À 23 km au nord-est de NîmesLe triomphede la technique romaineParmi les très nombreux vestiges del'architecture romaine parvenus jusqu'à nous, le pont du Gard occupeune place tout à fait exceptionnelle.
Publié le 22/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 Le triomphe
de
la technique romaine
Parmi les très nombreux vestiges de
l'architecture romaine parvenus jus
qu'à nous,
le pont du Gard occupe
une place tout à fait exceptionnelle.
Si cet ouvrage monumental force
l'admiration, c'est en raison de l'équi
libre incomparable que
les construc
teurs ont su préserver entre les exigen
ces techniques liées à
la fonction et à la situation, d'une part, et l'élégance
des formes, d'autre part.
Le pont
représente une toute petite partie d'un
vaste système d'amenée d'eau.
Les villes romaines avaient des besoins en
eau assez considérables.
La fontaine
alimentant
la romaine Nemausus (la Nîmes actuelle) étant tout à fait insuffisante, les ingénieurs romains
choisirent une source proche du cas
trurn d'Ucetia
(Uzès) et distante de 23 km à vol d'oiseau.
Cependant,
plusieurs difficultés techniques
importantes devaient surgir, et en
particulier
la faiblesse de la pente
(0,34m par km) sur l'ensemble du
parcours.
Le franchissement du Gar
don représentait un autre obstacle
d'envergure: l'aqueduc devait enjam
ber une coupure de
300 m de lon
gueur, à quelque SOm au-dessus du
lit du cours d'eau.
Ce sont ces données
techniques qui amenèrent la création
du pont du Gard.
Le problème se
trouvait renforcé du fait que des pluies
extrêmement fortes s'abattent pério
diquement sur
la région, occasionnant
des crues redoutables des cours d'eau
Photo J.·Ch.
Pratt et D.
Prie& Diaf: Le pont du Gard
Texte Etienne Leyris
À 23 km au nord-est de Nîmes
et singulièrement du Gardon.
La robustesse de l'ouvrage, si elle fut
dictée par les impératifs de construc
tion énumérés ci-dessus, explique que
nous puissions, 2
000 ans plus tard,
admirer cette merveille de l'antiquité
romaine.
L'ouvrage est un pont à trois
étages superposés; chaque étage est
en retrait par rapport à l'étage infé
rieur.
Les piles des deux premiers
étages coïncident.
L'arche centrale
franchit
le Gardon d'une seule enjam
bée; ses piles s'appuient solidement
sur le rocher.
L'ouverture des autres
arches est également importante, de
manière que
le Gardon en crue (il peut
alors gonfler de plusieurs mètres)
trouve devant lui un minimum d'obs
tacles.
Les arches
se composent de
cintres indépendants accolés: l'élasti
cité de l'ensemble s'en trouve forte
ment accrue.
L'étage supérieur porte
le canal d'adduction d'eau.
Des blocs colossaux
----- Les blocs qui ont servi à la construction
du pont proviennent d'une carrière de molasse coquillière distante de 600 m.
Cette molasse, relativement tendre à
l'extraction, présente la particularité
de durcir au contact de l'air et du soleil.
Certains blocs pèsent 6 t pour un
volume de 2 m 3
.
Les Romains utili saient des appareils de levage, chèvres
et palans, pour mettre en place ces masses gigantesques.
© 1989 by V PC Larousse Laffonr R3 OO· 0039
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