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Abou Dhabi

Publié le 16/05/2020

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« 1 / 2 28 aoQt 1968 Série D-44 Fiche N• 2569 Abou Dhabi 1.

Fermant le golfe Persique à son extrémité méridionale, la Côte des Pirates comprend sept Etats dont les limites n'ont jamais été fixées avec précision.

De ces Etats minuscules par leur dimension ou leur population, deux seulement sont pros­ pè(es, Doubai et Abou Dhabi.

Abou Dhabi, à lui seul, est plus étendu que tous les autres réunis, mais ne compte que vingt mille à trente mille habitants.

Le déve­ loppement foudroyant de sa production de pétrole, qui a débuté en 1962, en a fait le pays le plus riche de la Côte des Pirates.

2.

Au début du XIXe siècle, la piraterie règne dans le golfe Persique.

Les Anglais interviennent à plusieurs reprises et amènent les cheiks de la côte à signer entre eux, en 1835, une trêve renouvelée annuellement.

En 1853, la trêve devient un traité de paix qui légalise l'intervention britannique en cas d'agression sur mer, mais laisse les cheiks libres de vider comme ils l'entendent leurs querelles sur terre.

La Côte des Pirates, rebaptisée Trucial Coast (Côte de la Trêve), est placée alors sous l'influence britannique, situation que l'accord de 1892 spécifie plus nettement: les cheiks s'engagent à ne se lier à aucun autre gouvernement que celui de la Grande­ Bretagne et à n'accorder aucune concession à tout autre pays.

3.

En principe, cet accord lie toujours Abou Dhabi et les sept autres Etats de la Côte des Pirates.

Cependant le cheik Zaid ebn SuHan, souverain d'Abou Dhabi, a accordé des concessions à des sociétés pétrolières non britanniques.

Mais la part de-la British Petroleum est la plus importante.

La production de pétrole, sur terre et sur mer, a atteint 19 millions de tonnes en 1967 rapportant près de 40 millions de livres sterling au petit Etat.

Ce revenu pourrait atteindre 70 millions de livres en 1968.

Cette richesse soudaine permet au cheik Zaid d'envisager une transformation économique et sociale complète de son pays.

4.

Le cheik Zaid qui a été installé par les Britanniques à la place du cheik Chakbout, son frère, projette de changer non seulement le sort de ses vingt mille ou trente mille sujets, mais celui de tous les habitants de la C6te des Pirates.

Il a été l'un des avocats les plus ardents de la fusion des sept Etats en une fédération dont les charges financières seraient supportées par Abou Dhabi et Doubai.

Dès le 19 février 1968, il annonçait, avec le cheik Rachid, souverain de Doubai, la fédération de leurs deux Etats; et le 30 mars 1968, naissait la "Fédération des Emirats arabes du golfe Persique » qui comprend les sept Etats de la Côte des Pirates ainsi que Qatar et Bahrein.

5.

Cette Fédération réunit des cheiks souvent rivaux.

L'annonce en janvier 1968, du retrait des forces britanniques à l'Est de Suez (qui entrainera le départ en 1971 des six mille hommes qui veillent à la sécurité de Id Côte des Pirates et protègent le pétrole sterling) a provoqué un rapprochement très rapide des cheiks alarmés.

Les plus inquiets sont évidemment les plus riches, car leur pétrole attire les convoi­ tises voisines.

L'Arabie séoudite revendique l'oasis de Buraiml qui appartient à Abou Dhabi.

D'autre part, une partie du nord d'Abou Dhabi est revendiquée par Qatar et Abou Dhabi revendique des territoires de Doubai.

De plus, l'Iran prétend avoir les plus grands droits sur Bahrein. 2 / 2. »

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