Databac

A. de Musset écrivait, dans un article publié le 1er novembre 1838, dans la Revue des Deux Mondes, sous le titre De la tragédie, à propos de Mademoiselle Rachel : « Si les règles étaient des entraves inventées à plaisir pour augmenter la difficulté, mettre un auteur à la torture et l'obliger à des tours de force, ce serait une puérilité si sotte qu'il n'est guère probable que des esprits comme Sophocle, Euripide, Corneille s'y fussent prêtés. Les règles ne sont que le résultat des calc

Publié le 10/06/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : A. de Musset écrivait, dans un article publié le 1er novembre 1838, dans la Revue des Deux Mondes, sous le titre De la tragédie, à propos de Mademoiselle Rachel : « Si les règles étaient des entraves inventées à plaisir pour augmenter la difficulté, mettre un auteur à la torture et l'obliger à des tours de force, ce serait une puérilité si sotte qu'il n'est guère probable que des esprits comme Sophocle, Euripide, Corneille s'y fussent prêtés. Les règles ne sont que le résultat des calculs que l'on a faits sur les moyens d'arriver au but que se propose l'art. Loin d'être des entraves ce sont des armes, des recettes, des secrets, des leviers. Un architecte se sert de roues, de poulies, de charpentes; un poète se sert de règles, et plus elles seront exactement observées, énergiquement employées, plus l'effet sera grand, le résultat solide; gardez-vous donc bien de les affaiblir, si vous ne voulez vous affaiblir vous-même. » Sans vous borner au problème de la tragédie, et en situant votre analyse dans un canton et à une époque de notre littérature choisis à votre gré, vous vous interrogerez sur le rôle des règles dans la création littéraire.. Ce document contient 1500 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature. Les règles fondées en raison. Malgré les références constantes à Aristote ou à Horace; la plupart des théoriciens sont formels : on peut déduire les règles de « la nature des choses morales, de la vraisemblance des actions humaines et des événements de cette vie, du rapport des images aux vérités et des autres circonstances qui peuvent contribuer à réduire en art ce genre de poème ». (c'est-à-dire le théâtre), (Abbé d'Aubignac, Pratique du théâtre, 1657). Il ne s'agit point de la raison philosophique, mais d'une sorte de bon sens, de jugement correct grâce auquel est saisi le vrai universel des choses : « Mais nous, que la raison à ses règles engage, Nous voulons qu'avec art l'action se ménage, Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli » dit Boileau (Art Poétique, III, vers 43-46); en d'autres termes, l'organisation générale d'une tragédie est le fruit d'une réflexion méthodique sur les exigences générales du genre; en l'occurrence, les trois unités citées à titre d'exemple sont particulièrement significatives : ce ne sont pas des conventions arbitraires, mais des lois déduites de la raison.

« SUJET-, A.de Musset écriva�t, dans un article publié le 1er novembre 1838, dans la Revue des Deux Mondes, sous le titre De la tragédie, à propos de Mademoisellè Rachel : c< Si les règles étaient des entraves inventées à plaisir pour augmenter la difficulté, mettre un auteur à la torture et l'obliger à des tours de force, ce serait une puérilité si sotte qu'il n'est guère probable que des esprits comme Sophocle, Euripide, Corneille s'y fussent prêtés.

Les règles ne sont que le résultat des calculs que-l'on a fàits sur les m�yens d'arriver au but qµe se propose l'art.

Loin d'être des entraves ce sont des a�es, des recettes, des secrets, des leviers.

Un architecte se sert de roues, de poulies, de charpentes; _un poète se sert de règles, et plus elles ser�mt exactement observées, ,,,­ énergiquement employées, plus l'effet sera grand, le · résultat solide; gardez-vous donc bien de les affaiblir, si vous ne voulez vous affaiblir vous-même.

>l Sa�g vous borner au problèm� de la tragédie, et en situant votre analyse dan!? un .

canton et à une époque de notre littérature choisis à votre gré, vous vous interrogerez sur le rôle des règles dans la création litté-raire.

(E.

N.

S.

1946.) lŒFLEXIONS PRtLIMINAIRES 1.

« Mademm'..çelle Rachel » était une tragédienne de grand talent qui contri.bùa à faire rer>ÎPre la tragédie classique au théâtre et, en 1838, les goûts de Musset le portaient de plus en plus Pers le « classicisme >l. Toutefois la position du poète, qui se rallie à la théorie de la « règle­ recette ll, de la« règle-calcul )) 1 ne constitue nullement une réPolte contre la doctrine romantique : celle-ci p_roscrit les règles en tant qu'elles briment la liberté, mais non en tant qu'elles sont nécessaires à l' exis­ tence même de l'art.

Cette position n'est d' ailleur8 pas.

neuve : non seulement _c'est celle d'un Guizot dans la Vie de Shakespeare (1821), mais encore c'est à peu de chose près celle ·que soutiennent les.

écri­ vains classiques quand, s'opposant aux t< Doctes >i, ils prétendent que le but Buprême de l'art ést de plaire et que les règles ne sont �>k>Ws que des moyens·pour y parvenir. 2.

On distinguera donc le/ diver8 sens du mot règle (et pour éeùi' on - B'appuiera fermement Bur l'histoire littéraire, sur des textes précis d'auteurs ou de critiques) et on évitera surtout de l'employer globale­ ment sans préciser à quelle acception exacte on se réf ère.

Autrement, on tombera dans la discussion d: esthétique au sens le plus mgue de ce terme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles