A-T-ON BESOIN D’APPRENDRE A ETRE LIBRE ?

« A-T-ON BESOIN D’APPRENDRE A ETRE LIBRE ? Si on demande à un passant quelconque dans la rue s’il est libre, il nous répondra « Oui, bien entendu.

» peu importele passant que l’on prend.

Maintenant si on lui demande de définir la liberté le plus simplement possible, la majoritérépondra « La liberté c’est faire ce que je veux quand je le veux.

» Toutefois ces passants font-ils tout ce qu’ilsveulent simplement parce qu’ils en ont envie ? Non, alors qu’ils sont bels et bien libres.

Prenons un enfant, la libertéest quelque chose de subjectif pour lui.

Il n’a pas forcément conscience de sa liberté car cela ne représente qu’uneidée vague pour lui.

Est-ce pour cela qu’il est plus ou moins libre qu’une personne adulte?Existe-t-il un apprentissage de la liberté ou bien naissons-nous aussi libres que nous le sommes 20ans plus tard sansle savoir? Est-ce une liberté comme celle définie communément plus haut ou bien a-t-elle certaines limites ? Partons du fait que la liberté c’est faire ce que l’on veut quand on le veut ce qui est la définition la pluscommunément répandue de la liberté ou du fait d’ « être libre ».

A ce moment là, notre liberté d’agir découle d’unchoix, elle découle du choix d’agir d’une certaine manière et pas autrement.

Or pour pouvoir faire un choix, il fautréfléchir aux différentes possibilités qui s’offrent à nous, il faut les analyser depuis la prise de décision jusqu’auxconséquences engendrées par chaque choix et une fois cette réflexion approfondie faite, on est alors en mesure defaire ce choix en toute connaissances de causes.

Il faut donc qu’il y ait une certaine réflexion dans la liberté, unecertaine prise de conscience qui s’acquiert au fur et à mesure de l’éveil de l’esprit.

Spinoza dans Ethique disait« L’Homme libre, c’est-à-dire qui vit sous le seul commandement Raison.

», or la raison et la capacité à raisonnerdoivent être apprises, elles ne sont pas innées.

Cette réflexion découle donc d’un apprentissage, on peut donc direque la liberté pour être bien exercée nécessite un certain savoir et une certaine capacité à pouvoir se projeter dansl’avenir.

C’est pour cela d’ailleurs que les parents sont responsables de leurs enfants jusqu’à leur majorité car onconsidère qu’avant cela ils ne sont pas encore en mesure de faire leur propres choix et surtout d’en assumer lesconséquences.

La liberté est donc issue du fait d’avoir le choix mais surtout du fait de savoir le faire, la liberté seraitdonc issue d’un apprentissage fait au cours de l’enfance jusqu’à l’âge adulte et même après.

Mais si chaque décisiondoit être mûrement réfléchie, ne devient-on pas esclave de cette liberté de choisir ? En effet, si la liberté c’est faire ce que l’on veut quand on le veut, alors devoir réfléchir avant chaque décision auxconséquences de nos actes ne serait-ce pas une sorte d’entrave à notre liberté ? Si chacun de nos choix doit fairel’objet d’une réflexion approfondie faisant entrer en relation une multitude de facteurs divers et variés qui pourraitnous contraindre, nous forcer à prendre un choix et pas l’autre, alors on peut se penser esclave de nos choix carobligés d’en assumer les conséquences, nos possibilités seraient alors restreintes par ce que nous nous interdirionsde faire, par ce que notre conscience nous interdirait de faire.

La vraie liberté, la liberté absolue ne serait-elle pasde pouvoir prendre n’importe quelle décision quelle qu’elle soit sans avoir à en assumer les conséquences ? Tel est lepouvoir d’être un enfant, de vivre sans réfléchir, dans l’instant présent.

Comme le montre Spinoza dans Ethique, unnourrisson répondra à ses propres besoins sans réfléchir : il dormira quand il aura envie de dormir, mangera quand ilaura faim.

C’est seulement en grandissant qu’il apprendra à faire les bons choix lui-même pour son bien.

La libertéabsolue est donc un produit de l’ignorance, de l’inconscience qui permettrait d’agir vraiment comme bon noussemblerait sans souci pour ce qui résultera de nos actes.

La liberté absolue serait en fait l’absence de choix réfléchi,on agirait comme s’il n’y avait qu’une seule option et on ne chercherait pas à la remettre en cause.

Toutefois unetelle liberté n’est-elle pas en désaccord avec la vie dans la société actuelle? « Tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit » déclare l’article 1 de laDéclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Les Hommes sont donc tous libres, mais s’il s’agit de cette libertéabsolue alors la liberté de chacun empiètera sur celle de l’autre et à terme seul le plus fort sera libre.

« Ma libertés’arrête où commence celle des autres » disait Sartre.

En société, seule une liberté restreinte peut permettrel’exercice de la liberté de chacun, cela veut dire que personne ne peut jouir d’une liberté absolue.

La vie en sociétéimplique un certain respect des autres et également des lois établies.

C’est dans cette optique que le sujet devrafaire des choix mûrement réfléchis de sorte que ceux-ci n’entravent pas la liberté des autres.

De plus, si un individuest considéré comme irresponsable en commettant des actes contraires à la vie en société et surtout aux loisétablies, il se voit privé de ses libertés en étant incarcéré.

Encore une fois ce n’est qu’en grandissant que l’on prendconscience des limites de notre liberté et du début de celle des autres, il s’agit encore ici d’un apprentissage quis’effectue principalement au cours de l’enfance mais qui perdure tout au long de notre existence.

Cet apprentissagede la liberté est principalement donné par l’éducation des parents et par l’enseignement scolaire qui en plusd’inculquer à l’enfant des savoirs, le forment à la vie en société dans le respect des autres afin qu’il puisse jouir aumaximum de sa liberté tout en permettant aux autres de jouir de la leur. Chaque Homme sur Terre naît libre.

Cette liberté qui permet à l’enfant de grandir dans l’insouciance et sans lamoindre contrainte morale ou physique doit évoluer pour permettre à l’enfant de devenir responsable de lui-même etainsi de s’émanciper et de gagner en liberté pour enfin devenir adulte.

Cet apprentissage de la liberté, transmis parl’éducation des parents, de la famille mais aussi et surtout de l’école, a pour but de former l’enfant à la vie ensociété.

Afin qu’il puisse être le plus libre possible dans sa vie au sein de la société.

Un certain apprentissage estdonc obligatoire pour qu’un individu soit considéré comme libre dans la société actuelle.

A l’inverse s’il se montreirresponsable et incompatible avec la vie en société l’individu sera privé de sa liberté, emprisonné.L’apprentissage de la liberté est donc nécessaire lorsque l’on parle de liberté au sein d’une communauté, d’unesociété où chacun est l’égal de l’autre, afin que chacun profite des mêmes libertés et dans les mêmes conditions.. »