A Une Mendiante Rousse de Baudelaire (commentaire)
Publié le 16/05/2020
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«
A Une Mendiante Rousse
Comme l'indique le titre de la section Tableaux Parisiens, B essaye de croquer sur le
vif, tel un peintre, des personnages entrevus dans les rues de Paris.
Pour éviter les sujets
bateaux de la poésie romantique, il s'intéress e surtout à des réalités a priori non poétiques (
voire anti poétiques ) et ce afin de découvrir la beauté sous la laideur , la fleur du mal.
(
paradoxe du titre du recueil ) .
Voici qu'u ne mendiante rousse croisée sur le boulevard est
l'occsion d'un poème qui s’inscrit dans la perspective générale du recueil : assigner à la poésie
le pouvoir de saisir la beauté sous « les haillons de la misère ».
Ce long poème de quatorze strophes en heptasyllabe s dont les strophes se terminent
par un vers pair de quatre sy llabes s’adresse directement à la jeune fille, à qui le poème est
dédié ( titre) , et dont il fait l’ éloge paradoxal.
C’est pourquoi nous allons nous demander comment Baudelaire parvient -il à faire
cet éloge paradoxal de la jeune femme ( dans la mesure o ù il chante la beauté d’une
mendiante).
Axe 1 : il y parvient en métamorphosant sa pauvreté
au départ c'est bien une sorte de Cendrillon démunie qui est présentée :
nombreuses références à la pauvreté de sa mise avec les groupes nominaux, « haillon trop
court », « bas troués », « sabots lourds », « robe par ses trous ».
Son physique peut aussi
faire pitié : « ta maigre nudité », « jeune corps maladi f » + la couleur rousse qui était jadis
très péjorative.
mais ces détails n’entachent pas sa beaut é corporelle pour le poète qui sait voir au -
delà des apparences et s’attache à valoriser son corps.
Nous pouvons remarquer les
groupes nominaux suivants, « blanche fille », « cheveux roux », « beaux seins », « O
ma beauté ».
Tout se passe comme si Baud elaire, par sa baguette magique,
métamorphosait la souillon en princesse : il dépasse l' opposition entre richesse et
pauvreté avec la longue comparaison avec une reine où les sabots qui évoquent plutôt
la campagne et donc la pauvreté mais aussi une certa ine lourdeur du pas deviennent
des cothurnes de velours qui évoquent la richesse, la légèreté ; le haillon trop court
devient un superbe habit de cour avec sa traîne à plis , les bas troués laissent entrevoir
un poignard d'or, les Valois étaient une dyna stie de rois de France
noter l'hyperbolisation de la fille « Tu portes plus galamment
Qu’ une reine de roman » où il lui donne de la grâce avec l’adverbe « galamment ».
De plus la référence, au vers 30, aux « sonnets de maître Belleau », qui étaient pour l a
plupart des blasons où une partie du corps d’une femme faisait l’objet d’un éloge, donne un
caractère encore plus important à sa beauté.
Elle mériterait donc qu'on lui fasse la cour en lui
écrivant des poèmes d'amour.
Axe 2 En soulignant son pouvoir fa ntasmatique
Baudelaire met l’accent sur le fait que sa pauvreté n’ôte rien à sa beauté mais au
contraire elle lui donne plus de charme, pour celui qui sait imaginer, que si elle était
richement vêtue..
»
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