1945: dans quelle mesure le bilan matériel, moral et politique de la Seconde Guerre mondiale annonce-t-il un monde nouveau ?
Publié le 16/05/2020
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• Après leur victoire, les trois « Grands » sont les maîtres du destin du monde.
Ils ont exigé une reddition sanscondition des vaincus ; leurs « petits » alliés ne peuvent que s'incliner devant leurs décisions : ainsi, legouvernement polonais de Londres proteste vainement contre la perte de territoires à l'Est et le général de Gaullen'est pas invité à Yalta.• Les grandes lignes des règlements du conflit et les bases d'une paix mondiale durable ont été déjà esquissées, lorsdes diverses conférences réunissant les grands chefs alliés durant le conflit lui- même : les principes ont été inscritsdans la Charte de l'Atlantique (août 1941) et dans la Déclaration des Nations unies (janvier 1942).
Les contours enont été précisés à Téhéran, en décembre 1943, à Yalta et à Potsdam, en février et juillet 1945.
L'EUROPE: UldE LIBERTÉ RETROUVÉE?
1.
LES PRINCIPES
• Le rétablissement (ou l'établissement) de la démocratie — Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes estréaffirmé.
Des élections libres sont ainsi prévues dans tous les pays et les peuples pour- ront choisir librement lerégime sous lequel ils entendent vivre.— Les peuples ne sont pas considérés comme responsables des erreurs et crimes de leurs dirigeants ; les anciensalliés de l'Allemagne seront donc traités sans rigueur excessive.• Le rétablissement des frontières de 1938Elles ne subiront en général que des corrections mineures, mais— L'URSS conserve les territoires « récupérés » en 1939-1940 : une par- celle du territoire finlandais, les Étatsbaltes, la partie orientale de la Pologne, la Bessarabie et la Bucovine du Nord.
En outre, elle annexe une partie de laPrusse orientale prise sur l'Allemagne et la Ruthénie subcarpathique qui lui permet d'avoir une frontière communeavec la Tchécoslovaquie.— La Pologne reçoit une partie de l'Allemagne, à l'est de la ligne Oder-Neisse, Dantzig (Gdansk) et la moitié sud de laPrusse en compensation des territoires qu'elle doit céder à l'URSS.
2.
L'INSTALLATION DE GOUVERNEMENTS PROVISOIRES
• En Europe occidentale— La légitimité des gouvernements qui se sont réfugiés à Londres en 1940 est reconnue tant par les Alliés que par laRésistance intérieure.Ils sont donc fondés à assurer la direction du pays jusqu'à ce que les élections puissent être organisées.— En France, le GPRF, constitué en juin 1944 et soutenu par la Résistance intérieure, se substitue au gouvernementde Vichy.
Il est reconnu par les gouvernements alliés.• En Europe orientale— En Tchécoslovaquie, les accords de Kosice signés en 1943 entre le gouvernement présidé par Edvard Benes (enexil à Londres depuis 1939) et la Résistance intérieure sont appliqués : Benes devient chef de l'État, tandis que lecommuniste Gottwald préside un gouverne- ment de coalition.— En Pologne, le gouvernement en exil à Londres, présidé par Mikolajczyk, prétendait exercer l'autorité sur le paysmartyr.
Mais, mal soutenu par Churchill, il doit céder aux pressions de Staline et constituer un gouvernement decoalition avec les communistes du Comité de Lublin qui avaient pris le contrôle du pays au fur et à mesure de salibération par l'Armée rouge.— En Yougoslavie, Tito, qui a libéré le pays avec ses « partisans », n'octroie que quelques ministères aux partisansdu roi Pierre II.— Les anciens alliés satellites de l'Allemagne (Finlande, Hongrie, Roumanie et Bulgarie) se voient imposer desgouvernements de « fronts nationaux » allant des communistes à la droite libérale.
3.
LA QUESTION ALLEMANDE
• Une tutelle commune— Le pays est complètement occupé ; il est divisé en quatre zones d'occupation ; Berlin est également divisée enquatre secteurs.— Cette occupation ne cessera que quand les Alliés jugeront que l'Allemagne est vraiment devenue démocratique.— Une haute commission interalliée, siégeant à Berlin, est chargée de régler les problèmes communs à l'ensemble del'Allemagne.• Dénazification, démilitarisation, décartellisationLes Alliés décident d'extirper les trois racines de l'agressivité allemande.
— La dénazification : à Nuremberg, les.
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