Abraham Lincoln Abraham Lincoln passa son enfance dans les régions sauvages du Kentuckyet de l'Indiana.
Publié le 23/05/2020
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LINCOLN Abraham. Seizième Président des États-Unis d’Amérique. Né dans le Hardin County (Kentucky), le 12 février 1809, assassiné à Washington le 15 avril 1865. L’adolescence de ce fils d’humbles pionniers, dont les ancêtres immigrèrent en Amérique en 1637, se passa dans les bois et au bord des fleuves de l’Indiana et de l'Illinois. Puis ce furent les années de formation à New Salem (droit et classiques). Les inquiètes relations amoureuses de ce jeune avocat de province, pauvre, à la silhouette décharnée et mélancolique, se sont, dans la légende, entourées de poésie (c’est précisément un poète, Carl Sandburg, qui a été le principal biographe de Lincoln). En 1837, ce jeune homme, qui s’était révélé un fervent « whig », s’établit a Springfield, dans l’Illinois, et y demeura pendant vingt-quatre ans, à l’exception d’une période de présence — sans éclat — au Congrès, en qualité de membre du « House of Représentatives » (1847-1849). A quarante ans, Lincoln était encore un avocat et un homme politique de province presque inconnu en dehors de l’Illinois; il avait appris de Jefferson les premiers principes de la démocratie, et professait des idées réalistes et modérées au sujet du problème fondamental de l’époque, celui de l’esclavage des Nègres dans le Sud. Il considérait que l’esclavage est une plaie sociale, et il était fermement convaincu qu’il fallait en empêcher l’extension dans les États américains du Nord, mais il ne projetait pas d’en imposer l’abolition aux États agricoles du Sud; il était favorable à une action pacifique tendant à une abolition progressive de l’esclavage. En cela, Lincoln se faisait mal voir des partisans les plus enflammés des deux partis, mais il est certain qu’il comprenait combien ce problème était lié à la physionomie complexe de l’économie du Sud, et combien le slogan de l’émancipation était susceptible de servir des visées plus larges et plus déterminantes dans la lutte entre le capitalisme industriel du Nord et le régime de la grande propriété du Sud. Lincoln, peu à peu, s’orientait vers le parti républicain, auquel il adhéra après la convention de Bloomington en 1856. Candidat des républicains pendant la campagne pour les élections sénatoriales de 1858, il fut battu, mais ses célèbres discussions avec le candidat démocrate Douglas le rendirent populaire dans toute la Fédération : il avait révélé des dons extraordinaires d’orateur, une profondeur de pensée et de culture, une maturité de jugement et une grande foi en sa propre « mission ». A la suite de cette campagne, le parti républicain acquit en lui un leader de réputation nationale. En 1860, au cours d’une période agitée de scissions et de haines, Lincoln commença sa campagne pour la présidence. Bien qu’il ressentît profondément le tourment de la démocratie, sa position était nette : au problème des esclaves, il opposait celui de l’Union et, au moyen d’une habile politique modérée, il essayait de se concilier les sympathies du Nord (en promettant des facilités a la grande industrie et en visant à gagner les démocrates par un projet de concession gratuite de terrains) et celles du Sud, et d’éviter la sécession « anarchique ». Élu, en 1861, seizième président des Etats-Unis à une légère majorité, il trouva toutefois le Nord exaspéré et indécis, et le Sud défiant et hostile, sur le point de s’unir en Confédération (février 1861). Le discours inaugural de sa présidence est l’une de ses dernières tentatives pour sauver l’Union en s’attachant le Sud par l’application de la loi qui imposait la restitution des esclaves enfuis. Avec un gouvernement mal assuré et divisé comme le sien, les faux pas et les faiblesses étaient plus que justifiables, mais lorsque la guerre civile éclata en avril 1861 (à la suite de l’occupation de Fort Summer par les Confédérés), Lincoln se montra puissant et rapide contre les « insurgés » et ceux qui les favorisaient, contre ceux qui refusaient de prendre les armes et contre les intrusions étrangères, au point qu’il s’acquit une réputation de dictateur en dépit de toute sa clémence et de toute sa modération. Il dut s'improviser stratège et général en chef, remédier aux désastres militaires, aux séditions, à la corruption interne, opposant sa foi tranquille à toutes les critiques et à toutes les accusations. Il décréta des lois martiales draconiennes, instaura une censure très serrée pour la presse, tandis qu’il signait des décrets pour l’augmentation de la puissance de la grande industrie et du capitalisme. Sa mission était d’empêcher l’effondrement de cette civilisation tourmentée dont il était lui-même la personnification; sa foi se trouve répandue dans son Discours de Gettysburg [The Gettysburg Address, 1863], dans la Proclamation de l'émancipation [Proclamation of Emancipation, 1863] et dans le discours prononcé à l’occasion de sa réélection (1865), où il exhortait à < ne pas juger les ennemis »; cette foi le soutenait dans les heures les plus critiques et les plus amères. Lorsque la guerre fut gagnée, Lincoln ne pensa plus qu'à se consacrer au lourd effort de reconstruction, mais le pistolet d’un fanatique, l’acteur John Wilkes Booth, l’en empêcha en le tuant d’un coup à la nuque tandis qu’il se trouvait dans une loge du Théâtre de Washington. Un imposant tribu d’affection et de douleur fut offert par le peuple sur le passage de la dépouille mortelle depuis la capitale jusqu’à Springfield. Mises à part ses erreurs et ses faiblesses d’homme d’Êtat, il avait effectivement donné en sa propre personne une expression profonde, émouvante et complexe de l’esprit de la race. Dans ses Ecrits (1856-1865), il nous reste un vaste et précieux témoignage de sa personnalité et de sa carrière. ♦ « Ses discours et ses écrits sont éloquents et empreints de la profonde humanité et de l'émouvante simplicité avec lesquelles il présentait les idéaux démocratiques.» H.-L. Callaway. ♦ «Abraham Lincoln m’apparaît comme étant la plus grande figure parmi toutes celles qui ont peuplé les fastes du XIXe siècle. » Walt Whitman.
« Abraham Lincoln. »
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