A une passante Baudelaire
Publié le 27/04/2022
Extrait du document
«
A une passante» est un sonnet de Baudelaire, extrait de son œuvre majeur, Les Fleurs du Mal.
Le poète puise
son inspiration dans le thème de la ville, qui caractérise le chapitre des «Tableaux parisiens».
«A une
passante» reprend la thématique de la rencontre amoureuse, mais en l’inscrivant dans le contexte
contemporain de la solitude urbaine.
Cette perspective novatrice a largement contribué au succès du poème,
l’un des plus connus de Baudelaire.
Il expérimente en passant du romantisme, au mouvement parnassien.
De
même, il remet au goût du jour la forme oubliée du sonnet, et popularise le poème en prose (Spleen de Paris,
1869).
Le poème « A une passante» fut publié dans la seconde édition des Fleurs du mal en 1861.
Ce poème
traditionnel dans la forme, prosaïque, décrit un sujet du quotidien et appelle à une réflexion sur la vision
baudelairienne de la femme.
Tout simplement, il boit un verre à la terrasse d’un café et observe une jolie
femme passer.
Cet événement pour les hommes est universel.
Le sonnet est construit sur un thème
romanesque, celui de la rencontre.
Mais il est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne.
On trouve
l'éblouissement de l'attirance féminine, la recherche d'une nouvelle espérance pleinement heureuse et l'échec
d'une
relation
qui
laisse
le
poète
désemparé.
Comment Beaudelaire mets ils en scène cette rencontre attaché a la recherche de l'idéal féminin, de manière
a illustrer sa propre conception de la recherche esthétique ?
Le poème peut se décomposer en trois mouvements.
Tout d’abord, les cinq premiers vers présentent la
situation et décrivent de manière flatteuse la femme qui passe.
Ensuite, les six vers suivants expriment les
sensations et émotions du poète.
Enfin, le dernier tercet traduit le tragique laissant le poète dans le désespoir.
Nous pouvons constater que le premier vers n’est pas consacré à la description de la passante mais à Paris.
Au XXème siècle, Paris se modernise, l’architecture devient plus élancée plus grises, les rues sont plus
grandes pour accueillir une population bruyante et imposante.
Cela l'inscrit d’emblée dans « tableaux
parisien » le poème renferme donc l’image d’un Paris moderne et bruyant.
La ville est caractérisée par un
bruit assourdissant :
« la rue assourdissante autour de moi hurlait » personnification de la ville et métonymie.
Ces sonorités
peuvent également annoncer l’arrivée fracassante de la femme et le futur coup de foudre.
Il est vrai que
Baudelaire fait un choix atypique en la faisant apparaître au milieu de toutse bruissement et de
l’effervescence parisienne.
Cette rencontre se réalise donc dans un contexte sonore.
Le contexte va être
souligné par son aspect déplaisant.
C'est tout le vacarme de la rue moderne qui est exprimé d'abord par la
personnification de la rue et par la distance entre le sujet "la rue" et le verbe "hurlait", comblé par l'adjectif
"assourdissante".
La violence du monde urbain et moderne est évoquée par le verbe «hurlait».
Il est
important dès le premier vers de faire saisir que si la rencontre, la communication entre le poète et la
passante ne passe que par le regard, c'est que la communication verbale est impossible.
La passante va donc
apporter un soudain moment de grâce.
La mystérieuse passante croisée par Baudelaire dans une rue parisienne s’impose à la fois comme une
femme réelle et l’incarnation symbolique de l’Idéal.
Le personnage fascine par ses multiples facettes, dont
chacune éveille des sentiments intenses chez le poète.
L’auteur met en évidence les caractéristiques de sa
silhouette « longue », « mince », c’est
une beauté moderne comme la ville, et de sa gestuelle « en grande allure », « majestueuse», « fastueuse », la
femme est élégante et très raffinée (autre signe de raffinement avec « feston ».
Comparé à une statue, œuvre d’art : « sa jambe de statue » ce qui renforce l’aspect majestueux.
Son regard «
son œil, ciel livide » est aussi captivant.
On a donc l’image d’une femme élégante avec une silhouette
extraordinaire et un regard captivant.
Le narrateur, face à cette apparition, ne peut être qu'un spectateur "paralysé", "fasciné", souligné part le
terme "crispé" au vers 6.
Le narrateur a une réaction émotionnelle incontrôlée.
La comparaison au vers 6
"comme un extravagant" souligne l'opposition des attitudes entre "elle" et "lui".
Le participe "crispé" indique
que la paralysie de l'attitude du poète est à la fois vif et timide..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Oral - poèmes de Baudelaire: L'horloge, la cloche fêlée, A une passante
- A une passante de Baudelaire - analyse linéaire
- COMMENTAIRE RÉDIGÉ :Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1851 : poème À une passante
- Analyse linéaire une passante Baudelaire
- Commentaire de "A une passante" de Charles Baudelaire