À quelles conditions un récit devient-il un moment de théâtre ?
Publié le 19/12/2021
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : À quelles conditions un récit devient-il un moment de théâtre ?. Ce document contient 1509 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
«
À quelles conditions un récit devient-il un moment de théâtre ?
Analyse du sujet et problématisation :
Ce sujet est fondé sur un paradoxe : le récit, texte narratif et descriptif non
ancré dans l’immédiateté apparaît au premier abord comme incompatible avec le théâtre,
espace de représentation dans lequel la parole et l’intrigue sont incarnées dans un lieu et
un moment précis.
L’expression « moment de théâtre » insiste sur le caractère
instantané de la représentation théâtrale opposé au récit qui se présente comme une
narration rétrospective, dont l’histoire est coupée du moment où elle est effectivement
énoncée.
L’insertion d’un récit dans la fiction théâtrale court le risque de provoquer l’ennui du
spectateur.
Pourtant les dramaturges depuis l’Antiquité ont toujours fait un usage du récit, inséré
dans la représentation.
Problématique : Quels éléments, tant dans la substance même du texte
narratif que dans la représentation théâtrale, permettent d’ancrer le récit de façon
satisfaisante dans la fiction théâtrale sans lui faire perdre son dynamisme ?
I) Le récit : un élément souvent nécessaire dans l’économie de la
pièce
1) Le récit pallie des défaillances matérielles
Le récit au théâtre apparaît comme une manière de pallier les di fficultés, voire
l’impossibilité technique et matérielle de certains passages de la représentation.
Il
permet d’éviter le problème que peut représenter l’évocation d’êtres surnaturels ou d’un
épisode faisant intervenir de nombreux personnages.
Le récit permet de représenter
l’irreprésentable sur l’espace réduit offert par la scène.
Ex :
· Le Cid de Corneille : récit de la bataille contre l’armée des
Maures par Rodrigue :
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
à l’impossibilité matérielle de faire figurer autant de personnages sur
scène justifie le récit de la bataille.
· Le récit de Théramène dans Phèdre de Racine relatant le
combat entre Hippolyte et un monstre marin.
2) Le récit : nécessaire au respect des règles théâtrales
Le récit est souvent nécessaire au dramaturges antiques et classiques pour respecter les
règles théâtrales édictées par Aristote dans La Poétique , et redéfinies au XVIIe siècle.
Le
récit permet donc de respecter la règle classique des trois unités (de temps, de lieu et
d’action) tout en enrichissant la pièce : l’action rapportée dans le récit renvoie à un
ailleurs temporel et spatial tout en n’entravant pas la règle des trois unités.
Le récit est
aussi un bon moyen de respecter la bienséance : « Ce qu’on ne doit point voir, qu’un
récit nous l’expose » affirme Boileau dans son Art Poétique .
Ex :
· Œ dipe Roi de Sophocle : récit de la mort de Jocaste et de
l’aveuglement d’ Œ dipe évitant une représentation horrible, sanglante et
insoutenable.
· Horace de Corneille : le récit du combat des Horaces et des
Curiaces qui préserve la bienséance..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- À quelles conditions un récit devient-il un moment de théâtre ?
- Tout est permis au théâtre: incarner des personnages, mais aussi matérialiser des angoisses, des présences intérieures. Il est donc non seulement permis, mais recommandé, de faire jouer les accessoires, faire vivre les objets, animer les décors, concrétiser les symboles. De même que la parole est continuée par le geste, le jeu, la pantomime, qui, au moment où la parole devient insuffisante, se substituent à elle, les éléments scéniques matériels peuvent l'amplifier à leur tour. A la
- Il faut imaginer la préface d'une pièce de théâtre ou l'auteur refuse de respecter les conditions du théâtre classique ?
- Dans son essai critique Sur Racine, Roland Barthes qualifie Bérénice de « tragédie de l'aphasie » ; Jean Starobinski, quant à lui, souligne « que dans le théâtre français classique, et singulièrement chez Racine, les gestes tendent à disparaître au profit du langage, il faut ajouter au profit du regard. Les scènes chez Racine sont des « entrevues ». Les personnes du drame se parlent et s'entre-regardent mais les regards échangés ont valeur d'étreinte et de blessure... Ils troublent les
- Ionesco écrit : « De même que la parole est continuée par le geste, le jeu, le pantomime, qui, au moment où la parole devient insuffisante, se substituent à elle, les éléments scéniques, matériels, peuvent l'amplifier à leur tour ». Vous expliciterez et commenterez cette citation en vous appuyant sur les textes du corpus, ceux étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.