« Sans action, il ne saurait y avoir de tragédie » affirme le philosophe grec Aristote dans La Poétique. Au regard de cette affirmation, pensez-vous que l’on puisse considérer la pièce de Lagarce et les crises qu’elle met en scène comme une tragédie ?
Publié le 11/04/2024
Extrait du document
«
2- La violence pour s'exprimer :
Les personnages en sont parfois réduits à une certaine forme de violence, révélant ainsi le drame de
l’incommunicabilité.
● Scène 8, intermède 1 : « Antoine : Ta gueule, Suzanne ! »
→ Dans la pièce, lorsque le personnage ne sait plus que dire, ou comment exprimer ce qu'il a à dire,
il brise la discussion par un « ta gueule », expression grossière, qui prouve que le personnage a
atteint une forme d'aporie du langage.
● Scène 2 : partie 2 : « Antoine : Tu me touches : je te tue »
→La violence verbale se transforme en menaces physiques : Antoine, visiblement à court
d'arguments, n'a plus que ce recours pour se protéger ou se défendre face à un frère qui l'écrase de
sa présence.
3- Le silence pour clore la pièce :
● Départ de Louis sans être parvenu à avouer sa mort à venir.
→ C’est une pièce qui déjoue l'horizon d'attente, puisque ce qui a été annoncé au moment du
prologue (l'aveu de la mort) n'a pas été réalisé, alors que, traditionnellement, la pièce a pour vocation
de montrer comment est rendu effectif ce qui a été annoncé.
● Scène 3, deuxième partie : « Antoine : J'ai fini.
Je ne dirai plus rien.
»
→ Le dernier « dialogue » de la pièce se clôt sur ces paroles d'Antoine, comme s'il n'y avait plus rien
à dire.
Le retour de Louis, au lieu de permettre à la famille de se retrouver et de renouer les liens,
aboutit au contraire à une rupture encore plus frappante.
● épilogue : la pièce se referme sur le cri final de Louis mais c’est un cri intérieur, qui demeure
retenu, étouffé.
Le personnage se tait pour ne pas rajouter sa « douleur intérieure » aux
souffrances familiales.
Au-delà de la lâcheté ou de l’aveu empêché, le spectateur découvre l’effacement altruiste de Louis..
»
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