1Paru dans Modernités, n°24, "L'irressemblance, Poésie et autobiographie", textes réuniset présentés par Michel Braud et Valéry Hugotte, Presses Universitaires de Bordeaux,2007.
Publié le 23/05/2020
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Paru dans Modernités, n°24, "L'irressemblance, Poésie et autobiographie", textes réunis
et présentés par Michel Braud et Valéry Hugotte, Presses Universitaires de Bordeaux,
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Paru dans Modernités , n°24, "L'irressemblance, Poésie et autobiographie", textes réunis
et présentés par Michel Braud et Valéry Hugotte, Presses Universitaires de Bordeaux,
2007.
"Victor Hugo, l'auteur sans nom"
Ludmila Charles -Wurtz (Université de Tou rs)
L'espace autobiographique
Si l'on s'en tient à la première définition de l'autobiographie que donne Philippe
Lejeune dans Le Pacte autobiographique , Les Contemplations ne sont pas une
autobiographie.
Selon cette définition provisoire, une autobiographie est en effet un
"récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle
met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité" 1.
Les Contemplations ne sont pas un récit en prose.
Si l'on accorde foi au discours
préfaciel, le recueil n'est pas même un récit rétrospectif : "Une destinée est écrite là jour
à jour", écrit l'auteur de la préface, et les dates d'écriture qui figurent au bas des poèmes
entretiennent la fiction d e textes écrits au fil des ans, de 1830 à 1856.
Mais le texte n'est
pas pour autant un journal poétique : l'ordre chronologique n'est pas strictement respecté
- à un poème daté d'"octobre 1842" (I, 1) succède un poème daté de "juin 1831" (I, 2) -,
et l'org anisation de la matière poétique en deux tomes et six livres retraçant "une
destinée" est bien, elle, d'ordre rétrospectif.
En réalité, les deux tiers des poèmes des
Contemplations ont d'ailleurs été écrits en 1854 et 1855.
Reste la question du récit.
Po urquoi cette exclusion du vers ? Sans doute n'est -
elle pas étrangère à l'idée, née à la fin du XIXe siècle, que la poésie ne peut pas, ou
plutôt ne doit pas raconter.
Il s'agit bien d'un interdit d'ordre idéologique, et non d'un
constat empirique : la poés ie a, de fait, raconté pendant des siècles.
On peut dès lors
déplacer la question, et se demander si l'auteur de la préface des Contemplations
considère son livre comme un récit.
Il fournit, de ce livre, plusieurs définitions : ce sont
"les Mémoires d'une âme ", "la vie d'un homme", "l'histoire de tous" 2.
Ces trois formules
renvoient à des genres constitués, tous trois de l'ordre du récit rétrospectif : les
mémoires, dont le narrateur raconte les événements auxquels il a participé ou dont il a
été le témoin - et la "prétention" dont se défend Hugo est ici celle d'égaler les Mémoires
d'outre -tombe de Chateaubriand ; la biographie (la vie d'un homme) ; et l'ethnographie
ou l'historiographie (l'histoire de tous).
A ces premiers critères, Philippe Lejeune aj oute celui, déterminant, de l'identité
entre l'auteur, le narrateur et le personnage principal du récit, dont l'un des indices est
l'identité du nom.
Philippe Lejeune définit le pacte autobiographique par l'affirmation
dans le texte de cette identité, qui renvoie en dernier ressort au nom inscrit sur la
couverture du livre.
Qu'en est -il dans Les Contemplations ? Si le nom de Victor Hugo figure en
toutes lettres sur la couverture de l'édition originale, il est réduit à ses initiales au bas de
la préface et ne figure nulle part dans les poèmes, énoncés par un "je" anonyme.
1 Philippe Lejeune, Le Pacte autobiographique , Le Seuil, "Poétique", 1975, p.
14. 2 Œuvres complètes , Laffont, "Bouquins", 1985, Tome "Poésie II", p.
249 -250.
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