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4EME TEXTE BAC FRANÇAIS LE ROUGE ET LE NOIR Première partie - Chapitre X

Publié le 11/01/2025

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« 4EME TEXTE BAC FRANÇAIS LE ROUGE ET LE NOIR Première partie - Chapitre X Julien prenait haleine un instant à l’ombre de ces grandes roches, et puis se remettait à monter.

Bientôt par un étroit sentier à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens des chèvres, il se trouva debout sur un roc immense et bien sûr d’être séparé de tous les hommes.

Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position qu’il brûlait d’atteindre au moral.

L’air pur de ces montagnes élevées communiqua la sérénité et même la joie à son âme.

Le maire de Verrières était bien toujours, à ses yeux, le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ; mais Julien sentait que la haine qui venait de l’agiter, malgré la violence de ses mouvements, n’avait rien de personnel.

S’il eût cessé de voir M.

de Rênal, en huit jours il l’eût oublié lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa famille.

Je l’ai forcé, je ne sais comment, à faire le plus grand sacrifice.

Quoi ! plus de cinquante écus par an ! un instant auparavant je m’étais tiré du plus grand danger.

Voilà deux victoires en un jour ; la seconde est sans mérite, il faudrait en deviner le comment.

Mais à demain les pénibles recherches. Julien debout sur son grand rocher regardait le ciel, embrasé par un soleil d’août. Les cigales chantaient dans le champ au-dessous du rocher ; quand elles se taisaient tout était silence autour de lui.

Il voyait à ses pieds vingt lieues de pays. Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de sa tête était aperçu par lui, de temps à autre, décrivant en silence ses cercles immenses.

L’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie.

Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement. C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ? Situation Biographie de l’auteur Nous allons étudier un extrait du Rouge et le noir de Stendhal, auteur du 19eme siècle.

Il a été marqué par la mort de sa mère très jeune et une éducation dure par son père et son précepteur.

Il a très tôt le gout de l’aventure et intègre l’armée en 1800, en s’établissant entre la France et l’italie.

On a souvent dit de lui qu’il appartenait au réalisme romanesque car d’une part il a un souci de réalisme et d’autre part un tempérament romantique.

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Il est l’auteur de deux œuvres majeures : Le rouge et le Noir publié en 1830 et LA CHARTREUSE DE PARME en 1839 Contextualisation de l’extrait : Le Rouge et Le Noir Raconte l’histoire de Julien SOREL , jeune homme d’origine modeste qui inspire à s’élever socialement par ses ambitions et ses liaisons amoureuses Le roman se déroule dans la France post NAPOLEONIENNE Explore des thèmes comme ascension sociale, hypocrisie et l’ambition personnelle A travers les expériences de SOREL, Stendhal critique la structure sociale qui cède à la corruption morale. Dans l’extrait du Rouge et le Noir, Chapitre 10, partie 1, Julien précepteur des enfants du maire , Mr de RENAL vient de remporter deux victoires.

Vivement agité par les scènes vécues récemment, les humiliations reçues et les affrontements avec ses maitres, il entreprend l’escalade des pentes de la montagne qui domine la ville.

Cette ascension constitue sur le point dramatique une phase de calme après les combats qui ont précédé. Julien, tirant sa résolution de la lecture des exploits de Napoléon, remporte deux « victoires » successives : il prend la main de Madame de Rênal, qui le laisse faire, puis, sur une légère réprimande de Monsieur de Rênal, il se met en colère (en fait, il ne sait pas pourquoi, il fait comme si c’était délibéré, mais sa colère vient d’un mouvement de jalousie envers le mari de Madame de Rênal) et il dit à Monsieur de Rênal qu’il veut partir, et à sa stupéfaction, Monsieur de Rênal lui propose alors une augmentation.

Julien ne comprend pas ce qui lui arrive, et donc il éprouve « le besoin d’y voir clair dans son âme et de donner audience à la foule des sentiments qui l’agitaient ». Là commence notre passage, qui est un moment exceptionnel dans le roman : une pause de l’action où le personnage central, en face de la nature, jette un regard rétrospectif sur les événements récents de sa vie, et prend conscience de son originalité. Problématique Nous verrons comment les descriptions du cadre permettent à STENDHAL de traduire l’énergie qui anime son héros Plan 1 L’ascension symbolique LIGNE 1 à 9 Famille 2 L’image de la réussite Ligne 9 je lai forcé jusque pénible recherche 3 Ligne 12 Julien debout sur son à ligne 20, Serait un jour la sienne 1 L’ascension symbolique LIGNE 1 à 9 Famille A ce moment précis du récit, nous comprenons que Julien ait la volonté de voir clair en lui, de faire le point et de s’évader d’une atmosphère étouffante.

Son ascension difficile est ponctuée par quelques indications concernant le cadre : les étapes nécessaires, l’ombre qui protège (il est à l’ombre des rochers cela le protège du reste des hommes) , le sentier étroit (ça le coupe du reste du monde) qui débouche au sommet.

Gardien de chèvre, périphrase pour dire berger ; Un instant c’est un complément circonstanciel de temps ; Il a choisi de se séparer de tous les hommes Dès le début du texte, nous voyons Julien satisfait et rassuré par la solitude (ligne 4). Ici l’ambition se traduit par cette aspiration à gravir les sommets.

Julien « debout sur son roc immense » (ligne 4) nous fait penser à Rastignac qui, des hauteurs du Père Lachaise, lance son fameux défi à Paris. Il se trouva debout sur Un roc Immense c’est une hyperbole De nombreux mots expriment l’altitude (grandes roches, roc immense, montagnes élevées,…).

Le mouvement ascendant va de pair avec l’exaltation morale Julien est « debout, sur son grand rocher Son , soutenue par le sentiment de l’immensité de la nature (l’adjectif « immense » est répété), par celui de l’isolement (Julien marche sur « un étroit sentier », le mot « silence »revient à deux reprises, Il méprise ceux qui sont à la place qu’il convoite Tous les hommes c’est aussi une hyperbole il ne déteste pas tt le monde Mais le sommet atteint, Il se sent supérieur à la société qu’il dédaigne Sa position physique représente sa position morale, il essaie de monter les rangs de la société Ce sont les réflexions du personnage qui prennent le plus d’importance.

Tantôt elles partent de l’observation du paysage, « cette position physique le fit sourire » (ligne 5), tantôt le cadre renouvelle la vision de la situation en exerçant une influence bienfaisante (ligne 7). On peut relever les verbes de la peinture avec Peignait, c’est comme sil y avait un tableau qui se dressait devant lui La haine de Julien demeure abstraite, et n’a rien de personnel, même si l’énumération de tous les biens du maire révèle une indifférence insultante :« Il l’eût oublié lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa famille ».

En fait Julien éprouve une grande satisfaction d’orgueil, et savoure sa double victoire : sur Me de Rênal, dont il a pris la main de force, et sur M.

de Rênal qui a été contraint d’augmenter son salaire pour le garder, de peur de le voir rejoindre son rival, M.

Valenod, le directeur du dépôt de mendicité.

Mais cela, julien l’ignore encore. 2 L’image de la réussite Ligne 9 je lai forcé jusque pénible recherche Je l’ai forcé : il ramène tout à lui, il croit que tout est grâce à lui A faire le plus grand des sacrifices, c’est une hyperbole Un instant complément circonstanciel de temps Julien se positionne comme un héros Dès sa première apparition, nous avons vu Julien à cheval sur une poutre du toit de la scierie paternelle, à l’écart.

Il a été vendu par son père au maire de Verrières, M.

de Rênal.

Voilà ce qui renforce encore son complexe d’infériorité et ce sentiment vif et inné de la différence des positions sociales.

Pour toute richesse, il n’a que son intelligence et sa noblesse de cœur.

Julien devra donc se réaliser par la lutte sociale et utiliser ses qualités personnelles pour réussir dans la vie.

Nous participons à cette espèce de mise au point des sentiments qu’il éprouve à l’égard de M.

de Rênal, désigné comme « le maire de Verrières ». Ainsi, il ne s’agit plus ici de l’individu, mais du représentant d’une classe, le propriétaire, le bourgeois riche et insolent (ligne 8/9).

On sent à ce moment la colère et l’indignation sociale de Julien (ligne 9/10), qui garde toujours une conscience très aigue de la division de la société en deux classes antagonistes, les pauvres et les riches.

Le maire a encore blessé récemment son amourpropre, en lui reprochant de paresser le matin au lieu de.... »

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