« A une Malabaraise »- Baudelaire(Les Fleurs du mal)
Publié le 15/05/2020
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« A une Malabaraise »
- Baudelaire
(Les Fleurs du mal)
La poésie lyrique soumise à notre étude s'intitule « A une Malabaraise » issue du recueil Les Fleurs du mal écrit par Charles Baudelaire, écrivain se situant au carrefour de la tradition parnassienne et du symbolisme, mouvement emblématique du renouveau poétique.Ces deux mouvements littéraires s'opposent dans le fait que l'un dont la devise est « l'art pour l'art » propose une poésie basée sur laperfection formelle alors que l'autre évoque, transmet, suggère une sensation et une impression par l'intermédiaire du symbole, Baudelaireen est l'un des initiateurs par le biais de la théorie des correspondances.
Ce dernier, que l'on peut qualifier de dandy, voit son œuvre sedessiner par le biais de ses voyages, en particulier celui de l'île Maurice et de ses rencontres féminines en l'occurrence Dorothée, JeanneDuval, Marie Daubrun et Apollonie Sabatier.
Ces liaisons passionnées feront naître une poésie partagée entre le Spleen et l'Idéal.
Notrepoète hanté par les démons de l'échec et des épreuves, est présent dans ce contre-point du bonheur et du malheur, de la force et de lafaiblesse, de la résignation et de l'énergie.
Grand rêveur d'inconnu et de nouveau, il cherche dans le désordre de la chair ou du langagel'espace d'une poétique nouvelle qui soit aussi le « lieu » d'une existence délivrée.
Il s'obstine à traduire dans le langage et ses figures lesmystères de l'être et du monde.
Notre poème est extrait de la partie « Pièces diverses » du recueil poétique Les Fleurs du mal et dépeint une femme, par le biais de clichés insulaires, souhaitant venir en France.
Le poète met en exergue deux mondes antithétiques : l'un urbain etl'autre exotique.
Il serait pertinent de s'interroger sur la manière dont Baudelaire met en opposition ces deux mondes et plus largementl'expression du Spleen et de l'Idéal.
Pour cela, nous étudierons tout d'abord un portrait stéréotypé, puis deux êtres, deux mondes et enfinl'exotisme et l'Idéal.
I.
Un portrait stéréotypé
a) Un modèle de portrait
b) Une description à l'ordre conventionnel
c) Des clichés abondants
II.
Deux êtres, deux mondes
a) Une femme épanouie, un homme mélancolique
b) Des climats antithétiques
c) Des modes de vie antithétiques
III. L'exotisme et l'idéal
a) Fascination commune pour l'inconnu
b) Un stéréotype de l'exotisme
c) Une France dépréciée
En définitive, le poète réalise un portrait stéréotypé de la femme qui cherche à mettre en évidence l'opposition existant entre eux.
Ildécrit la sphère intime de celle-ci puis son quotidien.
Ainsi l'ébauche de son apparence physique s'enrichit de la description de sontempérament.
Baudelaire ne montre aucune image originale de la femme, de ce fait, il ne cherche guère à la singulariser.
Sous sa plume, laRéunion se transforme en « locus amoenus », un tremplin vers l'idéal pour notre homme profondément mélancolique.
Paradoxalement, ilprésente la France et plus particulièrement Paris comme un « locus terribilis » : sale, surpeuplé, anonyme, pervers… où le poète, en pleinspleen, survit.
Chacun a une vision idéalisée du pays de l'autre.
En adoptant la perspective de la malabaraise, Baudelaire a pu dégager lesdéfauts de son pays et ainsi tenter de dissuader la jeune femme de se rendre à Paris, certes lieu inconnu pour elle, mais loin de l'idéalisationqu'elle imagine.
De ce fait, l'écrivain met en exergue son idéal : un lieu chaud, lointain et à l'abri de toutes les corruptions et perversionsqu'il côtoie.
Cet éloge de l'exotisme, et en particulier de la femme noire, se retrouve dans « A une dame créole ».
A apprendre
Définition de dandy : le dandy se distingue par son mépris de la foule et du commun, son souci d'originalité et de raffinement.
Il a la prétention de constituer une caste d'excellence à l'intérieur de la société bourgeoise contre laquelle il s'érige.
Le dandy est un esthète (avoir le goût des belleschoses).
Baudelaire se retrouve en lui par son souci de différence, la conviction du caractère aristocratique de la poésie, le mépris souverain du vulgaire..
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