Malade Imaginaire.
Ironiquement, c’est sur scène, le 17 février 1673,
lors d’une représentation de cette même pièce dans laquelle il tient le rôle titre, que
Molière meurt d’une pneumonie.
Véritable orilège comique, la pièce met en scène Argan,
noble du siècle, et son souhait de marier sa lle Angélique à un médecin de renommée,
Thomas Diafoirus.
Dans cet extrait de l’acte II scène 5, ce dernier et son père viennent se
présenter à Argan et sa lle.
Nous suivrons donc le projet de lecture suivant: comment
Molière présente t-il Thomas Diafoirus comme un personnage ridicule? Cette
présentation se déroulera en deux temps, d’abord en présentant Thomas à Argan, ensuite
en présentant Thomas à Angélique.
1er mouvement: La présentation au père
• La première phrase de cet extrait exprime deux ordres qu’un père fait à son ls.
Le père
de Thomas Diafoirus pousse véritablement son ls, tel un enfant, vers Argan.
Il utilise
pour cela trois verbes à l’impératif: « Allons », « avancez », « faites ».
La ponctuation
hésitante souligne les gestes peu sûrs de Thomas.
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pression que lui met son père.
L’interrogation est directe et partielle.
Néanmoins,
l’interrogation est à la forme négative, ce qui interroge les conventions sociales.
Thomas respecte les conventions de la politesse, « qu’il convient » tente de raccrocher
sa présence à une politesse extrême.
Le terme générique « le père » montre que
Thomas ne s’adresse pas à Argan, qui est pourtant dans la pièce.
D’ailleurs, les
Diafoirus se parlent entre eux, comme le montre la didascalie de la réplique.
La
présence d’Argan et de sa lle ne les préoccupe pas.
Tout ce qui compte, c’est dire « ce
qu’il convient » de dire.
Par ce comique de situation, Molière se moque de Thomas et
de son père, qui apparaissent comme un couple de pédants.
• Le père répond: « oui ».
Et Thomas reprend la parole, alors que les deux hommes ont
statué qu’Argan devrait normalement parler en premier.
A nouveau, le comique de ces
deux personnages qui ne pensent qu’à eux résonne.
• Le premier compliment de Thomas débute comme une lettre: « Monsieur », alors
qu’Argan est sur scène depuis le début de la pièce.
L’énumération des verbes à l’in nitif
permet la gradations dans les intentions de Thomas, comme on peut le voir avec:
« saluer, reconnaître, chérir ».
On note que le verbe « révérer » et séparé de la gradation
au moyen de la conjonction de coordination « et ».
Le terme « révérer » est ainsi mis en
exergue.
Argan serait le « second père » de Thomas.
L’impossibilité d’une telle situation
rend la formule ridicule.
D’ailleurs, la répétions « mais un second père » insiste sur le
manque de vocabulaire de Thomas, qui pense pourtant bien parler.
La complétive « que
je me trouve plus redevable qu’au premier » montre l’exagération, avec le superlatif
« plus redevable que »: Thomas exagère.
De plus on peut noter que parler de la sorte
devant son propre père montre à quel point il est prêt à tout pour séduire Argan et sa
lle.
• Le parallélisme de construction semble montrer l’apparente harmonie de cette idée:
« m’a engendré; mais vous m’avez choisi ».
Néanmoins, il y a un un « mais » à valeur
d’opposition: l’idée n’est nalement pas si harmonieuse que ça.
De plus, l’incursion du
pronom « vous » brise le parallélisme.
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• Le garçon répond à l’ordre par une question: ce qui montre son désaccord avec la
• Ce parallélisme brisé continue dans la phrase suivante « reçu par nécessité; mais vous
m’avez accepté par grâce ».
Le champ lexical de la nécessité insiste sur la volonté de
Thomas, comme on peut le voir avec « reçu », « nécessité », « accepté », « grâce ».
• La formule à propos de l’héritage de son père continue dans le parallélisme suivant
avec « un ouvrage de son corps » et « un ouvrage de votre volonté ».
De même les
complétives à fonction sujet « ce que je tiens de lui » et « ce que je tiens de vous »
placent le compliment sous le signe de l’anaphore: Thomas veut répéter, marteler, qu’il
aime Argan, qu’il veut le « révérer » comme il le dit plus haut.
La coordonnée « et,
d’autant plus que » ajoute encore une raison de vénérer Argan.
Cette fois-ci, Thomas
invoque sa qualité de médecin avec un précepte qui ne veut rien dire « les facultés
spirituelles sont au-dessus des corporelles », on retrouve ici....
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