Academia Sinica

« 1 / 2 25 mal1966 Série B-32 Fiche N• 1153 Academia Sinica 1.

L'Académie des sciences de Chine (Academia Sinica), créée le 25 octobre 1949, remplace l'Académie nationale de Pékin et l'ancienne Academia Sinica fondées res­ pectivement en 1929 et 1928.

Directement soumise au gouvernement, elle a pour tâche de " stimuler et diriger le développement des sciences en Chine ..

, rôle primordial dans un pays qui souffre d'une pénurie de savants de niveau international.

L'Academie Sinica est calquée sur le modèle de l'Académie des sciences de l'URSS.

Depuis sa fondation, elle a pour directeur M.

Kuo Mo-Jo, poète et écrivain, membre du Comité central du Parti communiste chinois, vice-président du Parlement.

2.

L'autocritique à laquelle M.

Kuo Mo-jo s'est livré publiquement le 14 avril 1966 («mon œuvre doit être réduite en cendres ...

je veux me ro!Jier dans la boue») n'est qu'un des épisodes qui ont marqué l'évolution de l'Académie depuis 1949.

Jusqu'à 1956, les chercheurs scientifiques avaient pu en fait organiser eux-mêmes leur travail.

Le plan de douze ans pour le développement de la science (1956-1967) fut ainsi pour l'essentiel l'œuvre des savants.

En 1957, un autre principe apparait: la recherche doit être subordonnée aux besoins de l'Etat.

Le pouvoir de déterminer la politique natio­ nale en cette matière passe aux mains d'un Comité de planHication sclentHique de 35 membres, présidé par le maréchal Chen-Yi, vice-premier ministre et membre du Bureau politique du PCC.

3.

Le conflit entre scientifiques et politiques est révélé au cours de la campagne dite des cc Cent fleurs ,.

en 1957.

Réagissant contre les " droitiers "• favorables à une cer­ taine autonomie de la recherche, le parti s'assure le contrôle total des laboratoires et des instituts scientifiques.

L'Académie se voit cantonnée dans la recherche théorique.

Cependant, les échecs enregistrés entre 1959 et 1961 ont amené un assouplissement de cette formule.

4.

L'Academie Sinica est dirigée par un conseil.

Une branche regroupe les services administratifs (personnel, relations avec l'étranger, formation, etc.) et spécialisés (projets scientifiques complexes, Comité de l'énergie nucléaire, Université de science et da technologie, etc.).

L'autre branche comprend les cinq départements sclentHiques (Mathématiques, Physique, Chimie; Biologie; Sciences de la terre; Technologie; Philosophie, Sciences sociales), qui sont divisés à leur tour en une centaine d'Instituts spécialisés, implantés dans les grandes villes chinoises.

Ces instituts sont d'impor­ tance très· variable quant au nombre de leurs chercheurs et aux crédits dont ils dispo­ sent.

Parallèlement à son organisation centrale, l'Academie Sinica possède dans chaque province une annexe provinciale dotée de laboratoires et d'instituts locaux.

5.

Le nombre exact des chercheurs chinois dépendant de l'Academie Sinica est aussi secret que le montant des crédits affectés à la recherche.

Il semble qu'une bonne part des travaux scientifiques intéressant la défense échappe à l'Académie.

En outre, l'Académie des sciences médicales, fondée en 1956, et l'Académie des sciences agri­ coles, fondée en 1957, fonctionnent en dehors d'elle.

11 n'est guère douteux cependant que, par sa taille et par ses moyens, elle ne constitue le véritable moteur de la science chinoise. 2 / 2. »