A de multiples signes, on sent dans la jeunesse actuelle une soif d'affirmation créatrice. Si la culture, sous toutes ses formes, n'est pas au rendez-vous, on ne sait trop comment et par quoi pourra se manifester un besoin qu'elle est seule à pouvoir vraiment satisfaire. Sans elle, la créativité risque de ne s'exprimer que par ses formes les plus sommaires, comme le bricolage, ou par la violence, qui n'est qu'une créativité retournée, la volonté de détruire par rage de ne pouvoir cons
Publié le 09/12/2021
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orientation du devoir La citation et le libellé orientent la réflexion dans une triple direction : la jeunesse, la violence, la culture'. Ces trois axes structurent notre étude. • Première partie : un jugement sur la jeunesse 1. Jacques Rigaud s'oppose aux préjugés en cours à propos de la jeunesse. Elle se désintéresserait de tout, n'aurait plus foi en l'existence, en elle-même. Les conditions économiques expliqueraient cette indifférence. Or, les expressions comme « soif d'affirmation » supposent au contraire un dynamisme et une foi dans la vie. Une autre idée reçue, en désaccord d'ailleurs avec la première, veut que jeunesse et violence soient à priori synonymes. Le désir de créer contredit une telle assertion. 2. Quels sont les signes de la soif de création ? L'expérience personnelle de l'élève peut jouer par exemple avec le goût de la musique ; les grands concerts qui rassemblent des foules énormes en sont des signes tangibles. Ou bien des enthousiasmes nés d'une expérience théâtrale constitueraient un bon point de départ au commentaire. 3. A ce moment du devoir, le candidat choisit entre la proposition de Jacques Rigaud et les images moins optimistes que nous évoquions au début. Il essaiera de passer d'un cadre personnel à un jugement plus global sur les jeunes.
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orientation du devoirLa citation et le libellé orientent la réflexion dans une triple direction : la jeunesse, la violence, la culture'.
Ces troisaxes structurent notre étude.
• Première partie : un jugement sur la jeunesse1.
Jacques Rigaud s'oppose aux préjugés en cours à propos de la jeunesse.
Elle se désintéresserait de tout, n'auraitplus foi en l'existence, en elle-même.
Les conditions économiques expliqueraient cette indifférence.Or, les expressions comme « soif d'affirmation » supposent au contraire un dynamisme et une foi dans la vie.Une autre idée reçue, en désaccord d'ailleurs avec la première, veut que jeunesse et violence soient à priorisynonymes.
Le désir de créer contredit une telle assertion.2.
Quels sont les signes de la soif de création ? L'expérience personnelle de l'élève peut jouer par exemple avec legoût de la musique ; les grands concerts qui rassemblent des foules énormes ensont des signes tangibles.
Ou bien des enthousiasmes nés d'une expérience théâtrale constitueraient un bon pointde départ au commentaire.3.
A ce moment du devoir, le candidat choisit entre la proposition de Jacques Rigaud et les images moins optimistesque nous évoquions au début.
Il essaiera de passer d'un cadre personnel à un jugement plus global sur les jeunes.
• Deuxième partie : un jugement sur la violence1.
Elle n'est pas le mouvement premier, spontané, mais la réaction d'une « créativité retournée ».« La rage de ne pouvoir construire », serait donc à la source de l'agressivité, de la violence.2.
Sans trop développer cet aspect, on envisagera d'autres facteurs : les mauvaises conditions de vie ; le manqued'affection, la perspective d'un avenir bouché conduisent à la révolte.
En ce sens, la « construction » serapporterait non au domaine culturel mais à l'élaboration de sa vie, de ses relations aux autres et au monde dutravail.
• Troisième partie : un jugement sur la culture1.
Le phénomène culturel peut être abordé sous l'angle de la création ou sous celui de la « réception ».
Les deux,dans la pratique, ne sont pas séparables.
Les signes dont parlait Jacques Rigaud concernent certes les capacités decréation mais aussi d'écoute ou d'attention.
Le grand nombre de visiteurs aux expositions (Manet) témoigne d'ungoût, d'une sensibilisation à la peinture qui est sans doute de bon augure pour les artistes actuels.
Cependant, lacitation se place délibérément du côté de la capacité de « création ».2.
Les expressions culturelles sont réparties en « formes » sommaires : le bricolage et les disciplines plus nobles.Cette distinction prête à discussion.
Georges Friedmann affirme que les petites tâches domestiques finissent pardévorer le temps et réduisent par là même la disponibilité pour la lecture, les loisirs « intellectuels » à une véritablepeau de chagrin.
(G.
Friedmann ; sept études sur l'homme et la technique.) A l'inverse, Louis Armand dans SimplePropos se fait l'ardent défenseur de ces activités équilibrantes qui mettent en oeuvre l'habileté, l'intelligence, l'espritpratique.
Par ailleurs, la qualité de l'investissement personnel ne bouleverse-t-elle pas la hiérarchie des genres ?3.
Dans le libellé, on assigne nettement un but à la culture : il s'agit de lutter contre la violence, de canaliser lesénergies, fonction sociale étonnante pour des activités qui sont bien souvent subversives.4.
Enfin, des formes culturelles favorisent la créativité.
C'est reconnaître que l'esprit inventif a besoin de cadres, deconditions qui permettent son éclosion.
On penserait alors aux moyens mis en oeuvre par les municipalités (ce quiconfirme le rôle « social » que nous assignions à cette perspective), aux maisons de la culture, aux différents clubs(photo, théâtre, etc.), aux conservatoires.
L'école devrait aussi jouer son rôle : d'une part en fournissant descadres associatifs, d'autre part en suscitant une attitude réellement active de la part des élèves.
Mais toutes ces «formes », toutes ces mesures risquent de demeurer artificielles si elles ne correspondent pas réellement à des «styles », à un véritable besoin d'expression.
Si ce besoin existe, il est vrai aussi qu'il n'est pas évident de le fairecoïncider avec un projet culturel.5.
Enfin, on rapprochera cette étude de l'épreuve 8 (Alain) : satisfaire l'envie de s'exprimer, de créer semble unprojet louable.
Mais, à propos de la jeunesse, la nécessité d'un apprentissage plus modeste qui conduise ensuite àl'élaboration d'une « oeuvre » reste une première étape qu'il serait illusoire d'oublier..
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