AbélardGrand philosophe et malheureux amant.
Publié le 17/05/2020
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Grand philosophe et malheureux amant 1079-1142
Abélard naît en 1079 au château du
Pallet, au sud de Nantes, à la limite de la
Bretagne et du Poitou.
Très tôt, il décide de se consacrer à l'étude de la philoso
phie assimilée, à l'époque, à la théologie: il entre donc dans les ordres.
Il intervient d'abord dans le débat com
plexe qui oppose les «réalistes», comme
son maître Guillaume de Champeaux,
aux
«nominalistes»; parmi ceux-ci, Ros
celin, dont Abélard a été aussi l'élève, a
été condamné comme hérétique.
Pour
concilier ses deux maîtres,
le disciple
élabore le «conceptualisme».
Devenu chanoine de Notre-Dame de
Paris sans être prêtre, Abélard enseigne
à l'école épiscopale du cloître Notre
Dame.
Le caractère novateur de son
enseignement le contraint à s'exiler, en
1115, sur la rive gauche de la Seine; il est un des premiers animateurs du
Quartier latin, berceau de la future uni
versité de Paris.
Vers 1117,
il fait la connaissance d'Hé
loïse, alors âgée d'environ 16 ans.
Orpheline, elle a été recueillie par son
oncle, le chanoine Fulbert.
Comme elle
fait preuve de dispositions pour l'étude,
en particulier pour le latin et pour
l'hébreu, son oncle lui donne Abélard
comme professeur; les deux jeunes gens
ne tardent pas
à s'aimer; de leur liaison
naît un fils, Astrolabe.
Fulbert, furieux,
mutile alors cruellement Abélard qui, de
désespoir, devient moine à Saint-Denis
pendant qu'Héloïse prend
le voile.
Tous
deux continuent néanmoins d'échanger
une correspondance, véritable chef
d'œuvre d'émotion et de noblesse, même
si son authenticité est un peu douteuse.
Abélard
poursuit également son activité
de philosophe: en 1121,
il écrit le Sic et
Non (Oui et Non) qui insiste sur le rôle de la raison dans le domaine même de la foi et sur la valeur du doute; sa pensée
annonce celle de Descartes.
Abélard est
condamné pour hérésie;
il se réfugie
alors à l'ermitage du Paraclet, dans la
forêt de Fontainebleau; en 1125, il devient abbé de Saint-Gildas de Rhuys,
en Bretagne; il n'y reste pas, craignant
d'être empoisonné par ses moines.
Vers
1133,
il rapporte le récit de ses tribula
tions dans Histoire de mes malheurs.
En
1136, il enseigne à nouveau à Paris; il écrit, entre autres, le Connais-toi toi
même dont le titre est emprunté à Socra
te; il ne craint pas d'affirmer que tous
les dogmes sont accessibles à la raison.
Ses théories inquiètent.
En 1140, saint
Bernard le fait convoquer devant le con
cile de Sens, qui condamne seize de ses
propositions; il veut alors défendre sa
cause à Rome, mais le pape ordonne
qu'il soit confiné dans un monastère:
l'abbé Pierre
le Vénérable l'accueille à Cluny où il meurt en 1142.
Il est enterré
au Paraclet où Héloïse, qui en est la
prieure, lui survit jusqu'en 1164.
En 1817, les restes des deux amants
sont transférés
à Paris, au cimetière du
Père-Lachaise; on peut toujours y voir
leur tombeau.
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